Aussi caricaturales que puissent paraître les références de CARNAL LUST à la haine, la violence ou la mort dans ses titres d’albums, il y a fort à parier que ce soient cette colère et cette envie d’en découdre qui l’animent qui ont aidé le groupe à se relever des problèmes de line-up et de label rencontrés depuis quatre ans. Dorénavant signés chez Thundering, les CARNAL sont ainsi de retour avec un nouvel album, « Dawn Of The Hatred », un nouveau guitariste soliste (Mike de YORBLIND) et une envie d’en découdre qui fait plaisir à entendre.

Incontestablement plus mature que les disques qui l’ont précédé, « Dawn Of The Hatred » se paie même le culot d’inclure un chant clair plaintif à la fin du premier morceau. Cette originalité dans le death old school grassouillet des Parisiens n’est pas vraiment une réussite mais a le mérite de clarifier les choses d’emblée : CARNAL LUST n’a pas chômé depuis le mini « Rebirth In Hate », contrairement à ce que l’absence de news pourrait laisser croire. Le groupe a en effet évolué vers un death/thrash toujours très old school et brutal, mais également plus mélodique. L’arrivée de Mike au poste de second guitariste n’est certainement pas étrangère à cela mais pas seulement, puisqu’on remarque également un affinement du son, plus précis, qui permet d’apprécier le grain des guitares et met en valeur les passages mélodiques, au détriment du côté purement brutal des précédentes réalisations. L’évolution est cependant mesurée et les Parisiens ne devraient pas déstabiliser leur public outre mesure, à moins que…

Si je vous dis en effet que l’album se termine sur une reprise des CURE, « Fascination Street », certains se diront certainement qu’effectivement, on en est bien au crépuscule de la haine avec une telle trahison ! Pourtant, l’adaptation de CARNAL LUST tient la route et hormis ce chant clair pas (encore) totalement maîtrisé, la reprise ne choque pas plus que cela et s’intègre même bien mieux qu’on aurait pu le penser dans un album somme toute bien brutal. Elle choque d’ailleurs moins que l’intro de « Humanitie’s Annihilation » qui combine deux extraits de discours de George W. Bush et Adolf Hitler dans le but évident de dénoncer l’atrocité des guerres et l’incapacité totale de l’humanité à apprendre de ses erreurs, mais d’une façon trop grossière. Ceci étant dit, cela reste un détail et l’essentiel est ailleurs.

« Dawn Of The Hatred » n’est pas une bombe mais plaira à tous les fans de death simple et efficace. Il lui manque encore toutefois le petit quelque chose qui ferait de lui autre chose qu’un album de death de plus, ce à quoi travaillent à l’évidence les Parisiens et qui, on ne peut que le souhaiter pour eux, sera présent sur le prochain CD. Pour l’instant, je reste sur ma faim et préfèrerai me remettre « Whore Of Violence » pour sa brutalité sans concession, plus distrayante, que ce dernier effort certes plus abouti mais moins percutant et parfois redondant.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 11521