Le mot Carcharodon vient du grec Karcharos qui veut dire "aiguisé" et de Odous qui veut dire "dent".
Les fans de Jaws, se rappellent certainement de la scène où Matt Hooper, l'océanographe, vient honteusement squatter la maison du sheriff Martin Brody pour lui piller son assiette et lui annoncer que le squale qui terrorise les plages d'Amity est certainement un Carcharodon Carchardias, autrement dit un grand requin blanc.
Plus proche... au hasard de MASTODON, Carcharodon peut aussi être collé au nom "Megalodon", gigantesque requin préhistorique que personne ne pouvait test une fois dans l'eau.
Ne vous attendez pas cependant à vous faire dévorer par CARCHARODON comme si vous vous faisiez attaquer par un monstre de 27 mètres de long... les dents sont là, mais la bête est encore trop jeune.

Formé en 2003, ce power trio italien a commencé à jouer de la musique pour faire fusionner "le Death Old School, le Sludge, le Stoner et le Blues dans un mix égal". Cela sera donc avec "Macho Metal" que CARCHARODON sortira son premier album en 2008 avant d'être rejoints par un deuxième guitariste et de sortir "Roachstomper", le nouvel album.
CARCHARODON revendique HANK III, HIGH ON FIRE, ENTOMBED, CROWBAR et bien sûr MASTODON comme principales influences et comme moteur cette mixture Bluesy Cradingue.

Si le groupe montre des capacités, certains détails fâcheux plombent sérieusement sa musique. Un accordage aléatoire, des mises en place bâclées et un manque de cohésion sont les boutons les plus voyants. La maillon faible de CARCHADORON est le batteur, le bougre s'essayant souvent à des breaks ou des beats pas vraiment raccord à son niveau technique.

J'ai l'habitude d'écouter mes skeuds en bagnole et la première fois que je me suis passé le promo, j'ai monté le son et prêté l'oreille en me disant que j'avais du mal entendre.
Hélas, en repassant le skeud chez moi à fort volume, mes soupçons se sont confirmés avec un batteur n'ayant vraisemblablement pas assez travaillé au "clic".
Certains de ses breaks ne sont pas en place, son "kick" est souvent "à côté" et pour couronner le tout, il a un son tout plat. Du coup, et je suis désolé pour le garçon, mais il plombe une bonne partie du disque.
En plus de ça, il faut ajouter un écorchage en règle des oreilles avec des accordages super fouaces, notamment sur le dernier morceau, pourtant pas mal, mais ruiné par ce "je m'en foutisme" qui aurait pu être évité.

On pourrait chipoter sur le mix de ce Death/Stoner/bluesy patchwork ne trouvant jamais de fluidité, excepté sur deux trois chansons où le groupe arrive à proposer quelque chose d'intéressant... mais on dira rien.
La production est assez particulière, la "grosseur" du son de guitare et les growls brutaux du chanteur sont parfois altérés par une sorte de compression qui vient enfermer le son à certains moments et l'empêche de s'exprimer complétement.
On passe donc de l'ambiance quasi "souhtern" de "Marylin Monrhoid" au plus brutal "Pig Squeal Nation" sans pont réels... et c'est dommage parce que certains passages sont assez entraînants et plutôt bien sentis.

Lourde est donc la facture pour ce jeune combo qui manque de rigueur, de travail et d'expérience. Si quelques bons passages demeurent et si la fusion est louable, la sauce ne prend pas et on se retrouve avec un skeud médiocre et mal dégrossi. Avec du travail, la passion du groupe prendra peut-être le dessus et les amènera vers ce qu'ils cherchent. Bon courage à eux.


Rédigé par : Pamalach | 9/20 | Nb de lectures : 12290