Voici l'une des dernières rondelles que j'aurai l'honneur de disséquer dans les colonnes de VS cette année et, coup de bol: il s'agit d'une tuerie totale! Croyez-moi, ce dernier opus des Australiens de CAPTAIN CLEANOFF vous fera passer de bien belles fêtes... Allez hop, on va fourrez la dinde d'une grosse louchée de Grind Core surpuissant. Un album aussi délicat qu'une volée de chevrotine dans les valseuses du Père Noël!

L'Australie, le pays des poches et surtout des groupes hargneux, a donné naissance à ce groupe magique qui décape tout du sol au plafond avec un merveille de Grind Core hystérique qui mêle adroitement la crème de la scène Old School à quelques joyaux plus modernes. Pas besoin de se tripoter la guiche pour comprendre de quoi il en retourne avec CAPTAIN CLEANOFF: ultra brutal, violent, haineux, vicelard le tout enrobé d'une dose de groove à faire péter la braguette d'un moine neurasthénique! Ca ratatine non-stop, ça braille, ça gueule, ça hurle, ça blaste à fond les bigoudis et surtout ça MOSH de partout! Ha quel panard mes doux agneaux! Quel panard! Il suffit d'une seule écoute pour être enchanté par la débauche de furie orchestrée sur ce "Symphonies Of Slackness".

Sans être foncièrement original, l'album est purement épatant. Une boucherie parfaite où s'entortillent les boyaux de HAEMORRHAGE et du CARCASS d'antan qui auraient été analysés par les toubibs de EXHUMED et les goules de GHOUL! On sent chez ces Australiens teigneux un gros feeling Old School qui les pousse à rembourrer leur Grind zombifié de quelques litrons de Thrash à l'ancienne! Attention, je cause pas des beauferies allemandes, mais du Thrash groovy d'un ANTHRAX qui aurait forcé sur l'eau-de-vie et le liquide d'embaumement... En clair, il y a chez CAPTAIN CLEANOFF une énergie, une folie que l'on ne retrouve que chez les gugusses de ENGORGED ou BIRDFLESH! Ce côté Thrashos donne à l'ensemble de la rondelle une fraîcheur qui se renouvelle sans cesse. Du mosh, d'la tripe et du molard! La recette idéale pour sortir un album excellent qui mise tout sur une efficacité parfaite. Lorsqu'il s'agit d'aller dessouder du zombie, CAPTAIN CLEANOFF sort la sulfateuse à blast beats, et là, c'est le carnage total... une tuerie qui exhumera les souvenirs de slams foirés et de pits des fans du premier GOREROTTED... D'ailleurs, ce parallèle avec les Rosbifs de GOREROTTED n'est pas erroné puisque l'alternance entre vocaux hurlés et éructations cadavéreuses est très proche de ce que l'on entend sur "Mutilated In Minutes"... Bref... je m'égare. CAPTAIN CLEANOFF, au-delà de sa maîtrise de la rapidité sait aussi incorporer quelques guirlandes baveuses de viscères bien groovy. Ces passages sont plus lents mais restent toujours prenants. Lors de ces leçons d'anatomie on croisera le scalpel rouillé d'un FRIGHTMARE croisé LORD GORE... (Tiens? Encore des loustics évadés de chez Razorback Recs...)

Plus on enfonce ses doigts boudinés couronnés d'ongles en deuil dans les entrailles de CAPTAIN CLEANOFF, plus on y distingue un feeling Old School qui barbote dans le pus et les grumeaux de cervelles. DISRUPT ("Unrest"), NAPALM DEATH ("Scum") semblent avoir participé à l'éducation de CAPTAIN CLEANOFF... Leur Grind Core fou brille de succulents éclats Punk/Crust. A l'instar des traces de pneu Thrash dont je causais plus haut, ces verrues crêteuses confèrent une ambiance jubilatoire à cette galette qui jouit d'une production aux petits oignons. La caisse claire, le mur de grattes, les raclements d'œsophage et les glaires qui vous tombent sur le pif, les solos ringardos... tout est parfaitement rendu! Une prod' 100% viande de porc! Emballée dans un artwork magnifique...

Bon, je vais pas vous beurrer la raie pendant trente piges sur les bienfaits de l'album... Un BUY AND DIE!!! suffira même aux plus torchés (bah oui pour lire mes kros, faut avoir un sévère problème avec l'alcool) pour comprendre que zapper "Symphonies Of Slackness" serait une erreur monumentale.

Un album terrible sans compromis, GRIND CORE!!! La baffe totale de 2008!


Rédigé par : Cobra Commander | 18.5/20 | Nb de lectures : 11547