“Lucifer, Lucifer, lucifeeeer risiiiiing!”: oui, je sais c’est ultra facile ce refrain se la jouant VRP du grand cornu et pour le coup, Candlemass a sûrement entré les mots “public de festival en plein air” et “Wacken” dans son ordinateur central au moment de la composition. Sauf que pour le premier morceau réellement composé en compagnie de leur nouveau chanteur, Robert Lowe, engagé en 2007 alors que l’album ‘King Of The Grey Islands’ avait déjà été enregistré en fin d’année précédente, nos amis doomsters ont fait mouche. Ce EP est d’ailleurs une belle initiative en soi : normalement vendu à moitié prix, il affiche quand même une belle durée totale de soixante et onze minutes avec au menu trois morceaux (deux nouveaux plus un vieux classique réarrangé) gravés en studio à Stockholm au printemps dernier, plus un concert complet de cinquante-trois minutes donné à Athènes l’année dernière.

Alors aussi téléphoné qu’il puisse l’être, le morceau-titre est donc une petite pépite de heavy-metaaaaaaaaal, quatre minutes pas forcément très doom mais assurées de faire chavirer de bonheur nos voisins allemands l’été prochain. Plus attendue, plus lourde aussi, l’autre nouveauté « The White God » s’inscrit, elle, complètement dans le style des titres les épiques de ‘King Of The Grey Islands’ comme « Of Stars And Smoke » par exemple. Quant à la relecture de « Demon’s Gate », non seulement sa verve très mélodramatique permet à Lowe de nous foutre plein les cages à miel, mais en plus, le groupe a pour l’occasion sorti son enclume XXL, histoire d’appuyer encore un peu plus le riff mammouthesque de ce classique oublié, initialement apparu sur ‘Epicus Doomicus Metallicus’ en 1986. Au point que l’on se met à redécouvrir ce titre magnifique qui donne envie de se remettre à ‘Donjons & Dragons’ et d’enfourcher le premier dragon qui passe, histoire d’aller cramer une ville ou deux…

Quant aux neuf titres live inclus en bonus, en plus de voir ce que donnent sur scène les titres de ‘King’ comme « Emperor Of The Void », « Devil Seed » ou « Of Stars And Smoke », ils permettent surtout de voir (et d’entendre) combien le chanteur de Solitude Aeternus a su en peu de temps s’approprier le répertoire de Candlemass. Alors oui, avec ses faux-airs de Gérard Jugnot période ‘Pinot Simple Flic’ et ses poses parfois agaçantes sur scène, Monsieur n’a pas le même type de charisme que Messiah et donne moins envie de se claquer les cuisses tout en buvant pinte sur pinte. Sauf que surpassant aussi bien sur le plan technique qu’émotionnel notre moine suédois, il a su redonner à ces vieux titres, dont un « Samarithan » à pleurer de beauté, un côté solennel et majestueux qu’ils avaient perdu depuis trop longtemps. Et même si le son de ce live est loin d’être parfait et crachotte un peu trop, son ambiance survitaminée, avec ce public grec qui donne de la voix à tout bout de champ, rachète ces petits désagréments. Alors oui, je vous confirme Messieurs et Mesdames les fans : entre les multiples rééditions, les DVDs, les compilations, les live et les saucissons à l’ail et au chocolat, Candlemass a eu un peu trop tendance ces dernières années à venir titiller vos bourses, enfin celles remplies d’argent. Mais foi de Zoltar, ‘Lucifer Rising’ est un peu l’exception qui confirme la règle…


Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 07/10 | Nb de lectures : 11686