"True Belgian Tralala Metal"

Franchement, ça c'est de l'entrée en matière non ?

C'est en 2011 que nous avions fait la connaissance de CALIGULA avec leur album "Not too short to be great". Pour le moins bordélique mais passionné et plein d'envie, cet album montrait un groupe motivé pour faire se rencontrer les styles les plus réticents à se faire des copains. Du ska au death, le groupe oscillait entre la mélodie et la brutalité et se complaisait dans ce labyrinthe rythmique qui semblait bien lui convenir. Bref, aujourd'hui les voilà donc de retour avec "Greastest hits", un nouvel album encore plus tordu que son papa.

Car il n'est pas besoin d'écouter l'album 50 fois pour se rendre compte que CALIGULA ne s'est pas calmé... bien au contraire. Plus fou, plus brutal et paradoxalement plus fun et agréable à l'écoute, ce "Greastest hits" est rafraîchissant car entraînant, plein de vie et très énergique. Les passages donnant le sourire et la banane sont légion et mis à part quelques longueurs, l'album passe bien (je note aussi 2/3 chansons que je trouve un peu plus laborieuses que les autres).

Un peu comme sur le premier album, chaque chanson a son identité propre, mais là où l'on sautait du coq à l'âne avec le premier opus, on se retrouve ici avec une cohérence plus marquée et une identité plus affirmée. Car, dans ce style de metal barré et furieux, les appelés sont nombreux mais les élus sont rares. Difficile en effet de "faire n'importe quoi" sans que cela ressemble à ce que fait ton voisin. Et c'est là que CALIGULA remporte sa première partie puisque son évolution est positive et que ses vibes sortent un peu de l'ordinaire.

A la limite, c'est pas aux "grands" de la discipline que je pense quand je les écoute mais plutôt à des gaillards comme PRYAPISME, 6:33 (il y a d'ailleurs un duo avec l'excellent Arno Strobl) ou encore TOUMAÏ (merde, en fait il y a vraiment pas mal de bons groupes de "barrés" français qui ont sorti de la bonne came récemment).

Le son de la galette est bien "gutsy" et même si par moments cela aurait pu sonner plus gros (notamment au niveau de la batterie et de certains riffs), cela colle bien à l'ambiance rétro de certains morceaux (comme le cinglé/jazzy 'Francesco'). Le côté "sans filet" et "ambiance salle de répète" apporte un cachet indéniable qui donne un aspect cru, direct et catchy que ne possèdent pas souvent les productions de ce style, souvent trop claires et trop produites. Les passages brutaux s'en trouvent du coup encore plus virilisés et les growls du chanteur sonnent plus vrais que nature et semblent résonner derrière ta tête !

Du jazz, du Ennio Morricone à peine déguisé, du folk, du death, de la fusion, de l'ambiant, du viking, du déglingos, du blues et du metal bien racé... Faire la liste de tous les styles visités sera méga-relou tant elle est longue ! CALIGULA marque donc des points par rapport à son premier opus et montre qu'il en a encore pas mal sous le pied et qu'il n'a pas certainement pas fini de nous étonner. Un groupe de plus dans le club fermé des bons groupes barrés belges.


Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 12073