CALIFORNIA TRANSIT AUTHORITY - Full Circle (7Hard/Underclass) - 16/10/2009 @ 09h06
California Transit Authority (CTA), voilà un nom de groupe qui ressemble assez étrangement à CHICAGO TRANSIT AUTORITY, groupe de rock américain formé à la fin des années 1960 et initiateur de la fusion entre jazz et rock avec à la même époque leurs concurrents directs, BLOOD SWEAT AND TEARS. Le mystère est levé lorsque l’on s’intéresse de plus près au line up de ce nouveau groupe, puisque CTA n’est autre que la nouvelle formation de Danny Seraphine, batteur fondateur de Chicago, qui fut viré du groupe en 1990. Entouré d’une jolie brochette de musiciens de studio, notre homme joue la sécurité avec un album sur lequel règne incontestablement l’aura des succès seventies de Chicago.

Expliquons-nous de façon plus précise. Ce "Full Circle" est avant tout une magistrale leçon de maîtrise instrumentale. Ici, chaque note est jouée à sa place, avec une précision et un feeling déconcertants. Soulignons d’ailleurs le talent du guitariste, Marc Bonilla, ayant déjà officié au côté de monstres sacrés tels que David Coverdale, Glenn Hughes ou encore Keith Emerson, excusez du peu. Bref, le bonhomme n’est pas manchot et nous le prouve tout au long de ce disque qu’il éblouit par sa classe. Sa guitare est ainsi largement mise en avant sur le premier titre, l’instrumental « Something Different ». Mention très bien aussi à la section rythmique basse/batterie ; on savait déjà que Danny Seraphine est tout simplement l’un des meilleurs batteurs de sa génération, ce disque fait office de confirmation. Accompagné du bassiste Mick Mahan, autre gâchette habituée des sessions studio, ils forment une équipe redoutable. La reprise de l’utilisation des cuivres qui était l’originalité principale du son Chicago, est elle aussi l’une des réussites de cette galette.

Mais quand bien même si la qualité technique des différents protagonistes est incontestable, la raison d’être de ce disque est plus nébuleuse. Car CTA, jouant à fond la carte de la facilité, ose reprendre pas moins de neuf titres de Chicago, sur les treize morceaux de ce "Full Circle". Alors certes, Danny Seraphine a joué sur les morceaux originaux au sein de son précédent groupe, mais il n’en est même pas le compositeur. Bien sûr, ces chansons, faisant partie des classiques du groupe, sont inattaquables. Avec « Colour My World », « Make Me Smile » ou encore « I’m A Man », la prise de risque n’est pas forcément grande, d’autant plus que le vocaliste, Larry Braggs, se débrouille comme un chef pour interpréter ces compositions, majoritairement issues des deux premiers opus de Chicago, et entrées depuis dans l’histoire du rock. Sur « I’m A Man », le combo est rejoint par Keith Emerson (EMERSON, LAKE AND PALMER) pour un solo d’orgue du plus bel effet. Evidemment, « 25 Or 6 To 4 », le plus grand tube de Chicago est proposé ici, dans une version live qui conclut ce disque. Mais avec seulement trois titres originaux (et une reprise de Greg Allman), le constat est mitigé. En effet, comment interpréter la position de Danny Seraphine, brouillé avec ses anciens camarades de Chicago depuis son renvoi en 1990, et qui n’hésite pas maintenant à capitaliser un maximum sur des compositions vieilles de quarante ans, d’un groupe qu’il a quitté il y a près de vingt ans. La passion de la musique, certainement…

S’il rassemble des musiciens de renommée internationale et qu’il s’appuie sur des morceaux ayant fait leur preuve depuis fort longtemps, ce "Full Circle", premier album de California Transit Authority, laisse l’auditeur dans une posture inconfortable, entre le plaisir de réentendre ces standards du rock américain, et l’incompréhension face à un tel projet, dont on cherche encore malheureusement l’utilité… Les vrais fans du Chicago première période (en gros les cinq premiers albums car malheureusement cette formation sombrera ensuite dans la variété la plus indigeste) achèteront peut-être ce disque par nostalgie. Mais de préférence réécoutez la première œuvre éponyme de CTA sortie en 1968 avec les soli incandescents de Monsieur Terry Kath, guitariste mythique mort prématurément un soir de défonce en jouant à la roulette russe. Mieux que les parties de gratte proprettes de Bonilla, vous comprendrez ce que c’est que le feeling et l’authenticité. En résumé mieux vaut l’original que la contrefaçon !!!

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Rédigé par : up the irons | 10/20 | Nb de lectures : 9796




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