Jeune formation espagnole, Cain's Dinasty vient de sortir récemment son deuxième album, «Madmen, Witches and Vampires» qui traite beaucoup de vampires, au point qu'une des photos du livret met en évidence le chanteur du groupe, Ruben Picazo, dans une posture rappelant fortement Dani Filth (des années 90 hein !). Qui plus est les deux gars se ressemblent presque comme deux gouttes d'eau, les gaillards ayant ce même visage aguicheur, un peu espiègle. Les comparaisons s'arrêtent là, puisque musicalement Cain's Dinasty et Cradle of Filth n'ont pas grand-chose à voir l'un avec l'autre, à part quelques ambiances symphoniques travaillées auxquelles les deux groupes attachent une grande importance. Musicalement, la base principale de Cain's Dinasty se veut influencer par le power metal à tendance mélodique et symphonique. Sans jouir d'une production irréprochable, ce deuxième essai démarrant avec des morceaux relativement «longs» (6/7 minutes) et finissant sur des titres a contrario plus courts, arrive globalement à nous captiver grâce au bon travail émit sur les harmonies et les ambiances, parfois languissantes, ténébreuses voire trépidantes, et placées plus ou moins en avant suivant les morceaux qui en ont besoin.

Les combinaisons font mouche notamment sur ce «Breaking the Bloodlines» énergique qui pourra rappeler les Danois de Manticora par ses riffs très incisifs ou ce «After death still you play with me» couillu dans les riffs et plus sombre sur ces ambiances (du Black Label Society en plus «dark» et power). Très beaux aussi sont ces leads harmonieux, tout en finesse et classe d'un «My Last Sunrise» fort en intensité émotionnelle de par son refrain mélancolique et ses nappes de claviers idéalement placées pour «ambiancer» le morceau. Les vocaux sont aussi de qualité, Ruben Picazo modulant sa voix, rappelant parfois Ville Laihiala (ex-Sentenced) pour le côté un peu rocailleux de son chant dans des tonalités plus claires et mélodiques. S'adonnant tout de même beaucoup à un chant haut perché et cristallin (qui montre des faiblesses sur les notes les plus hautes), l'aura d'un Bruce Dickinson est à prendre en considération (le refrain de «Waiting for Death»), de même que celui d'un Roy Khan pour le ton parfois plus adouci et sombre, un peu à la manière d'un narrateur.

Le ton de la musique de Cain's Dinasty fait penser dans son ensemble à un mélange entre l'énergie des guitares d'un Rhapsody (of Fire) et le côté plus grandiloquent et ambiancé d'un Kamelot (même si Rhapsody utilise beaucoup d'orchestrations, celles de Cain's Dinasty sont moins pompeuses). Exemple concret sur ce «Devil May Cry» direct et épique, qui gère l'intensité et les mouvements orchestraux de belle manière. Malgré tout, le groupe fait encore preuve d'un peu de maladresse, comme lorsqu'il utilise des vocaux «black metal» à 2-3 reprises caricaturant un peu grossièrement la musique et les ambiances proposées ou le fait qu'à force de trop vouloir créer des ambiances le groupe tombe un peu dans la surenchère au profit de la spontanéité. Mais là encore, ce n'est pas flagrant, et finalement peu dérangeant. Car au final Cain's Dinasty sort un album très correct présentant de belles qualités artistiques et de chouettes orchestrations tout au long d'un album captivant sur une bonne partie de sa durée.




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 12357