Après 2 démos ("Flora" 2004 et "Orftum" 2005), le trio savoyard en abandonnant un genre qu’il revendiquait avoir inventé – le flower death – prend le risque d’en surprendre plus d’un. Quel revirement ! Fini les growls de circonstances, les compos longues, alambiquées et ambitieuses. Et place à un rock musclé, mélodique et, n’ayons pas peur de le dire, conventionnel.

Dans un tel cas, plusieurs explications sont possibles. 1) Le groupe n’a pas rencontré le succès escompté parmi le public visé. 2) Il n’est pas satisfait de son travail et n’entrevoit pas de marge de progression. 3) Il en a assez de galérer et souhaite une audience plus large.

Si ces trois motifs sont tout à fait respectables, reste à en assumer les conséquences. Car désormais, Caer Ibormeith s’adresse à un public différent, allant au-delà de celui de VS et de tout autre webzine orienté métal.

Passé la courte intro instrumentale et parfaitement inutile, on a droit à de la pop rock passe-partout, pas désagréable mais pas exceptionnelle. De celle dont on se satisfait coincé dans un embouteillage, le poste radio réglé sur une station rock. Et c’est dans le format court (3-4min) que le groupe s’en sort le mieux soit environ la moitié de l’album. Des titres comme "The Ocean Road" - "Life Goes On" – "Just Animals" – "Children Of The Day" et le très étiré "Flesh & Blood" peuvent même vous donner envie de fredonner.

La faible voix d’Alexandre Manuse colle assez bien avec l’ensemble mais elle aurait gagné à se montrer plus agressive lorsque les passages idoines l’exigent. Exemple "No Surrender" qui promet beaucoup mais qui finit par s’effondrer avant la ligne d’arrivée. Avec un brin d’ambition supplémentaire, ce titre de 7 minutes aurait pu être une petite perle de rock atmo.

Dommage ! Oui, dommage car l’ensemble est assez plaisant à écouter mais il manque un chouia d’originalité et plus de rage pour faire de ce premier véritable album une réussite. Allez, souhaitons leur de travailler plus en profondeur leurs compositions, d’y mettre un soupçon de hargne et la mayonnaise a des chances de prendre. Après une reconversion aussi osée que radicale, le succès n’est peut-être pas si loin que ça.


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 10986