Voilà une résurrection à laquelle je ne m’attendais pas. Pour moi Cactus avait cessé d’exister depuis longtemps. Il faut croire que le cadavre du vieux bouge encore.
Petit come back. 1970 : Tim Bogert et Carmine Appice, la section rythmique de l’excellent Vanilla Fudge a dans l’idée de s’associer avec Jeff Beck et Rod Stewart, deux membres des divins Yardbirds pour fonder un autre « super groupe ». A l’époque, c’est déjà une mode.
Malheureusement, un accident de moto de Beck fait capoter le projet. Stewart rejoint donc Ron Wood pour fonder The Faces et abandonne nos 2 compères à leur rêve brisé. Sans se décourager, ils recrutent tout d’abord le guitariste Jim Mc Carthy des Detroit Wheels qui viennent de splitter. Puis Rusty Day du Ted Nugent’s Amboy Dukes. Cactus est né.
Le Led Zep américain – comme on le surnommait alors- prend son envol et sème ses épines un peu partout au moyen d’un rock blues boogie énergique et puissant qui posera les jalons du hard rock. Seulement trois albums studio et un live l’ont hissé au rang de légende.
Ça ne vous parle peut-être pas, mais tout ce qui a pu suivre après s’est peu ou prou inspiré de cette scène qui avait choisi de dynamiser son jeu en saturant le son de ses guitares.
Après, c’est le silence. Un silence que certains auront assimilé à une mort prématurée.
Mais, le groupe vétéran ou renaissant a encore des choses à dire. Il revient donc plus de trente ans plus tard avec un line-up quasi originel - seul le chanteur Jimmy Kunes ex Savoy Brown est nouveau. Son idée est de ressusciter l’esprit hard boogie qui l’animait il y a trois décennies en le mâtinant de fraîcheur, de modernité et surtout de sincérité. Objectif atteint.
Voici donc 14 petits brûlots et une heure de riffs rageurs, rythmes enlevés et harmonica qui paraîtront peut-être datés aux oreilles de certains. D’autres seront ravis de découvrir une page de l’histoire du hard Old School. Ou bien, tout simplement, de replonger avec nostalgie dans une époque qui n’en finit pas de mourir puis de renaître à intervalles plus ou moins réguliers. N’est-ce pas ça que l’on appelle l’immortalité ?


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 12489