Autant l’écrire maintenant, BYZANTINE n’est plus. Je sais que cela ne se fait pas de briser le suspense, si suspense il y a, dès le début d’un récit mais c’est juste histoire de souligner la disparition regrettable d’un groupe aussi talentueux et d’attirer l’attention sur la perle que constitue « Oblivion Beckons ». En effet, passer à côté d’un tel album serait vraiment une grave erreur pour tout amateur de power thrash technique et aventureux.

BYZANTINE est originaire des Etats-Unis, de Charleston en Virginie occidentale pour être plus précis, et « Oblivion Beckons » est la troisième offrande de nos Américains après deux albums, « The Fundamental Component » et « ... And They Shall Take Up Serpents », sortis respectivement en 2004 et 2005. Avec ce nouvel opus, BYZANTINE a réalisé un coup de maître en nous proposant un album varié, tout à la fois puissant et technique, agressif et mélodique. En particulier, le groupe maîtrise parfaitement l’art du break déroutant et passe sans problème dans un même morceau d’un thrash direct et brutal à de longs passages calmes et voire atmosphériques (« The Gift of Discernment »). Grossièrement, la musique de BYZANTINE pourrait être décrite comme étant un croisement savoureux entre PANTERA, NEVERMORE et MESHUGGAH.

La musique de BYZANTINE repose sur deux atouts majeurs: une technicité impressionnante et un vocaliste hors pair. Du talent, le groupe en a à revendre. Les morceaux sont consistants et contiennent tous leurs lots de bonnes surprises. La part belle est faite aux guitares, omniprésentes, et Tony Rohbroughes se charge d’exécuter magistralement la majeure partie des solos, solos qui s’intègrent à merveille dans les compositions. Ces solos de guitares donnent presque une saveur vieille école à « Oblivion Beckons », ce qui n’est pas pour me déplaire à une époque où ils ont tendance à se faire rare dans le thrash moderne. Singularité à noter, sur le titre « Deep End Of Nothing », les quatre membres du groupe se passent le relais pour l’exécution d’un solo de guitare d'une minute trente, les quatre musiciens maîtrisant sans problème cet instrument. Quant au guitariste et vocaliste en chef, Chris "OJ" Ojeda, bien épaulé par le bassiste, Michael "Skip" Cromer, il dispose d’une palette vocale des plus impressionnantes alternant sans difficulté chant agressif et chant clair, passages criés et growls. Il s’essaie même avec succès à des vocalises typées black metal, surprenantes, sur le titre « Receiving End of Murder ».

Ajoutez aux guitares et aux vocalises, une rythmique carrée et efficace avec une basse qui n’a pas honte de se montrer, agrémentez le tout d’une production musclée et propre et vous obtenez un cocktail explosif mais bien équilibré, à consommer sans modération car le plaisir augmente réellement à chaque écoute.

Avec « Oblivion Beckons », le groupe aurait dû atteindre la reconnaissance qu’il méritait. Hélas, la fin vous la connaissez déjà.

BYZANTINE R.I.P. 2000-2008


Rédigé par : Fredd | 17/20 | Nb de lectures : 10783