“Greed, Filth, Abuse, Corruption” (GFAC) est probablement le disque que j’attendais le plus en ce début 2008… voire même de toute l’année. Il faut dire qu’avec une précédente fournée telle que « Desolation » qui m’avait fait manger mes dents, il m’était totalement impossible de passer sous silence cette sortie.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, les Anglais officient dans un deathcore ultra énergique et violent. Cependant, Burning Skies n’a strictement rien à voir avec des combos chiants comme la mort comme See You Next Tuesday ou Arsonists Get All The Girls (lol). Si ces derniers accumulent les clichés (lire la kro de See You Next Tuesday), on ne peut pas pour autant dire que Burning Skies fait la même soupe. Loin de là…
Burning Skies ne s’est pas calmé et ne ralentit pas, jugez plutôt. « Desolation » comportait 10 titres pour 30 minutes, ici les 11 chansons sont expédiées en 28 minutes. Avec un ratio pareil, il est clair que nos Anglais ne se sont pas mis au doom !

C’est donc avec une joie et une excitation non dissimulées que j’écoute le premier titre « Warhate ». Il saute au visage de l’auditeur, d’ailleurs : riff death, batterie ultra rapide et cette voix rocailleuse qui scande Warhaaaaate ! Le ton est donné, cela va saigner car une fois entamé, le disque reste au paroxysme de l’intensité. Quand on écoute Burning Skies, c’est la guerre ! A chaque seconde, le torrent de haine et de violence se déchaîne et envahit les oreilles de l’auditeur.

« Warhate » débute donc et tout de suite, on hoche la tête : riff death, rythmique en béton armé et cette voix totalement furieuse. Si « Desolation » souffrait d’un mauvais titre, « GFAC » n’en possède aucun ! Tous les titres sont d’authentiques bombes artisanales.
Parmi les hits, on retiendra « YGFF » et « Rounding Up The Cattle” dont les riffs assassins risquent d’en terrasser plus d’un. L’intensité ne baisse nullement, ne laissant aucun répit pour l’auditeur. Seul l’interlude « It’s Hard To Breathe With A Bag On Your Head » propose un moment de calme avant de replonger la tête la première dans la fureur. Le disque se conclut sur « Sticky Richard » dont les trente premières secondes sont à l’apogée de la violence… Une conclusion parfaite pour disque majeur de 2008.

Au niveau technicité, rien ne change pour notre plus grand bonheur. Les influences death et hardcore sont toujours aussi bien mixées et alternées.
Si sur le premier disque, les influences metalcore étaient très présentes plombant le disque, sur ce troisième, elles ont pratiquement disparues. Plus violent que jamais, le death s’inscrit comme en première ligne. Burning Skies ne l’aura jamais autant mis en avant que sur « GFAC ». Les parties rapides restent l’élément central du CD et on se demande même si l’on n’a pas affaire à un véritable disque de death. Les riffs demeurent toujours aussi saignants (« YGFF », « Abuse To Confuse ») et on sent une réelle maîtrise des instruments. La rapidité n’est pas le seul point fort des compositions, la technicité est également au rendez-vous. Nombreux sont les riffs à bénéficier de sonorités héritées du death technique, les notes étant très rapprochées par moment.
Le thrash est encore plus marqué. Augmentant en présence, les sonorités thrash se font plus pesantes, notamment dans les rythmiques et la batterie, dont la double est presque omniprésente.

Quant aux influences hardcore, elles sont toujours présentes sous forme d’accélérations ou bien de mosh parts, plus discrètes qu’auparavant.
Le constat est évident, Burning Skies devient de plus en plus énervé et violent. Si le groupe a commencé en pratiquant en metalcore deathisé, le combo se dirige maintenant plus vers un deathcore aux relents thrash. J’ai même l’impression que Burning Skies a créé sa propre identité et son style personnel car rares sont les groupes de deathcore a sonné comme lui. Le combo anglais se radicalise au fur et à mesure des albums et le virage death-thrash est déjà bien amorcé…

Le groupe anglais a mixé son album de la même manière que « Desolation ». Des guitares ultra lourdes, une basse vrombissante et une batterie massacrante. Les cymbales crash en avant et la grosse caisse triggée, cette dernière est clairement le pivot central du disque.
Cette production ahurissante, profonde, compacte et nette est l’un des points forts du disque, laissant exploser toute la rage du combo. Chaque note est discernable et la batterie participe grandement à contribuer au côté belliqueux du CD, notamment sur les blasts et les plans à la double.
La voix de Serv assure toujours les vocaux rocailleux et suraigus. Liam, le guitariste, se charge des growls haineux. Cette variété de voix contribue au charme du combo, faisant de cette composante une marque de fabrique. Les paroles sont tout aussi violentes, toujours aussi virulentes envers la société anglaise (« Abuse To Confuse ») et contre les emo (« Emocalypse », le premier disque comportait déjà la chanson « Emo Assassination », sur le même thème).

« Greed, Filth, Abuse, Corruption » est la bande son idéale pour tout conflit dont on imagine les colonnes de chars faisant feu sur les ennemis le tout secondé par une artillerie omniprésente sous les cieux brûlants. « Desolation » m’avait filé une baffe, « GGAC » en est donc le revers, grâce à un côté métal accentué et une violence encore plus époustouflante. Burning Skies avait marqué l’année 2006 avec « Desolation », le combo anglais l’aura encore fait en 2008 grâce à ce disque. Je l’attendais avec impatience et je ne fus pas déçu. Après trois albums, je peux maintenant dire que Burning Skies est destiné à devenir un très grand groupe…


Rédigé par : Vision Of Beuh | 18,5/20 | Nb de lectures : 12935