Je me souviens très bien de "Murder By Means Of Existence", premier opus de ces anglais sorti il y a 2 ans. Satisfaisant sur le fond mais le disque souffrait de quelques erreurs de jeunesse ainsi que d'une production trop artificielle et assez désagréable: le son était trop étouffé, les compos un peu trop longues et la grosse caisse on ne peut plus triggée.
J'esperais beaucoup à l'écoute de "Desolation" car le groupe a du potentiel... et je ne fus pas déçu. Pourtant signé sur Lifeforce, l'un des labels les plus importants de metalcore, il serait injuste de limiter Burning Skies à un simple groupe de metalcore car ses influences sont à la fois empruntées au death et au thrash. Imaginez un mix de Heaven Shall Burn, Hatesphere et Misery Index et vous aurez un aperçu de "Desolation".

Passée l'intro, les hostilités démarrent avec "RKD". "La vache, c'est la guerre ici dis donc!" se dit l'auditeur. Effectivement, les anglais ne sont pas là pour rigoler. "RKD" représente parfaitement la rage dont peut faire preuve Burning Skies. Véritable concentré de violence, le morceau alterne passages ultra rapides death, grosse rythmique thrash avec double à fond les ballons avec diverses alternances de voix. Ouvrir le CD d'une telle manière peut s'avérer dangeureux si le disque ne conserve pas une intensité au top niveau durant toute sa durée. Au fur et à mesure que les morceaux s'enchaînent, on ne ressent aucune lassitude car la violence ne baisse que très rarement. En effet, les anglais maîtrisent parfaitement leur sujet et là où d'autres groupes auraient alourdi leur musique par des plans plus conventionnels au metalcore, Burning Skies s'arrête au strict minimum. Avec 10 titres (dont une intro) expédié en 30 minutes, difficile de faire du hors sujet. Bref, que de l'action et aucun temps mort.
Le summum est atteint avec la chanson "Damaged" dont la première minute trente est à couper le souffle."Damaged" et "RKD" figurent parmi le groupe de tête des chansons et les amateurs de musique brutale devraient sans nul doute être séduits.
Sur le plan technique, le groupe aime varier les changements de tempo pour donner une certaine épaisseur aux compositions. Ainsi, plans ultra rapides, thrash mid tempo passages lents se croisent au gré des riffs pour faire correspondre les différentes influences du groupe. Le jeu des guitares, quant à lui, est clairement inspiré du thrash et du death avec ses riffs ultra rapides et etouffés. Burning Skies reste quand même un groupe de metalcore comme en attestent certaines envolées mélodiques qui sont disséminées dans le skeud. Rassurez-vous, elles ne sont pas très nombreuses (puis elles ne sont pas si mauvaises que ça en plus). On peut même ajouter quelques petits soli de temps à autres même si n'est clairement pas le point fort du groupe.

Venons en maintenant à la production. Si celle de "Murder By Means Of Existence" était assez artificielle, celle de "Desolation" surprend par sa qualité. Elaboré en Allemagne sous la houlette de Patrick W.Engel (Heaven Shall Burn, Narziss), on ne peut qu'admirer le travail réalisé. Tous les instruments sont mixés au même niveau, la basse est même perceptible par moment, les guitares sont bien agressives et les vocaux parfaitement intégrés dans la musique.
Il y a trois types de voix dans Burning Skies : une gutturale assurée par le guitariste Ben et une voix rauque bien hardcore interprétée par Merv qui augmentent dans les aigus pour parfois avoir des envolées presque black.

Avec cet album, Burning Skies a marqué les esprits et il ne fait nul doute que la scène européenne devra compter sur eux. Avec "Desolation", on entre sur un champ de bataille et j'aime les albums qui sonnent comme une déclaration de guerre. L'une des meilleures sorties de l'année pour moi.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17.5/20 | Nb de lectures : 15002