Dans la vie, on croise plusieurs sortes de groupes. Leur comportement quand une bagarre éclate dans le public, est souvent révélatrice de ce qu’ils sont, même si, c’est un facteur un peu limité pour s’en faire une opinion solide. Il y a donc :

- Ceux qui s’en battent les couilles qu’il y ait une baston.
- Ceux qui sont contents que des mecs se chaussent la gueule.
- Ceux qui ne sont pas contents quand des mecs se frittent.
- Ceux qui se pampent avec le public (avec la variante des groupes qui se maravent entre eux).
- Ceux qui s’arrêtent de jouer quand des mecs se battent et qui descendent dans le public pour les séparer.

J’ai grandi à Carmaux dans le Tarn. Ca ne dit sûrement rien aux Parisiens (et ça ne dit certainement rien à personne) mais j’ai vu quantité de groupes punks de la grande époque de la scène française dans cette petite ville alors que j’avais la morve au nez et les randgos aux pieds. Et comme vous vous en doutez déjà, j’ai vu les Burning arrêter de jouer, séparer une virile baston et se remettre à jouer pour foutre le feu.
‘Faut avoir connu les ambiances crasseuses pour savoir que ce n’était pas tout le monde qui faisait ça. C’est pas du « peace and love » à la con, mais une certaine idée du punk qui demande un peu plus de couilles que de, à trente ans passé, insulter un public d’ados dont tu sais que de toute façon, aucun ne va venir sur scène pour t’en mettre une.

Je suis d’accord avec les grincheux, c’est pas parce que j’ai vu les Burning arrêter une baston qu’ils le faisaient à chaque fois, que c’était des mecs cools (à la limite c’est pas ce qu’on leur demande) et que cela en faisait un groupe plus crédible que disons… les Thugs. Mais cela fait partie de leur histoire. Tout cela ne fait pas non plus un bon groupe et, effectivement, les Burning ont toujours fait de la bonne musique indépendamment du fait que ce sont des gars authentiques.
De toute façon, le punk ça ne se raconte pas, il faut le voir et bien sûr l’écouter.
Les Burning peuvent se la jouer reggae, punk, hardcore, rock n’roll… tout passe. Et avec « Spread the fire » ça continue de passer. Rayon crédibilité, ce n’est pas aux Burning qu’on va la faire. Je vais pas vous faire (refaire) la riche story des Burning mais sachez que c’est un groupe qui a joué un nombre record de concerts un peu partout et qui a sorti d’excellents albums pour peu qu’on aime l’énergie, l’authenticité et bien sûr la diversité.

Mais ici, point de dub, point de reggae. Juste du punk hardcore avec des tempos élevés, des guitares qui hurlent et des harmonies vocales à gogos. Si vous aimez les Burning, point de surprises par rapport à ce qu’ils ont pu faire, encore de la bonne qualité.
Il est clair que le groupe n’a rien à envier à ses homologues américains et que leurs hymnes valent bien plus que ceux des fakes (qui a dit Green Day ?) qui ont oublié leurs burnes dans leurs pantalons écossais. Arf ! je m’emporte mais il faut m’excuser, j’écoute l’album en même temps que j’écris… ça ravive mes pensées primaires.
Au rayon des chansons, tout est dit en trois minutes maxi (fan de prog’, tu risques de ne pas aimer) et chacune d’entre elles vous donne envie d’appuyer sur l’accélérateur.
« Invisible disease » offre un début fracassant, « Sell out » donne envie de ressortir « Ni dieu ni maître » et « Endeless Night », « Forget », « Bomb the world » sont des moments d’anthologie. Un petit mot sur la déflagration finale « Friday on my mind » qui est vraiment une super chanson (pardon, elle est stylé).

La prod’ est pile-poil comme il faut, suffisamment claire pour tout comprendre et assez crust pour rendre hommage au côté cru du son du groupe.
Il ne faut pas croire que les Burning reviennent vers le punk rock pour une quelconque raison commerciale ou je ne sais quoi. Je le répète, ce n’est pas à eux qu’on va la faire et moi je suis juste content qu’ils aient fait un album comme ça.

Bref, ne boudez pas votre plaisir et venez prendre un petit cocktail d’adrénaline. La crise n’épargne personne, mais certains artisans continuent de bosser dur pour nous proposer de bons produits.


Rédigé par : pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 12064