Les BURNING HEADS sont ce genre de groupe qui signifie vraiment quelque chose pour les gens qui les aiment. 20 ans de carrière, 15 albums oscillant entre le punk Hardcore, le reggae, le dub et le rock n'roll, des centaines de concerts partout sur le globe et une intégrité rarement mise en défaut.
Qu'ils aient été sur Sony, Epitaph et aujourd'hui Opposite records, les BURNING n'en ont toujours fait qu'à leur tête se moquant éperdument de ce que le monde (et les fans) pouvaient penser d'eux.
Quand je les ai découverts à Carmaux (8-1, Lost coast Represent !), j'ai découvert une musique, une éthique et une attitude. Il aura fallu que j'écoute d'autres groupes pour que je découvre le sens du mot compromission.
Bref, vous l'aurez compris, tout ce que font les BH est animé par la passion (avec plus ou moins de réussite artistique) et ce nouvel album ne fait pas exception à la règle.
La grande question sera enfin : grand cru ou piquette ?
Pour ce « Hear This », les choses sont claire dès le début : cela sera du Punk Rock Old school, comme celui que l'on pratiquait en 77/78.
Des chansons en mid tempo d'une poignée de minutes, une voix claire et puissante, des chœurs et du riff... on dirait pourtant ce que font les BH d'habitude non ? .
Mais dès « Destroy Capitalism  Anarchy » (voilà un nom qui plaira à certains !) on est directement plongé dans cette bonne vieille Angleterre de la fin des 70's alors qu'elle exprimait de façon violente sa désapprobation du système dans les micros et sur le bitume.
On pense plus aux CLASH qu'aux SEX PISTOLS à l'écoute de cet album, et cela n'étonnera personne quand on sait que les deux groupes ont en commun le goût de la diversité et l'envie de visiter des territoires musicaux qui ne leur sont pas réservés.
Les BH gardent cependant cette énergie et cette envie qui n'appartient qu'à eux, et même si les gaziers ont un levé le pied niveau tempo, ils ne peuvent pas s'empêcher de s'emballer et la mesure avec. Ils sont canailles quand même...
Les chœurs "chantés" amènent un petit côté Oï par moments, et les riffs volontiers hachés façon rock Alternatif/Ska s'entrelacent incroyablement bien (« Autistic » est parmi les meilleurs morceau qu'a pu écrire le combo !). Il faut entendre le dernier morceau pour se retrouver avec une sorte d'instru/dub bizarre qui rappelle le passé des B.H.
Cet album ne fait pas partie des « immédiats » que les Orléanais ont composés. Il faut plusieurs écoutes pour rentrer vraiment dans les chansons. Elles sont pourtant courtes et facilement mémorisable mais je me suis tapé un paquet d'écoutes avant de pouvoir écrire la chronique. Et plusieurs écoutes pour rentrer dans un album des têtes brûlées, c'est étrange.
Les B.H tiennent parfaitement la route dans ce style purement Punk Rock, mais il tellement balisé et c'est tellement difficile de créer quelque chose d'original en respectant les codes '77 qu'au final les Burnings semblent perdre une part de l'originalité qu'ils portent habituellement en eux.
J'ai eu en effet bien du mal à me défaire de l'image des CLASH en écoutant cet album. Il n'y a pourtant pas de « pillage », mais « l'ombre » est tellement gigantesque qu'il est difficile d'y échapper. Il y a bien quelques morceaux « classiques » pour les BH, mais l'impression générale reste ce regard pointé vers l'Angleterre et ses plages de sables fins. Un album à conseiller aux fans les plus Old School du combo et à tout ceux qui ont une Telecaster « Joe Strummer » cachée dans leur placard.


Rédigé par : Pamalach | 13.5/20 | Nb de lectures : 12917