Il y a des fois où je n'aimerais vraiment pas être label manager. Outre le fait de retrouver ses productions disponibles sur le net un mois avant leur sortie alors que l'encre des jaquettes n'est pas encore sèche, le succès aléatoire de chaque disque, et les démêlées contractuelles, il faut se farcir des tonnes de démos dans l'hypothétique but de trouver des perles rares, de séparer le bon grain de l'ivraie.

Toutefois certains arrivent à franchir les mailles du filet de l'excellence pour décrocher un contrat avec un label. A l’instar de BURIED IN BLACK, aimable formation teutonne originaire de Hambourg. Surdité galopante, moment de faiblesse ou erreur de disque dans le giron d'AFM ? Non c'est encore plus bête que ça. BURIED IN BLACK a gagné son contrat avec une maquette sept titres « Arms of Armegeddon » élue « démo du mois » dans le magazine Metal Hammer.

Il apparaît comme regrettable qu'aucun titre de cette fameuse démo n'ai été répris pour l'élaboration de ce premier album répondant au titre inspiré (ne riez pas) de « Black Death ». Cela nous aurait au moins permis de faire un étalonnage de ce que nos voisins germains attendent d'un groupe de death métal.

Vous vous dites probablement que je n'y vais pas avec le dos de la main morte (et réciproquement) et qu'il faut donc s'attendre ici à un disque rivalisant de médiocrité. Hé ben non... Ce n'est même pas le cas. BURIED IN BLACK n'est même pas mauvais et nous prive ainsi d'une truculente chronique où j'aurais pu donner libre court au sadisme propre aux frustrés qui écrivent au lieu de composer.

Non, sitôt passé « The Bait », un premier titre relativement efficace, « Black Death » s'embourbe dans la mélasse d'un death métal qu'on pourrait qualifier avantageusement de « Bof ! ».
Alternant mid-tempo mollassons et accélérations poussives, BURIED IN BLACK fait parti de ces groupes qu'on aurait du enfermer dans un local de repet avant de jeter la clé. Non pas pour qu'ils apprennent à se servir de leurs instruments mais pour qu'ils prennent au moins le temps de bucher plus sérieusement leurs partoches.

Lorgnant tour à tour sur le thrash ou sur le black avec le même entrain qu'un lombric piquant un cent mètres, nos teutons accouchent ici d'un disque répétitif et sans panache ; un peu à l'image d'une production qu'ils ont voulu volontairement brut de décoffrage (ratée ?) d'après leurs propres dires. Et ce n'est pas le chant monocorde qui accompagne tout ça qui nous fera hausser un sourcil intéressé.

Alors on va dire que ce « Black death » est un disque de saison dont on ne gardera pas grand souvenir. Idéal pour le fond sonore d'une nuit d'automne où vous ne trouverez pas le sommeil... Effet garanti... Zzzzzzzz



Rédigé par : Tonton | 09/20 | Nb de lectures : 12344