Buried Inside est un groupe canadien qui vient de souffler ses sept bougies. Pour se faire, quel plus beau cadeau que la récente signature sur la prestigieuse écurie Relapse ? Après deux albums (« In and Of the Self » en 1999 et « Suspect Symmetry » en 2001), « Chronoclast » risque d’imposer le groupe comme une valeur montante de la scène HxC Metal d’obédience Mastodonesque, voire old Isissienne.
On pense de suite à ces deux groupes car en plus de la parenté musicale vient s’ajouter le fait que c’est le même producteur qui a enregistré Mastodon, Isis et Buried Inside, j’ai nommé Mr Matt Bayles. Inutile donc de dire que pour le style la production est très proche de la perfection : gros son, tout est audible, belle dynamique, bref quasi parfait.
Niveau musique, on navigue entre riffs super plombés, rendus plus gras encore à cause du sous-accordage, le truc pêchu qui alterne avec une deuxième guitare plus haut dans les aigus (très présente), qui supporte la lourdeur tout en conférant une touche mélodique. Puis des passages nettement plus mélodiques se font entendre, de même que des riffs dissonants et d’autres plus catchy (« Time as Abjection »). Un beau panel d’émotions, à l’instar d’un Mastodon. Et comme chez cette illustre référence, le batteur est un fou furieux qui cogne partout, une frappe chirurgicale qui sait se faire nuancée. La basse complète parfaitement le tableau, la voix n’a alors plus qu’à se poser dessus. Haineuse, surpuissante, déchirée. Magnifique. L’utilisation de passages en sons clairs et d’instruments d’horizon différents (violoncelle, cordes diverses) ne fait que rendre cet opus plus riche encore.
« Chronoclast » est une œuvre mûrement pensée, qui forme un tout. On retrouve en effet des clins d’oeils à certains passages, réutilisés de façon différente plus loin dans le disque, je pense notamment au thème d’introduction, repris sur le titre « Reintroduction » par un violoncelle à la place des guitares. Tout simplement étonnant. Je ne connais pas le concept qui se cache derrière « Chronoclast », mais le sous-titre du disque (Selected essays on time-reckoning and auto-cannibalism) me fait penser un peu au surréalisme. Le fait est que l’ensemble ressemble à un ouvrage de philosophie, avec ce sous-titre et ses différents chapitres (titres des morceaux : par exemple « Time as Ideology », « Time as Methodology », « Time as Imperialism »…. Tous les titres sont ainsi). Je suppose que les textes doivent être vraiment intéressants.
Cet opus m’a vraiment convaincu, j’espère qu’il en sera de même pour vous. De toutes façons les fans de HxC moderne voire post HxC trouveront « Chronoclast » fort digeste. J’en fais le pari !
Scandale ! Pas une seule fois le mot progressif n'est laché dans cette chronique !!! :p
L'essence de "Chronoclast" est pourtant très clairement ancrée dans la mouvance progressive, le groupe jouant de la multiplicité des ambiances et de l'alternance entre instants de recueillement et élancées des plus furieuses, et se refusant à à recourir à toute structure récurrente. Quoi qu'il en soit, "Chronoclast" est un album que j'attendais depuis un petit bout de temps et qui comble assez nettement mes attentes. Originellement conçu comme une unique pièce de 40 minutes (et semble-t-il subdivisé a posteriori), rappelant en ceci le fabuleux "Crimson" d'Edge of Sanity, ou le plus récent "Light of Day, Day of darkness" de Green Carnation, cet enregistrement regorge de longues harmonies aussi enivrantes qu'énergiques, axant leur travail sur les contrepoints mélodiques entre guitares soutenus par une basse relativement indépendante (j'ai tendance à penser à un "Omnio" d'In the Woods surboosté). Ajoutez à celà une batterie distillant ce qu'il faut d'agressivité, évoquant notamment Bran Dailor (Lethargy, Mastodon) dans sa tendance à développer roulement sur roulement, et vous aurez saisi que nous avons ici affaire à quelque chose d'assez peu commun.
Les réalisations de cette trempe sont bien malheureusement trop rares...
18,5/20
Ocean? Invité
Posté le: 28/12/2004 à 22h24 - (12359)
Reapie : merci du complément. Je trouve pas que ça soit spécialement progressif même si je comprends ton point de vue. Par pitié ne me parle pas de In The Woods, noooon ! :D
Ceci dit très intéressante analyse, et on est d'accord sur un truc : ce disque est excellent. Une fois de plus, Relapse ne s'est pas trompé. J'attends de trouver les lyrics pour mieux comprendre cet album.
Uriel Invité
Posté le: 29/12/2004 à 06h25 - (12366)
C'est malin Reapie, je le veux maintenant :)
Ocean? Invité
Posté le: 19/01/2005 à 20h25 - (12864)
Putain j'hallucine, seulement 450 lectures pour cette tuerie :-(
Bon d'ici peu itw sur VS !
reapie Membre enregistré
Posté le: 19/01/2005 à 20h51 - (12868)
Dommage en effet que ce chef d'oeuvre suscite aussi peu de réactions.
Je suis toutefois curieux de voir les questions que tu leur as proposées (ainsi que les réponses qu'ils t'auront adressé). :)
Ocean? Invité
Posté le: 19/01/2005 à 22h01 - (12871)
Reapie : Bah indirectement tu m'as ouvert les yeux sur cet album, donc j'ai posé deux trois questions intellos, le reste, hein... :D
Joss Membre enregistré
Posté le: 19/01/2005 à 22h24 - (12873)
ba moi j'ai bien noté que ça avait l'air bien, donc je note la référence dans un coin de ma tête pour plus tard...
on peut écouter des titres sur le site du groupe ?
reapie Membre enregistré
Posté le: 19/01/2005 à 23h18 - (12874)
Pour savoir à quoi l'objet ressemble, il suffit à présent de se rendre sur le site du groupe, de cliquer sur la pochette de l'album, et se délecter des extraits disponibles !
Devin Membre enregistré
Posté le: 20/01/2005 à 10h00 - (12879)
Excellent ces extraits !
C'est presque trop intense.. ça mérite toute mon attention ;)
shadowtiny Membre enregistré
Posté le: 22/02/2005 à 22h38 - (13612)
J'étais un peu frileux pr acheter ce disque, mais finallement je me suis jeter à l'eau... Et, je dois dire qu'elle est a une température fort agréable! C'est excellent!
Slortar Membre enregistré
Posté le: 02/05/2005 à 22h08 - (15362)
Extrèmement dense ! Impossible de décrocher !
heddy Membre enregistré
Posté le: 28/07/2005 à 17h30 - (17635)
j'ai juré de metre a comentaire a ma 66 ecoute je fai sa opur presqe tt les cd et jen suis a + que 66 c'est album est 1 merveille
c mec sont des prophetes de la zic exteme melodique
je lui acorderai meme le 19/20 car rien n'est parfait pour moi (a par peutetre origin of symetrie de muse/et burn my eyes de machine head)
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On pense de suite à ces deux groupes car en plus de la parenté musicale vient s’ajouter le fait que c’est le même producteur qui a enregistré Mastodon, Isis et Buried Inside, j’ai nommé Mr Matt Bayles. Inutile donc de dire que pour le style la production est très proche de la perfection : gros son, tout est audible, belle dynamique, bref quasi parfait.
Niveau musique, on navigue entre riffs super plombés, rendus plus gras encore à cause du sous-accordage, le truc pêchu qui alterne avec une deuxième guitare plus haut dans les aigus (très présente), qui supporte la lourdeur tout en conférant une touche mélodique. Puis des passages nettement plus mélodiques se font entendre, de même que des riffs dissonants et d’autres plus catchy (« Time as Abjection »). Un beau panel d’émotions, à l’instar d’un Mastodon. Et comme chez cette illustre référence, le batteur est un fou furieux qui cogne partout, une frappe chirurgicale qui sait se faire nuancée. La basse complète parfaitement le tableau, la voix n’a alors plus qu’à se poser dessus. Haineuse, surpuissante, déchirée. Magnifique. L’utilisation de passages en sons clairs et d’instruments d’horizon différents (violoncelle, cordes diverses) ne fait que rendre cet opus plus riche encore.
« Chronoclast » est une œuvre mûrement pensée, qui forme un tout. On retrouve en effet des clins d’oeils à certains passages, réutilisés de façon différente plus loin dans le disque, je pense notamment au thème d’introduction, repris sur le titre « Reintroduction » par un violoncelle à la place des guitares. Tout simplement étonnant. Je ne connais pas le concept qui se cache derrière « Chronoclast », mais le sous-titre du disque (Selected essays on time-reckoning and auto-cannibalism) me fait penser un peu au surréalisme. Le fait est que l’ensemble ressemble à un ouvrage de philosophie, avec ce sous-titre et ses différents chapitres (titres des morceaux : par exemple « Time as Ideology », « Time as Methodology », « Time as Imperialism »…. Tous les titres sont ainsi). Je suppose que les textes doivent être vraiment intéressants.
Cet opus m’a vraiment convaincu, j’espère qu’il en sera de même pour vous. De toutes façons les fans de HxC moderne voire post HxC trouveront « Chronoclast » fort digeste. J’en fais le pari !
Rédigé par : Ocean? | 16/20 | Nb de lectures : 10846