BURDEN OF FLESH - Burden of Flesh (Ultimhate/Season of Mist) - 15/05/2012 @ 08h40
Burden of Flesh, en provenance de Belgique pratique ce que j’appellerais un heavy metal aux 'relents' mélodiques et parfois épiques. Formé en 2008, le groupe a sorti l'année dernière son premier album éponyme, présentant des morceaux d'en moyenne 5 à 7 minutes. La particularité du groupe concerne son chanteur, Jean-Yves Mollica, qui est en fait également le batteur de la formation ; en soi ce n'est pas le premier a assurer ses deux postes, mais ça reste toujours plus rare qu'un chanteur/guitariste ou bassiste.

Nouveau venu donc sur la scène, Burden of Flesh n'échappera pas aux comparaisons avec tel ou tel combo. Bien sûr il serait indécent de dire que le groupe n'a pas de personnalité, ce qui en plus est assez faux, Burden of Flesh ne singeant pas un Iron Maiden ou un Judas Priest, mais il faut bien reconnaître que le groupe ne débarque pas sans quelques influences évidentes. J'évoquais en début de chronique les termes 'mélodiques' et 'épiques', qui sont ma foi très bien appropriés au heavy pratiqué par B.o.F, car au-delà de l'aspect musical, Burden of Flesh est également doté d'un bon chanteur capable notamment de moduler sa voix suivant l'ambiance et la cadence du titre, utilisant ainsi parfois un chant plutôt rugueux (quelque peu éraillé) ou à l'inverse, plus posé et mélodieux. J'avoue avoir un peu de mal à pouvoir le comparer avec un nom plus connu, il me rappelle par moment un M. Barlow (en plus grave), ou alors un Blaze Bayley qui aurait un timbre de voix plus clair.

Bref, qui dit premier album, dit souvent production laissant à désirer ; pour B.o.F, c'est pas le top niveau son, mais on a connu pire. Je note surtout une batterie qui sonne 'pâteuse', insuffisante pour apporter une réelle puissance à la section rythmique, et puis qui parfois à tendance à faire faux-bond et à ne pas être aussi 'conquérante' que sont les guitares. Mais à la limite ce n'est qu'un détail, la musique de Burden of Flesh étant loin de manquer d'intérêt. Petit aparté d'ailleurs pour parler un instant des paroles qui sont reflétées par une musique souvent sombre et pessimiste : il est question ici -entre autres- d'un monde dominé par les nanomachines et nanotechnologies qui en viennent à soumettre l'homme, relayé à vivre comme une machine. L'humain est responsable de sa propre destruction, et ce qu'il a créé vient à le dépasser, voilà en gros l'un des thèmes de cet album, qui n'a finalement rien de très utopique ou fantaisiste.

Si l'on revient à la musique, il faut s'attendre à du heavy plutôt traditionnelle, avec des rythmiques en 'cavalcades', pour apporter une allure épique au propos, comme le morceau «Changes» proposant de belles harmonies vocales sur son refrain, ou encore «Taken», le morceau qui à mon sens représente le mieux le style du groupe, enveloppé durant tout son long de passages tantôt mélodiques, tantôt plus 'chevaleresques' et proposant par la même occasion : un beau refrain et surtout un solo d'abord joué dans un ton plutôt blues (tout du moins assez calme et en douceur), puis qui monte progressivement pour batifoler à nos oreilles et exécuter un enchaînement de notes avec plus de folie. Les tempos plus sautillants et 'primaires' ne sont pas évités, pour ainsi apporter de l'énergie et un peu de piquant à l'album (les morceaux «Hell is Cold», «Total Eclipse of Me»), évoquant sans vraiment les copier des groupes comme Maiden, Iced Earth ou Saxon.

Parfois le groupe peut surprendre, c'est le cas avec le titre «Burden of Flesh» qui après une intro un poil désuète et répétitive, se lance fier et conquérant porté par des riffs qui semblent sortis de l'attirail de Jon Schaffer, jusqu'à un break pas qu'un peu martial (vers 4:05) qui lui ferait plutôt penser à du Rammstein (!). Et on n'est pas au bout de nos surprises, quand juste après retentissent des soli placés avec rapidité et précision, au moins de la trempe d'un Patrick Rondat. De quoi prouver un certain talent de la part des gratteux, capable plus d'une fois de placer des soli d'un très bon niveau, et tout aussi à l'aise pour 'envoyer' des tappings et harmonies franchement pas dégueu (écoutez «The Hand of God» pour vous en convaincre). Et quand le groupe décide d'accentuer l'aspect mélancolique de sa musique il sait aussi le faire avec classe, en témoigne «The Nanomachines» qui bien que noir et pessimiste est sublimé par un chant de détresse assez touchant, ou encore ce «Game Over» en fin de parcours, pièce plus lente et triste, mais très attachante.

Burden of Flesh fait les choses plutôt bien pour un premier album ; je n'ai pas relevé de morceaux vraiment excellents, mais à l'inverse, cet album éponyme ne connaît pas de temps faibles. Tout juste quelques passages dispensables ou un peu maladroits, qui sont tout à fait 'normaux' pour un groupe qui débute. Enfin rien que pour la qualité d'écriture et le concept textuel intéressant, ce groupe mérite un peu d'attention.




Rédigé par : gardian666 | 14,5/20 | Nb de lectures : 16961




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