Bon, avant de tous se foutre sur la gueule, nous allons diviser l’assemblée en deux : d’un côté ceux qui estiment que tout ce qui a la plus petite filiation décelable avec les infâmes vendus TRIVIUM n’est même pas digne d’apparaître dans Charlotte Aux Fraises Magazine ; de l’autre ceux qui, malgré leurs éventuelles réticences, sont prêts à admettre que quand la musique est bonne et bien… elle est bonne.

Nous voilà donc prêts à converser en hardos civilisés, n’oubliez pas de lever la main pour demander la parole ou lancer une insulte, sinon ça va vite devenir le foutoir. Première chose, je reviens sur mon allusion à TRIVIUM, qui n’a de vendu que le choix vestimentaire, et encore. Ce groupe n’a pas attendu Roadrunner pour mettre du thrash dans son hardcore et il suffit de rechercher « Embers To Inferno », sorti chez Lifeforce, pour s’en convaincre. Après on aime ou pas le chant clair, mais cracher dessus alors qu’ils ne font que moderniser de que METALLICA faisait il y a vingt ans revient à reprocher aux Four Horsemen d’avoir fait une ballade sur « Ride The Lightning »… Et J’ai pas dit que METALLICA et TRIVIUM c’était pareil, ‘TENTION hein !

Deuxième point, celui qui nous intéresse vraiment, le nouvel album de BULLET FOR MY VALENTINE. Jusqu’à maintenant, les Anglais tapaient plutôt dans le maidencore bien foutu avec grosse prod signée Colin Richardson (CARCASS, NAPALM DEATH, FEAR FACTORY, MACHINE HEAD), mais je n’avais jamais accroché plus que cela. Le chant clair était trop présent, trop mielleux pour moi et la voix du chanteur Matt Tuck était encore trop immature, comme en décalage avec le son énorme qui sortait des enceintes. « Scream Aim Fire » se positionne donc comme le fameux « album de la maturité », avec une entrée en force du thrash à l’américaine, des couplets chantés à la Hetfield (« Scream Aim Fire » ou à la Vince Neil (« Take It Out On Me »), du gros riff à la Master, des refrains surf music et toujours bien sûr les emprunts à MAIDEN sans lesquels BFMV ne serait plus le même groupe. Ah ! J’oubliais la ballade sirupeuse pour faire mouiller la copine du petit frère (« Say Goodnight »), qui malgré son thème fort, la mort d’un proche, sonne faux.

C’est un album très varié que nous ont pondu les BULLET, toujours mélodique même dans ses moments les plus énervés, dont les alternances chant hardcore/chant clair sont bien plus pertinentes que sur les précédents disques, en tout cas moins lassantes. Beaucoup n’iront certainement pas beaucoup plus loin que quelques secondes accordées sur MySpace, ce qui ne sera pas forcément une perte pour eux compte tenu du nombre de groupes méritants qu’on s’y intéresse, mais il ne faudrait pas rejeter BULLET FOR MY VALENTINE pour de mauvaises raisons. « Scream Aim Fire » est un bon disque pour partir en vacances entre potes, un disque de heavy thrash positif et très mélodique, une bonne introduction à des formations plus violentes également peut-être.


Rédigé par : Dungorpat | 15/20 | Nb de lectures : 12994