BUD SPENCER'S CLOUT - Take pleasure if you can (Autoproduction) - 01/01/2013 @ 22h32
Le premier échange que j'ai eu avec BUD SPENCER'S CLOUT remonte au mois de septembre 2009.
Je commençais à l'époque à chroniquer des skeuds pour VS et, je ne sais plus trop comment, j'ai entendu parler de ce jeune groupe de Stoner qui m'a TOUT DE SUITE fait une forte impression.
J'ai donc essayé de les contacter afin de voir si je pouvais avoir une copie de leur E.P. Sympas, les gaziers ont accepté de faire marcher la poste pour moi.
Restait plus qu'à attendre donc... mais le destin n'était pas forcément de notre côté et a fait tout ce qu'il fallait pour faire capoter l'histoire Bud/VS.
Trois ans plus tard cependant, et après bien des péripéties, Bud est sur VS ! Ouh yeah !

Je vous passerai les détails, mais il est clair que lorsque j'ai vu leur album lové dans ma boîte aux lettres en ce pluvieux mois de novembre, je n'ai pu m’empêcher d'esquisser un petit rictus. Les affreux barbus ne nous avaient pas oubliés... ça tombait bien, moi non plus.
Comment aurais-je pu zapper un groupe qui a un goût tellement sûr et sophistiqué qu'ils ont affiché pour cet inénarrable acteur italien incroyablement sympathique qu'est Bud Spencer, un clin d’œil en forme de torgnole aussi massif que über cool.
Merde, on parle quand même de Spencer Bud, LE comparse de Hill Terrence qui a tourné dans des classiques tels que "Pair et Impair" et "On l'appelle Trinita" !
La nostalgie me fait perdre les pédales bordel... faut que je m'arrête avant que je vous parle de "Quand faut y aller... faut y aller".

En réalité, toutes ces acrobaties cachent une certaine anxiété alors que je glisse ce "Take Pleasure if you can" dans ma platine. J'ai en effet un très bon souvenir de leur premier E.P où leur Stoner massif m'avait vraiment fait kiffer. Les chansons étaient bien écrites, bien interprétées, et jouées avec un son sale et personnel.
Pour moi, le Stoner ça doit être lourd comme mon précédent voisin (qui était certainement parmi les plus faibles coefficients intellectuels de Midi Pyrénées), agressif et en perpétuel mouvement comme un sanglier blessé.
Les BSC avaient pour moi tous les atouts pour écrire un premier album d'excellente qualité.
Où en sont-ils aujourd'hui ? Qu'est-ce que je vais faire si, entre-temps, ils se sont foutus à craindre ? Je leur ferai pas de cadeau en tout cas... j'aimais beaucoup Bud Spencer quand j'étais petit et j'aime pas trop qu'on vienne pisser sur mes madeleines de Proust.
Heureusement, cela n'est pas le cas et je constate avec grand plaisir que nos fiers Lyonnais n'ont rien perdu de leur son, de leur hargne et de leur talent de composition. Nom de dieu que cela fait du bien d'avoir attendu aussi longtemps quand le résultat est à la hauteur !

D'emblée, je remarque les progrès technique du groupe et la qualité de la production. Le son est vraiment nickel pour le style de musique pratiqué et les chansons... c'est un festival de mandales !
Soyons clair cependant, le groupe ne réinvente pas le Stoner mais il y brille avec une belle classe ! On retrouve en effet autant du KYUSS que du SOUNDGARDEN, du Q.O.T.S.A et du PEARL JAM, du DOWN, j'en passe et des meilleures...
La première et bien nommée "Champagne" vous montrera en un peu moins de quatre minutes quelles sont les qualités des quatre crotales et avec quelle lourdeur la chaude bidoche de leurs larges paluches vont s'abattrent sur vos pauvres mâchoires.

Musicalement donc, le groupe a vraiment mûri. Techniquement plus aguerris, les pistoleros ont gagné en cohérence ce qu'ils ont perdu en furie. Plus économe, le groupe cible mieux ses victimes, prend le temps de bien s'élancer avant de décoller sur le tremplin de leurs vertigineuses envolées délirantes. Le plus beau, c'est que lorsqu'on croit que le groupe est arrivé tout en haut de sa vague, il prend un malin plaisir à mettre un ultime coup de rein pour mettre l'uppercut qui fera toute la différence.
Le groove est plus solide qu'avant.
Il est plus massif mais aussi plus aéré et plus subtil.
Très certainement intéressés par des styles faisant la part belle aux rigueurs métronomiques (et peut-être au funk...), le duo basse/batterie est très efficace et sur leurs larges épaules peuvent venir se poser les riffs les plus primitifs du rugueux guitariste.
Savant mix entre le blues crasseux et le rock le plus dégueulasse, le son de guitare a quelque chose de très épais et de peu saturé. C'est du gros grain assez poussiéreux en résumé.
Bien que très métal dans son approche, le son de guitare respire très bien et on distincte avec délice tous les détails de la tonnante toux de tubar qui sort des amplis du gratteux.
Très mélodique, les riffs parlent véritablement comme s'ils étaient doués de paroles et le six-cordiste fait preuve d'un véritable talent de composition allié à un coup de patte qui a la main lourde.
Le chant enfin, parachève le joli tableau. Si vous aimez que ça chante vous allez être servi ! Over technique, le chanteur ne faillit jamais, possède un superbe timbre et une maîtrise vocale tout simplement impressionnante !
On reconnaîtra des similitudes avec Eddie Vedder, Chris Cornell, en plus véner et plus virulent.

Tout au long de cet album, les musiciens font preuve d'une belle cohérence et d'un bel esprit d'équipe.
Après quelques remaniement au niveau du line up, on sent que le groupe va désormais vers une seule et même direction. Les chansons se retiennent très facilement et on revient avec plaisir vers les excellentes "Fuck a nun in hell" ou la puissante "Not Tattooed".
Assez subtils, les musiciens ont vraiment le sens du contraste et préfèrent compter sur leurs compétences musicales pour mettre le feu aux choses plutôt que sur des artifices sonores éculés.

Voilà les amis, je crois que vous avez compris que j'ai vraiment aimé cet album.
Il n'y a qu'une paire de chanson qui font baisser la qualité générale et font passer le disque juste à côté de la sélection.
Reste un bon 16,5 pour ce très bon disque qui, ne devrait pas vous laisser indifférent.
Le vieux Bud vous attend en effet accoudé au bar sans nom du coin de la rue... prêt à vous mettre une lourde beigne sur la nuque qui entraînera de nombreuses séances de rééducation chez le kiné, mais, vous laissera un sourire ensablé en travers de la gueule.
De la grosse baston avec une musique appropriée, c'est tout ce qu'on aime non ?


Rédigé par : Pamalach | 16,5/20 | Nb de lectures : 12156




Auteur
Commentaire
pamalach
Membre enregistré
Posté le: 04/01/2013 à 10h34 - (105354)
Au fait, si quelqu un possède le premier Ep du groupe, Qu il me contacte par MP...je suis preneur !!!



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