Le premier album des Américains de BUCKCHERRY avait été une bouffée d'air frais à sa sortie en 1999. A une époque où une bonne partie du public et des médias ne jurait plus que par le Neo-Metal (d'ailleurs que reste-t-il de ce « mouvement » aujourd'hui?!)...
Ce disque est une tuerie de Hard Rock / Sleaze, influencé par AEROSMITH (période 70s), AC/DC et GUNS N' ROSES. Et BUCKCHERRY a connu un joli succès aux Etats-Unis à ce moment-là. L'album suivant, « Time bomb » (2001), confirmait tout le bien qu'on pensait d'eux, même s'il ne proposait rien de neuf par rapport au premier album éponyme.
De là s'ensuivit une implosion au sein du groupe, et les deux leaders Josh Todd (chant) et Keith Nelson (guitare) décidèrent d'arrêter les frais pendant un certain temps.
Todd sortira un excellent album solo (« You made me ») en 2004, une tentative réussie de Metal/Rock U.S. moderne, dans l'esprit des derniers PAPA ROACH.
Les deux comparses se réacoquinent le temps d'un projet éphémère mais ô combien excitant : une tentative de supergroupe, avec Slash, Duff Mac Kagan et Matt Sorum (qui n'avaient pas encore monté VELVET REVOLVER)!... Je donnerais cher d'ailleurs pour entendre les démos enregistrées par cette bande de tueurs!!
Après un break salvateur, le tandem Todd - Nelson relance la machine BUCKCHERRY. Qui revient en forme en 2006 avec un nouvel album, « 15 », et un tout nouveau line-up, qui semble être le bon puisqu'il n'a pas bougé depuis. Un disque de qualité, qui montre que le groupe en a encore sous le pied. Mais qui marque aussi un virage dans sa carrière, à savoir le début de leur collaboration avec Marti Frederiksen, compositeur/producteur ayant bossé avec AEROSMITH, RATT, DEF LEPPARD, MÖTLEY CRÜE, etc. Et qui emmène BUCKCHERRY vers un Hard Rock moins Sleaze et un peu plus calibré pour les radios américaines (dans la lignée du AEROSMITH des années 90/2000)...
L'opus suivant, « Black butterfly » (2008), est dans la même veine que « 15 », avec encore une fois au moins une ballade de trop. Mais il a le mérite d'essayer de proposer quelques morceaux sortant un peu du carcan assez formaté dans lequel le groupe est tombé. Ce qui donne un superbe disque, sans aucun doute leur plus riche à ce jour.
BUCKCHERRY nous offre ensuite un live en 2009 (sympa mais pas transcendant), et enfin ce dernier album : « All night long ».

Première remarque formelle : l'artwork de ce nouvel opus fait écho à celui du premier disque, avec le retour d'une jolie demoiselle au corps peinturluré. Echo tombant à l'eau vu que ce nouveau skeud est loin du style sale, « in your face », et de la qualité exceptionnelle du premier...
« All night long » a été mixé par Mike Fraser, ingénieur du son qui a travaillé avec la crème du true black metal : AC/DC, METALLICA , AEROSMITH, VAN HALEN... Et ce qui est sûr et certain, c'est que BUCKCHERRY n'a jamais aussi bien sonné!

« All night long » a été envisagé dans sa conception pour être taillé pour la scène. Ce qui est flagrant à l'écoute des deux premiers morceaux de l'album, « All night long » et « It's a party ». Deux titres festifs et énergiques certes, mais surtout beaucoup trop bateau et formatés. BUCKCHERRY a déjà fait ce genre de morceaux, mais en bien plus inspirés!...
Cette entrée en matière mitigée est heureusement rattrapée par les trois titres suivants. La jolie power-ballad « These things » et un morceau Hard groovy « Oh my lord », qui essaient de sortir un petit peu de l'ordinaire. Et ce « Recovery » qui nous rappelle les grandes heures Sleaze des deux premiers disques.
On retombe dans le déjà entendu avec « Never say never », où BUCKCHERRY nous ressort un peu toujours les mêmes plans, notamment au niveau des mélodies vocales...
Heureusement la qualité monte d'un cran avec ce sublime « I want you », une ballade assez sombre et heavy, qui figure parmi les meilleures chansons que le groupe nous ait proposées jusqu'à présent.
On a droit aussi à un « Liberty » roots, voire carrément bluesy, avec de belles parties de guitare slide (mais avec des airs de chant encore trop déjà-vu...); et à un titre bien hard mais néanmoins accrocheur, « Our world », qui sort un peu des sentiers battus. Sans oublier une autre jolie power-ballad, « Bliss » (ouf, il n'y en a « que » trois sur cet album, contrairement aux deux précédents).
Et le disque se conclue sur « Dead », un morceau Sleaze Rock jouissif, au final orgasmique avec un long duel de solos, où Keith Nelson et Stevie D. se lâchent complètement!

A l'arrivée, « All night long » est peut-être l'album le moins Hard de toute la discographie de BUCKCHERRY. Il est composé d'excellents morceaux, mais aussi malheureusement de titres où on sent le groupe en pilotage automatique... Ce qui donne un bon album, sans plus.
Ils ont intérêt à se remettre un peu en question et en danger (et aussi à se débarrasser de Marti Frederiksen...) s'ils veulent perdurer!

A noter que le pressage européen a pour une fois été privilégié puisqu'il propose un EP acoustique, « Reckless sons », en bonus du même CD. Une bonne idée tant ce petit intermède intimiste est réussi. On retrouve le morceau « These things » cité plus haut, et leur tube « Sorry » issu de « 15 ». Mais aussi et surtout cinq autres titres spécialement composés pour l'occasion. On a droit dans le lot à de très belles compos, comme « My friend »; voire des chansons vraiment magnifiques comme « Fire off your guns » et « Black butterfly ». Un épisode acoustique fort agréable au final, et qui prouve au passage, une fois de plus, que Josh Todd possède une superbe voix.

On a plus qu'à espérer que BUCKCHERRY revienne jouer chez nous un de ces quatre! Sachant qu'ils n'ont donné pour l'instant que deux concerts en France : en première partie de KISS à Paris en 1999 et au Hellfest en 2009...


Rédigé par : Stéphane | 13/20 | Nb de lectures : 13401