France, l’autre pays du Old School Death Metal, preuve n°1

Pendant que de vieux ténors du Death des 90’s continuent à nous pondrent des albums pour la plupart inintéressants ou complètement éloignés de ce que l’on pourrait s’attendre (pour ma part !), d’autres tentent la reformation plus ou moins réussies (plutôt moins), espérant surfer sur la vague de nostalgie qui balaye les vieux cons dont je pourrais faire partie.
Cette actualité reniflant la thune à plein nez, nous fait parfois oublier que derrière ce tsunami revival, de jeunes groupes d’horizons divers, essayent, eux aussi, de sortir la tête de la fange en proposant, certes, une musique qui ne fera pas avancer la carriole du bougnat, mais qui se voudra d’autant plus sincère, qu’elle n’atteindra jamais les ventes de ses « glorieux » aînés.

Traînant mes guêtres dans l’antre de l’homme que j’appellerai Maître K., celui-ci me refourgua un pile de promos et autres bouseries infâmes que je n’oserais même pas refiler à mon pire ennemi.
Dans ce lot, parmi quelques trucs à sauvegarder, je fus attiré par la pochette orangée de ce groupe venu de nulle part. Enfin si, de Massilia, pays de la Bouillabaisse.
Me voilà donc face à face avec Brutal Rebirth, groupe formé en 2007 et qui n’a pas perdu de temps, pour sortir un an plus tard, ce « Hate Over All » qui arrache la perruque !
Comment a-t-on pu passer à côté de cette petite sardine qui sans boucher le port de Marseille, m’a bien décalcifié le conduit anal ?
A l’époque de cette galette, Brutal Rebirth c’est Pierre « Rotpiet » Girard à la gratte/growls, Troma Cervantes à la basse et enfin Maxime Durrec à la batterie. Maintenant, pour suivre un peu l’actualité du groupe, on retrouve autour de Pierre et Troma, Charognard (Charnier) à la batterie et Darkhyrys (Diamond Eyed Princess) à l’autre gratte.
Ben merde alors ! Une galette comme j’en avais pas entendu depuis longtemps. Rien à jeter sur ces dix titres. 37 minutes de folie. Bon pour couper court aux mauvaises langues mal pendues, le groupe ne réinvente nullement le style et les plus conservateurs, de mauvaise foi, ne pourront s’empêcher de nous rabattre les oreilles avec cette litanie monotone : « C’était mieux avant, si je veux écouter du vieux, ben je ressors mes vinyles tellement plein de poussière que je les ai pas écoutés depuis dix ans ! »
Comme dirait l’autre, peu me chaut de tant de bassesse, faisons fi de toute cette populasse hargneuse et intéressons-nous de plus près à cette rondelle qui fleure bon le saucisson !
C’est lourd, gras, mid tempo. Des breaks de dingue, des passages à en perde les cheveux, à se tordre le cou de plaisir. Le batteur, à l’instar de la sulfateuse qui porte le même prénom, décime les premiers rangs à coup de grandes rafales de double. Et ces petits passages de gratte dans les aigus, pffff, j’en ai le bout humide. Le chant : parfait, très Bolt Incanthtroweration ; Guitares : Excellentes tout pareil que le chant.
Pour citer quelques références, je dirais sans hésiter un bon Incantation, suivi d’une part non négligeable de Bolt Thrower, quelques soupçons de Canniboule, un peu de Massacre et pourquoi pas, soyons fou, un brin de Morbid Angel dans les soli. Mais bon, on pourrait aussi citer du Immolation, un relent de Kataklysm et d’Autopsy, plus quelques autres trucs bien sentis de la même glorieuse époque.
Ca groove tout le long, pas de temps mort. Un régal. Digne des escapades métalliques de Petitrenaud.
Pourquoi se faire chier la bite à chercher ailleurs ce que l’on a chez nous ?

Résumons ma pensée embrouillée par tant de brutalité. La scène française est en parfait état de santé. Elle nous pond des groupes de grande qualité, comme au début des 90’s. Mais c’est bizarre, on a l’impression que le public, comme à cette époque, boude le franchouillard, aveuglé qu’il est par les sorties quelques peu pourries de grands noms du style. N’allez plus dépenser votre blé dans le dernier Pestilence qui sent l’oignon ou dans le tout frais Obituary qui pue du gland. Achetez France. Brutal Rebirth le vaut bien, au même titre que les Necrowretch, Necros, Abnorm et autres Affliction Gate.

Et pour les plus bouchés : allez vous faire cuire un oeuf ! !


Rédigé par : Elsass Chris | 16/20 | Nb de lectures : 15322