Allez, la Suédoisisation de la scène continue. Même s’ils n’ont pas osé le bouchon clouté jusqu’à s’appeler LEFT HAND PATH ou encore SKIN HER ALIVE, rien que le fait d’avoir choisi un (relativement) obscur titre de GRAVE en guise de patronyme et de finir ce premier album par une reprise emblématique de DISMEMBER (« Override Of The Overture ») suffit à vous placer ces Tchèques.

Oui, encore des inconnus ou presque (on y retrouve quand même la section rythmique de JIG-AI) qui ont été autant élevés au pays d’ABBA que notre Prince de Lu national (lui a préféré le plateau du Larzac, nah) mais qui pourtant ferment les yeux et serrent leurs petits poings très fort en répétant jusqu’à plus soif les mots "Stockholm" et "1990" en espérant que cela finisse par payer. Et encore un groupe qui, à l’instar des Espagnols de GRAVEYARD ou des Italiens d’HORRID, abat les frontières plus facilement que les accords de Schengen…

Vous connaissez le topo, on est donc en plein hommage assumé voire revendiqué. A la limite, de par son tempo général assez relevé avec même quelques pincées de blast par-ci par-là et sa relative simplicité, si on devait les rapprocher plus précisément d’un groupe plus qu’un autre, ce serait de DISMEMBER, ‘Dead Lovers Guide’ n’ayant ni plus de plans tortueux d’un ‘Clandestine’, ni le groove éléphantesque d’un ‘Into The Grave’ même si le son de guitare garanti 100% mélasse et les solos pleins d’harmonies morbides ramollies au soleil, eux, sont bien là en rang d'oignons.

Dans un créneau désormais à la limite de la saturation qui a permis depuis deux ans environ aux nostalgiques incurables du Sunlight studio de retrouver une seconde jeunesse et où de bonnes grosses gaules (ENTRAILS, PUTERAEON, DEMONICAL) ont côtoyé quelques fadasses mi-molles (REFLESHED, LIFELESS), BRUTALLY DECEASED a visiblement bien compris qu’il était au milieu d’un embouteillage et qu'il fallait donner du coude. Il joue donc tout sur son côté ‘mettez un tigre dans le moteur’, même si au final cela se fait au détriment du reste, la seule réelle surprise du disque étant « Blissful Desecration » et ses breaks multiples en forme de poupées russes où chaque instrument a droit à son petit solo. Sauf que comme tous les vrais illuminés tout acquis à une cause, ils ont la rage, ne nous emmerdent pas avec une intro inutile et ont l’intelligence de tirer leur révérence après trente-trois minutes au taquet. Après, tout dépend aussi de VOTRE degré de fanatisme parce que pour le coup…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 12210