Même si j’étais super content d’avoir à kroniker un album de mon idole ultime le « grand Air Raid Siren Bruce », je dois avouer que j’avais une certain crainte à le faire. Car il faut bien le reconnaitre, j’ai toujours eu un mal fou à comprendre pourquoi il s’évertuait à sortir des albums solo, qui ma foi n’étaient pas super différents de ce qu’il faisait avec Maiden. Autant à l’époque je comprenais un Rob Halford qui avait tenté des trucs vraiment en marge du priest (Fight, Two), autant Bruce ne m’avait guère convaincu. Non pas que ses albums soient mauvais, mais pour moi ces albums relevaient plus du business que d’un épanouissement artistique (Bruce avait envie d’être le boss et c’est tout.). Pourtant, ses 2 premiers albums me plaisaient quand même beaucoup (ce sont toujours mes préférés), ... puis il y a eu l’accident Skunkworks, où là on touchait un peu au pathétique. Musicalement proche du néant absolu, Bruce s’était coupé les cheveux, avait des pantalons normaux, était entouré de p’tits d’jeunes et régnait en grand sage sur sa tribu … à grand renfort de phrases fracassantes dans tous les magazines (il avait déjà quitté Maiden à cette époque). Force est de constater qu’il s’est vautré comme une merde et je le pensais définitivement perdu pour la cause du métal … puis il nous a sorti à la surprise générale un « Accident of birth » de derrière les fagot, récupérant au passage l’ancien démissionnaire progressiste Adrian Smith, en nous gratifiant d’une pochette de Derek Riggs (dessinateur attitré de Maiden depuis le début du groupe jusqu’à « Fear of the Dark », mais qui n’était plus en odeur de sainteté ces derniers temps). A cette époque j’ai vraiment cru que j’allais définitivement le reléguer au rang des has been et autre plagieurs. Malheureusement pour moi je suis « addicted » à sa voix et j’ai quand même craqué pour cet album qui comporte quand même des supers titres … de Maiden (Dark side of Aquarius, Freak pour ne pas les citer). Cet album était quand même bon, et puis ça faisait du bien de retrouver notre sirène en forme. S’en est suivi un « Chemical weeding » moyen, plus sombre, où Bruce nous dévoilait une facette plus ésotérique. Deux temps et trois mouvements plus tard, le voilà de retour dans Maiden avec les albums qu’on connaît et depuis plus rien presque 6 ans sans nouvelles. Voilà en gros un résumé du background du bonhomme vu par mes yeux de candide.
Bon ok … peut-être s’est-il enfin calmé ? Que nenni le voilà de retour dans un album de la même couleur que le précédent, toujours baigné dans l’ésotérisme, l’aviation, et avec une pochette ma foi assez étrange pour du hard rock somme toute classique et pas méchant pour un sou.
Lors de la première écoute j’ai été super déçu. Rien ne m’avait « sauté » à l’oreille, que dalle, nada. Tout au plus le deuxième titre (qui est en fait le premier puisque « Wars Within » n’est qu’une intro), qui aurait pu être un titre de Maiden (basse omniprésente, double harmonique des grattes, et fin de titre ultra rapide). En fait le titre le plus marquant et le plus réussi, « Navigate the seas of the sun », nous montre un Bruce chantant tout en subtilité, avec une musique limite unplugged et pleins d’arrangements, un refrain entêtant, et c’est pourtant le titre le plus calme. Pas une monté de voix dans la stratosphère. Bref cette première écoute se révélait décevante. Les écoutes suivantes m’avaient conforté dans mon jugement, et déjà je préparais dans ma p’tite tête toute trouée des phrases bien cinglantes pour ma kro.
A ma plus grande surprise, c’est au bout de la cinquième écoute que le déclic est venu. Et en fait cet album regorge de supers titres. Même s’ils peuvent paraître convenus et ultra classiques, des « River of no return », ou « Soul Intruders » sont terriblement efficaces et passent comme une lettre à la poste. Rien à dire non plus du très Helloweenien « Power of the sun », si ce n’est que ça pourrait être un titre de Maiden ? Ou de l’épique « Kill devil Hill », excellent également.
Seuls « devil on a hog » et « believil » m’on moins convaincu (j’aime moins leurs refrains), et encore je pinaille.
« Tyrany of Soul » clos cet album, qui petit reproche, est somme toute assez court (9 titres + 1 intro). Ce titre est sombre, épique, lourd et inspiré, au refrain qui te colle à la tête pour toute la journée. Que du bonheur !
Toujours accompagné de son inséparable « Roy Z », qui même s’il se montre moins démonstratif que le trio de guitaristes de la vierge de fer, nous offre des petites perles musicales toute en subtilité. A écouter au casque absolument !
Bruce nous livre là un album d’excellente facture, et même si l’ombre de Maiden plane toujours, on s’y laisse prendre sans en tenir compte. Un bon album de hard rock tout simplement.


Rédigé par : Kurglom | 15/20 | Nb de lectures : 18027