Chaque mois ou presque, la Suède sort un nouveau groupe de son chapeau. La qualité est souvent, pour ne pas dire toujours au rendez-vous. En général très influencée par « le côté obscur de la force » (Anekdoten – Anglagard – White Willow), l’école nordique oublie parfois cet ascendant pour nous proposer quelque chose de plus léger, de plus frais, de plus direct et par la même occasion de beaucoup moins intéressant pour les oreilles des adeptes de musique sombre.
On The Other Side, sorti le 28 mars 2005, démarre plutôt bien avec The Jerk (5’04) et fait immédiatement frissonner les moustaches. On se dit que l’on va passer un excellent moment. Hélas, la suite n’est pas du tout du même tonneau. Rien qu’à la lecture de la durée des titres (entre 2 et 7’) généralement très parlant dans le progressif, on se doute que l’on a pas affaire à du Flower Kings. La forme, ce n’est pas un problème mais le fond pêche cruellement. Si des formations comme IZZ, ACT ou XINEMA savent faire rimer titres courts et brio, Brother Ape ne possède pas ni leurs talents et ni leurs sens de l’à propos. Plusieurs morceaux se veulent être du jazz fusion de seconde division (6 sur 10), un, flirte avec le métal light – Unaccomplished – un autre est une bluette indigeste.
En résumé, ce disque est très décevant. Pas vraiment de cible à atteindre ou peut-être trop à la fois. Difficile d’être enthousiaste devant autant d’éparpillement stylistique surtout quand aucun d’entre eux ne semble véritablement pertinent. Après une année et quelque de maturation et par dessus tout, de comparaison avec la concurrence, le jugement est encore plus sévère, à moins d’être très indulgent.


Rédigé par : Karadok | 09/20 | Nb de lectures : 11913