Je me suis parfois entendu dire "Ouais Pamalach tu compares deux groupes qui n'ont strictement rien à voir musicalement... What the fuck ?" (Eh oui, j'ai des talents d'imitateurs).
Ce à quoi je réponds souvent qu'il n'est pas très difficile de rapprocher deux groupes qui n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre s'ils t'évoquent une atmosphère et une ambiance qui t'est familière.
Alors au niveau des comparaisons et bien que le groupe dise faire du « Stoner », j'ai pensé à MILLENCOLIN à de nombreux moments. Et particulièrement à leur album appelé "Home From Home" (album que j'aime beaucoup au demeurant). Mais on en est pas encore là, et voyons un peu ce que nos petites roses aux épines piquantes ont dans le bide.
BROKKEN ROSES est un All star band composé de membres de BURNING HEADS, GRAVITY SLAVES et BRIGITTE BOP. On reconnaît bien la voix de Pit Zeria des BH, ce qui rapproche les sonorités des BROKKEN ROSES des BURNING, mais la comparaison s'arrête ici, car le punk n'est pas non plus le fil conducteur de l'album.
Le groupe se définit dans sa bio comme un groupe "qui a le Stetson qui le titille" et qui aime les Watts qui dégoulinent et le blues graisseux.
Lorsqu'on écoute l'excellent premier titre, "Ain't got love", on est complétement d'accord avec cette définition. Ce premier morceau est vraiment excellent et met vraiment dans une ambiance roots suante qui sied parfaitement au Stoner. D'ailleurs on pense aux meilleurs groupes de blues rock quand on écoute ce titre et cela fait franchement du bien !
Mais dès le deuxième titre, tout change. Les tempos deviennent beaucoup plus rapides, on quitte le blues graisseux pour revenir vers des harmonies hard rock beaucoup plus conventionnelles et proches de ce que peut faire un groupe comme les Queens of The Stone Age par exemple... et on se met à espérer que l'ambiance présente sur le premier morceau va vite ressurgir.
Et ce n'est que vers "Hell can't be worse" (sixième morceau tout de même) que cette belle ambiance "caleçon sale" repointe le bout de son nez.
Je ne suis pas en train de dire que les chansons entre les deux sont mauvaises, mais elles sont largement plus convenues et quand on me parle de Stoner bien gras, c'est pas ce à quoi je m'attends.
Ce qu'il y a de très étrange, c'est que le groupe ne semble jamais vraiment en manque d'inspiration mais qu'il semble avoir à des moments des divergences de « pensées » assez étranges.
Un peu comme si le groupe n'arrivait pas totalement à quitter le monde du punk pour celui des Enfumés.
On assiste donc à une originalité musicale par intermittence et à un album qui pourrait très bien se scinder en deux. L'accouplement entre le côté punk et le côté blues à du mal à prendre.
« Brokken Been » par exemple possède cette urgence punk et un petit côté rock n'roll dans les riffs... mais alors que la sauce semble prendre, on s'aperçoit que cela fait putain de penser à QOTSA. Le chant est particulièrement bizarre sur cette chanson, à la limite du faux.
On bulle donc tranquille avec cet album, qui se fait oublier pour ressurgir de façon très forte à trois ou quatre reprises. Je vais pas dire que j'ai été scotché ni même que je me suis particulièrement ennuyé.
Rayon des surprises on note la reprise de Kim Wilde « Kids in America » puis de NOMBREUSES œillades à des groupes que les BR doivent aimer (pêle-mêle NIRVANA, KISS, QOTSA, JANIS JOPLIN...) preuve que les garçons ont le goût de l'amusement aux commissures des lèvres et que c'est ce qui semble le plus important pour eux.
Je vous conseille d'écouter le superbe « Say Goodbye » superbe titre vraiment inspiré qui clôt l'album avant la très jouissive cover de la sympathique Kim... quand on a des idées de reprises de la sorte, on ne peut pas être foncièrement mauvais.


Rédigé par : pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 12039