Après Kerbenok ou Elffor, c'est au tour de Brocken Moon de connaître les joies d'une réédition chez un Northern Silence assez enclin au repressage ces derniers temps. Brocken Moon, c'est un duo allemand originaire de Karlsruhe, où s'ébat également Aaskereia. Avec Aaskereia, Brocken Moon a partagé son vocaliste Grim et une signature chez Christhunt, fut un temps. Et c'est chez Christhunt qu'est sorti le premier album du combo Mondfinsternis en 2005, après une pléthore de démos enregistrées depuis 1999. Les infos me manquent pour savoir si Grim (donc le vocaliste) est encore actuellement présent aux côtés de Humanhater, mais on entend bien ses hurlements à la Silencer sur Das Märchen....

Et il faudra trois ans avant de voir poindre une nouvelle galette du duo sur son propre label Black Metal Mafia. Evidemment, la bestiole a été sold-out très rapidement (soupir), ce qui a attiré l'attention de Northern Silence. Et voici donc une réédition, en vinyl et CD, le 2 mai 2008 d'un album paru seulement le 4 février 2008. On tape complètement dans les gamelles. Bon, parlons un peu musique.

Je ne vous le cache pas; l'écoute de Mondfinsternis m'en avait touché une sans bouger l'autre. En plein plan promo Christhunt, nous recevions plus que de raison des albums de black allemand de second plan, dont faisait partie Brocken Moon. Force est de constater que le projet a mis un peu plus d'ambiance dans ses mélodies germaniques ce qui n'est pas déplaisant. Les plages n'ont plus aucun titre et l'objectif est de créer une unique longue plainte afin de plonger l'auditeur dans une ambiance funeste. Limite de le perdre dans une forêt sombre sans ses petits cailloux, puisque le concept ici est une histoire mise en place comme un conte folklorique.

Si Brocken Moon place de subtiles variations sur ses thèmes, cela ne suffit pas à donner du corps à l'album. Les éléments, comme la guitare acoustique à la Aaskereia ou le chant décalé, font leur apparition dès le premier titre, alors que les quatre titres suivants se retrouvent assez fades en comparaison. Le quatrième morceau est même un mauvais rappel du précédent album, avec le fameux chant à la Silencer mêlé à un black somme toute basique. Pour le reste des cinq premiers titres, Brocken Moon ne cache pas sa pulsion atmosphérique, par l'entremise des discrètes touches d'un synthé. Hélas, les riffs assez standards se trouvent longuement répétés, ce qui crée encore une sensation de manque de piquant dans un opus dont on fait rapidement le tour.

Je vous ai cité cinq titres qui constituent les trente premières minutes de Das Märchen.... Il en reste un sixième et dernier de vingt minutes qui est le genre de morceau qu'on écoute une fois. Le même arpège (celui qui termine le medley sur le MySpace) est répété pendant toute la durée de la piste. Si des variations sont présentes, on reste dans un long thème litanique. Même un riff de Jordy peut rentrer dans le crâne au bout de vingt minutes à boucler, ce qui n'en fait pas la qualité pour autant. Ce titre-remplissage est clairement de trop dans un album qui n'était pas tant désagréable. Sans toutefois jamais bouleverser.


Rédigé par : Prince de Lu | 09,5/20 | Nb de lectures : 11509