Ce révisionnisme ne fut pas des moins douloureux à admettre, mais il faut bien reconnaître qu'avec "Suicide Season", BRING ME THE HORIZON s'était engagé sur le bonne voie, celle de la rédemption. Et ce non pas pour remplir leur album Panini de bons points "metôl", pas vraiment, ils sont encore et toujours bien trop coquets pour ça, mais les boys de Sheffield ont tout simplement su se remettre en question et intégrer le fait que ce n'était pas avec le deathcore dégueulant de clichés de "Count Your Blessings" qu'ils légitimeraient durablement leur renommée trop rapidement acquise. M'enfin, on trouve encore des blaireaux pour se jeter naïvement dans ce style en 2010, alors faut croire que le message n'est pas passé... Bref l'effort d'Oli Sykes et son crew était plus que louable, étant donné que la facilité pour eux aurait été de persister dans ce créneau baisé d'avance.

Avec "There Is A Hell, Believe Me I’ve Seen It. There Is A Heaven, Let’s Keep It A Secret" (ou, pour les intimes, "TIAHBMIHSITIAHLKIAS", même si c'est pas moins casse-couilles), BRING ME THE HORIZON creuse un peu plus son sillon, et si il tirait vers le ARCHITECTS avec "Suicide Season", il fait désormais du ARCHITECTS comme ARCHITECTS n'en fait désormais plus. Avec toute la fougue que ces petits cons peuvent avoir, ceux qui ont récemment récupéré l'un des gratteux de BLEEDING THROUGH lors du mercato metalcore expédient une douzaine de titres avec une délicatesse de composition que l'on était loin de pouvoir leur attribuer. Ainsi, leur metalcore à l'anglaise, rock'n roll, grassouillet mais fortement emo (au sens dégueulasse du terme, même si chez eux ils savent comment faire passer le suppositoire), se teinte de contours plus précieux et mélodiques, limite post-rock. Et surtout de samples et autres bidouilles electro plus que troublants, tant ceux-ci débarquent sans prévenir. C'était quitte ou double, et, étonnamment, ça se révèle payant, donnant un caractère relativement atypique aux compos des Rosbifs, sans tomber dans les daubes crabcoresques ou trancecore comme leurs compatriotes les affectionnent tant. En d'autres termes, on est loin d'ATTACK ATTACK ! ou ENTER SHIKARI pour le mélange incongru des genres, quoi.

Reste que sur certains titres, le groupe semble vouloir trop en faire dans ses ambitions musicales et paume son semblant de fil directeur; m'enfin voici un excès de zèle sur lequel on ne saurait être trop sévère avec eux. "There Is A Hell, Believe Me I’ve Seen It. There Is A Heaven, Let’s Keep It A Secret" consacre un peu plus BRING ME THE HORIZON en tant que groupe et non pas de prétexte à refourguer du textile. Certes, y'a toujours pas de quoi crier au chef-d'oeuvre, mais la volonté d'évoluer est là, et si l'écart entre "Suicide Season" et "TIAHBMIHSITIAHLKIAS" pètera moins à la gueule que celui entre "Count Your Blessings" et "Suicide Season", il n'empêche que cette cuvée 2010 apporte un bon coup de frais dans sa scène sclérosée. Et en plus y'a Josh Scogin de THE CHARIOT qui vient taper le feat. Un groupe recommandable, qu'on te dit.


Rédigé par : Crown_Me | 14,5/20 | Nb de lectures : 15145