Mea culpa. En chroniquant leur précèdent album, « Sempiternal », il y a deux ans, j'avoue y avoir été un peu fort. Un certain manque de recul vis-à-vis de l'album m'a fait lui coller un petit 12/20 alors que, avec un certain nombre d'écoutes en plus dans les pattes, je pourrais aujourd'hui lui coller 2 ou 3 points de plus. À l'aise. Alors lorsque « That's The Spirit », nouvel opus des minets de Sheffield, est parvenu entre mes oreilles, j'ai pris le temps nécessaire, et tout le recul qu'il fallait pour bien l'aborder et l'analyser correctement, histoire de ne pas me refaire avoir une fois de plus.

Bon, je pense, et ce, sans trop me mouiller, que BRING ME THE HORIZON est complètement passé à autre chose. On pourra toujours dire qu'il ne s'agit que d'un vulgaire groupe de deathcore à la con mais, désolé, auparavant cette formation savait te pondre des gros riffs bien énervés qui hérissaient le poil à l'aise. Aujourd'hui, BMTH s'offre le syndrome LINKIN PARK. On se souvient que la bande de Chester Bennington nous avait fait un retournement de veste magistral en sortant « Minutes To Midnight », album totalement rock-pop, après deux excellents albums. Et bien BMTH nous fait la même avec « That's The Spirit » et pas qu'un peu.

Ce qui, auparavant, faisait le charme de BMTH, c'était cette symbiose entre riffs durs et arrangements electro pêchus, aux ambiance limite emo. Sur cette nouvelle offrande, les minots ont totalement lâchés l'affaire pour nous balancer des titres rcok-metal-electro archi doux, mais, néanmoins, loin d'être détestables. Car oui, BMTH ont quand même cette faculté à composer des morceaux über-chiadés. Si « That's The Spirit » regorge de titres véritablement soft, tel que « Doomed », « Follow You » ou « What You Need », il peut également se targuer d'avoir d'excellentes compos purement entêtantes. C'est là-dessus que BMTH fait fort. « Throne », « Avalanche » et « Drown » sont de véritables petits bijoux de rock-metal-electro-symphonico-FM. Les arrangements, superbement orchestrés, confèrent à ces titres une aura intense et aérienne très prenante et, de ce fait, en font les meilleurs titres de l'album. Le reste n'est pas foncièrement mauvais, loin de là, mais beaucoup plus difficile à accepter. Au bout d'un certain nombre d'écoutes, l’acceptation se fait plus facilement, mais l'énergie et les gros riffs d’antan manquent tout de même cruellement, quoiqu'on en dise.

BRING ME THE HORIZON continue son processus évolutif en nous proposant un album tellement loin de ce à quoi nous nous attendions. Même si celui-ci regorge de qualités – production, compositions, arrangements – et de bonnes idées, son coté très « happy-c'estlafoireàlatrompette » déçoit tout de même et ne ressemble pas à ce que BMTH est capable de donner. Cette « évolution » démontre clairement l'envie du groupe de, sûrement, brasser plus large en terme d'auditeurs, mais fait retomber l'attente de ceux qui espéraient un peu plus de cojones sur ce nouveau disque. Album à part ou fin du BMTH d'autrefois ? Le prochain opus nous le confirmera.




Rédigé par : Velvet Kevorkian | 13/20 | Nb de lectures : 12198