Et hop ! Voilà déjà le troisième album des brutes de BREED MACHINE au nom aussi évocateur qu'éloquent : « 3 ». On peut pas vraiment dire que les deux premiers opus avaient vraiment marqué les foules, mais le groupe possède quand même sa petite armada de fans ainsi que plusieurs atouts sérieux.
Par rapport au précédentes livraisons, le groupe pratique toujours un Thrash/Hardcore plutôt de bonne facture agrémenté de quelques mosh parts et de passages bien groovy empruntés aux 90's.
Le groupe n'a toujours pas cédé aux sirènes modernes du Machincore en restant relativement old School dans sa façon de faire du son.

Sur le « premier » titre « Condamnée », le groupe fait preuve d'une belle énergie et fait vite oublier les errances qui étaient parfois les siennes dans le passé avec quelques chansons parfois moins inspirées.
Cette entrée en matière permet de constater que : primo le travail sur les guitares est toujours aussi bon, secundo la production met plutôt bien en valeur la musique du combo et que tertio malgré tout ce que l'on peut dire, le groupe en veut, et pas qu'à moitié.
Les mélodies sont toujours très discrètes et quelques savants arpèges distordus viennent parsemer les ambiances de sombres oripeaux moribonds.

Le batteur joue d'une façon bien physique et ses accélérations à la double pédale aident vraiment à dynamiser certains morceaux. Musicalement, au niveau de l'interprétation, il n'y a pas grand-chose à dire.
Ce qu'il y a de très agréable avec BREED MACHINE c'est que l'on sent que les mecs y croient à fond et qu'ils ont vraiment envie de muler autant que puisse se faire (une simple écoute de « Dernières prières » devrait largement vous convaincre).
Le petit problème, c'est que sur 16 titres il faut en avoir sacrément sous le pied pour ne pas lasser son auditeur. Et malheureusement, passé l'effet de surprise, j'ai commencé à décrocher de l'univers du combo, particulièrement lors des morceaux mid tempos.
A certains moments, BM utilise des formules un peu trop éculées et n'arrive donc pas à tenir la distance niveau « sentiment d'urgence » qu'ils amènent pourtant de bien belle façon lors de nombreux passages. Le fait de jouer un style de musique particulièrement balisé et très exigeant au niveau technique et créatif ne facilite en plus pas vraiment les choses.

Mais je ne cache pas cependant que le groupe fait mouche à plusieurs reprises en proposant des chansons vraiment intéressantes et percutantes. Elles sont en général assez courtes et pour certaines d'entre elles comme « Âmes Perdues », on n'a pas vraiment le temps de reprendre son souffle tant le pied est écrasé sur l'accélérateur.
Vous aurez certainement remarqué que les titres des chansons que je cite sont toutes en français et que le groupe n'a donc pas cédé à l'appel de la langue de Shakespeare. En ce qui me concerne, je trouve cela assez courageux et je ne trouve pas cela gênant même si j'avoue que j'ai parfois assez de mal à capter ce que le chanteur raconte. Les lyrics sont toujours dans le même esprit de ce que le combo proposait jusqu'alors et collent plutôt bien à la musique (certains regrettent une certaine facilité dans les lyrics mais j'ai lu des choses bien pires en traduisant certains textes de groupes américains). La fureur de la voix et les quelques growls qui se font parfois entendre drivent de façon très efficace une musique déjà bien enragée.
On note plusieurs très bons moments avec notamment le dernier morceau « Martyr » qui en plus d'une pêche incroyable montre que le groupe peut s'essayer à aller survoler les terres funestes qui ont vu naître le Black Metal.
Alors qu'en conclure ? Je trouve que le groupe a fait des progrès et propose une musique vraiment très accrocheuse par moments. La marge de progression est certaine et si le groupe continue sur cette voie ascendante, il y a fort à parier que le prochain opus soit vraiment bon.
On tient ici un groupe sympathique qui joue une musique plaisante tout en s'accrochant et en faisant preuve d'une belle détermination, même si quelques progrès sont encore à réaliser.
A l'heure actuelle, les combos doivent être bon dès le premier album, le temps n'est plus l'ami des groupes comme il l'était il y a quelques années. « Rien ne sert de courir sombre lapin» a coutume de dire un chroniqueur en ces murs, BREED MACHINE semble l'avoir bien compris et ils continuent d'avancer là où d'autres jeunes premiers se sont arrêtés depuis belle lurettes.


Rédigé par : pamalach | 12.5/20 | Nb de lectures : 12866