Un album éponyme est souvent porteur d’un message. S’il s’agit d’un premier album, on peut supposer qu’il s’agit d’une manière de bien faire ancrer le nom du groupe dans la mémoire collective. Beaucoup de groupes ont élaboré un premier album éponyme. Mais qu’en est-il quand il s’agit du troisième album ? Un nouveau départ ? Une nouvelle orientation musicale ?

Boys Night Out est l’un des poulains favoris du label Ferret. Il faut dire qu’il est probablement le groupe le plus réputé de cette écurie, jouissant d’une réputation assez importante outre Atlantique. Le précédent opus « Trainwreck » avait cartonné dans les charts US et le groupe canadien commence même à influencer.

Troisième album donc pour les p’tits gars de Toronto. Il est assez difficile de cataloguer la musique de Boys Night Out, tant le combo se détache de toute identification musicale : pop, rock, punk rock, emorock, un peu de claviers de temps en temps… Leur précédent opus « Trainwreck » était bon mais souffrait d’un certain côté « brouillon », un vague fourre-tout dans lequel sont greffées les influences du groupe. Cet album éponyme continue sur sa lancée et démarre là où « Trainwreck » s’est arrêté.

Dès « Get You Head Straight », Boys Night Out ne suprend pas. Les mélodies sont toujours aussi présentes, les rythmiques employées variées et les plans se succèdent sans forcément se ressembler. La force du groupe réside dans ses compositions riches et sucrées, aux mélodies raffinées et à l’ambiance relaxante. Me rappelant à la fois Emery, Emanuel et Saves The Day, le groupe canadien mixe ses influences, ses goûts et se complaît à brouiller les cartes. Comme je le disais, la musique du combo est difficile à analyser dès la première écoute, chaque morceau se redécouvre et des mélodies auparavant inconnues se font remarquer.

Cependant, si le plaisir de redécouvrir un album à chaque écoute est très appréciable, on peut reprocher un certain côté chaotique à l’ensemble. Les morceaux demeurent assez décousus dans leur majorité. Beaucoup de mélodies sont présentes sur chaque titre, les plans se suivent à une vitesse effrénée et les rythmes se diversifient. L’auditeur peut s’y perdre (sur les premières écoutes en tout cas) et peut être rebuté. Cette sensation se dissipe dès que l’on entre plus en profondeur dans le disque, n’exposant ses richesses qu’aux plus téméraires.

Le son est propre et très net. En parfaite adéquation avec la musique, la production demeure simple et ne s’encombre d’aucun artifice inutile: guitares saturées gentiment, batterie nette et précise, basse vrombissante. Là où certains groupes rock varient leur son d’un album à un autre (le futur Emanuel ou Just Surrender par exemple qui optent pour un son plus radical), Boys Night Out conserve ce son propre et résolument rock.

Les amateurs de Boys Night Out peuvent déjà se ruer sur cet album éponyme tant il reprend les codes et principes du précédent opus « Trainwreck ». Les belles mélodies et les diverses influences rock et punk pourront, j’en suis sûr, convaincre les VSeurs ouverts à ce type de sortie.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 13/20 | Nb de lectures : 9734