BOTANIST est l’œuvre d’un seul individu qui livre ici sa troisième progéniture (d’où le III). Après «I: The Suicide Tree» et «II: A Rose From the Dead» (livrés tous deux en février 2011 sous la forme d’un double CD), voici donc ce "III", comprenant deux CD, «Doom In Bloom» et «Allies». Plus de 100 minutes de son à se nettoyer les conduits auditifs...

Habitué aux sorties plus viscérales et radicales de Total Rust, c’est avec étonnement que je découvre un album presque Post-Rock/Ambient qui n’est pas sans rappeler dès le premier titre «Quoth Azalea, The Demon (Rhododendoom II)» un certain JESU de Broadrick. C’est flagrant: entre le jeu de batterie, les sons de claviers et la production de guitare, on aurait très bien pu faire passer ce titre pour du JESU. Sauf qu’au bout de cinq minutes le titre dérive sur des sonorités beaucoup plus sombres presque Post-Black Metal avant de terminer sur des consonances plus mélodiques. Une plage s’étirant sur plus de treize minutes qui permet de se mettre dans le jus puisque le reste est du même ton. Plus Dark encore, le morceau suivant «Deathcap» permet d’enfoncer le clou encore un peu plus dans la chair meurtrie: voix rauque, batterie au jeu presque industrielle, guitare aux mélodies mélancoliques… On côtoie de temps en temps le Funeral Doom, tandis que l’on lorgne parfois du côté Black Metal synthétique. Le tempo s’accélère d’un poil avec «Ganoderma Lucidum» qui reprend un peu de JESU, mais avec une batterie organique beaucoup plus présente et intéressante. La part belle est faite aux percussions qui sont définitivement le point fort de cet album (confère l’introduction de «Vriesea»). Le seul hic de ces sept titres est qu’il n’y a pas vraiment d’accroches qui nous permettent d’écouter cet album d’une traite. Les plans s’enchaînent avec fluidité, mais l’ensemble perd un peu en cohésion. 70 minutes de son avec une formule presque unique, c’est un peu long.

«Allies» est un disque bonus plus qu’un second volet à part entière, puisque les titres ont été exécutés par des camarades de BOTANIST en hommage à ce dernier. Entre le titre Dark-Ambient de MATRUSHKA, le Sludge de CULT OF LINNAEUS, le Funeral Doom de OPHIDIAN FOREST et j’en passe, on a du mal à comprendre l’intérêt de l’objet...


Rédigé par : DeadStar | 12/20 | Nb de lectures : 12466