Il fallait bien que cela arrive, la vague métalcore venue des USA s’est répandue comme une tache d’huile sur toute l’Europe, entraînant par la même le vif intérêt de labels importants qui n’auraient pas misé un copeck sur le genre, une paire d’années plus tôt.

Ainsi, les bataves de BORN FROM PAIN accèdent enfin au saint des saints avec une signature toute fraîche chez Metalblade et un troisième album tout neuf. Pourtant le quintet de « tough guy » ne s’est laissé corrompre ni par la poussée du métalcore, ni par son changement de label et son artillerie promotionnelle prévisible. Non, BORN FROM PAIN a choisi de rester fidèle à lui même en nous pondant un album de HxC, influencé par le métal, certes, mais indéniablement taillé dans des riffs gras mid-tempos propices à la distribution de mandales : l’enfer des pits, le paradis des chirurgiens-dentistes.

A vrai dire, si « Sands of Time », leur précédent disque, était sympa, BORN FROM PAIN a pris du galon avec « In Love with the End ». On ne peut pas dire que le groupe se livre à des prouesses techniques mais leurs riffs, désarmants de simplicité, ont le mérite d’aller à l’essentiel sans rien perdre de leur efficacité. Nos bataves sont passés maîtres dans l’art de tailler des hymnes en passant simplement par quelques accords basiques bien groovy. Le spectre de SLAYER, aussi métallique soit-il, plane même sur quelques passages rondement menés. Agrémentez le tout de vocaux aboyés avec détermination et de mosh-part trépidantes à vous donner envie de prendre des cours de HxC dancing avec Moussor (ecchymoses garanties) et vous aurez la recette miracle de BORN FROM PAIN.
Si le timbre de voix de Che n’est pas très éloigné de celui de Jamey Jasta (HATEBREED), notre ami hollandais se permet ici quelques variations de chants intéressantes comme les parties presque parlées de « Renewal » ou « Hour of the Wolf ». Détail singulier, un solo de guitare fait une apparition inattendue sur l’ardent « Kill it Tonight » rappelant au passage les influences métal des guitares.

Du côté de la production, BORN FROM PAIN a bénéficié de gros moyens en allant travailler avec Tue Madsen et son Antfarm studio déjà responsable des derniers ABORTED, MNEMIC et d’une bonne flopée d’autres. Il est vrai que le groupe a toujours bénéficié d’un « gros son » mais cette fois-ci, Tue Madsen a encore joué son rôle de magicien des manettes en offrant à BORN FROM PAIN un son massif encore plus puissant qu’à l’accoutumée, transformant par la même le gang en rouleau compresseur coreux.

Avec ce nouveau disque BORN FROM PAIN justifie son entrée dans le cercle restreint des groupes qui montent et s’ouvre une voie vers une reconnaissance qui ne sera plus l’apanage de la scène HxC.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 12733