Parmi la flopée de groupes ayant trouvé refuge chez Century Media, Borknagar a tendance à se distinguer par son talent et sa créativité. Le recrutement de Vintersorg au chant en 2000 (pour l’album Quintessence) en remplacement de ICS Vortex, alias Simen Hestnaes (parti chez Dimmu Borgir), n’a d’ailleurs fait qu’accentuer cette distinction. Epic n’apporte néanmoins pas de grande innovation par rapport à son prédécesseur, Empiricism. Le black de Borknagar, toujours enlevé et épique (justement), n’a rien perdu en dynamisme ni en mélodie même s’il s’est légèrement adouci. Si les blasts beats et les riffs ultra-rapides propres au black font partie du style du groupe norvégien, ils sont largement entourés par toutes sortes de particularités, du chant clair au pipeau, en passant par les guitares acoustiques (« Future Reminiscence », « Cyclus »). Tous les instruments rivalisent d’ingéniosité pour enjoliver les compositions et aider par la même occasion à leur apprivoisement. Comme d’habitude, les chansons ainsi que les tempos, sont variés. Vous devrez vraiment être hermétique pour ne pas vous laisser submerger par la diversité des mélodies. Cela dit, l’album reste relativement prévisible, tant dans la nature (son des guitares et des claviers notamment) que dans l’enchaînement des morceaux. On retrouve même le petit instrumental mené par le piano (« The Weight Of Wind » ainsi que l’intro de « The Inner Ocean Hypothesis ») déjà présent sur Empiricism (« Matter & Motion »). Il en faudrait heureusement plus pour gâcher le plaisir que l’on a à écouter Epic, comme (presque) tous les albums de Borknagar. Nous continuerons donc à attendre fermement la venue du groupe sur le sol français.


Rédigé par : Nadège Goutouly | 15/20 | Nb de lectures : 9999