BOOK OF BLACK EARTH - Horoskopus (Prosthetic/La Baleine) - 27/01/2009 @ 09h11
Derrière ce sympathique logo plutôt typé Black se cache un sympathique groupe de Death Metal assez classique, mais non dénué d’intérêt.
Originaire de Seattle, et après un premier album sorti chez l’underground label Buck Spin, les BBE sortent, avec « Horoskopus », leur second méfait, et avec le soutien du label Prosthetic.

Mon sentiment et mon opinion vis-à-vis de ce disque ont beaucoup évolué tout au long des nombreuses écoutes, passant alternativement du « mouais....... » au « Terrrrrrrible ! » ; Est-ce un signe positif ou négatif, je ne saurais le dire... En tout cas, ce disque ne m’a pas laissé indifférent, et j’espère être capable de retranscrire le plus objectivement possible ce que j’en pense...

Pochette sombre, typographie penchant vers le Black Metal, ambiance sombre, album-concept orienté sur les éléments cachés de l’astrologie dans l’Eglise Catholique : non, on n’a décidément pas à faire à un énième petit groupe de Death ricain de troisième zone....

Musicalement, au premier abord, on pense à du Death Metal un poil épique, un poil sombre, et une touffe banal. Les riffs sont sympa, mais pas non plus novateurs. Les hurlements sont plus Death que Black, mais bon, ça manque un peu de coffre et de gutturalité, quand même. Et le son, bah, ça sonne quand même un peu beaucoup « à l’ancienne », et ça manque de patate.
Bref, pas super folichon, au début.
Donc oui, j’avoue, au début, c’est la conscience « professionnalo-bénévole » qui me pousse à remettre l’album dans la chaîne, et non une réelle volonté jouissive.

Et puis...
Peu à peu...
L’ambiance de cet album, la noirceur, l’oppression se mettent alors en marche, et petit à petit, écoutes après écoutes, prennent peu à peu possession de votre âme, de votre conscience, et surtout de votre volonté et de votre objectivité.
Impossible de zapper l’intro vaseuse, la piste 3 et la fin de la 5, comme on faisait lors des premières écoutes. Impossible d’écouter le disque en 4 fois, entrecoupé de Jig-Ai et de Trepan’Dead, comme lors des 4ème et 7ème écoutes. Impossible, surtout, de dire tout plein de mal sur ce groupe et de le descendre, tel que je l’avais sournoisement imaginé au début. Au pilori mes inepties critiquant les faiblesses de « Horoskopus ». Point de lynchage en règle. Mon ressenti général vis-à-vis de ce disque a considérablement évolué.

Pourquoi ? Comment ?
Aucune idée.
Seule certitude : je veux réécouter cet album. Encore. Et puis encore une fois. Et au casque, dans le noir complet, tant qu’on y est, ça rend mieux.

Pourtant, je le reconnais aisément, cet album n’est pas l’album de l’année, il n’innove en rien, et ne révolutionne rien.
Mais, il y a une véritable ambiance, sombre et addictive, qui ressort sur toutes les compos du groupe et qui, appréhendée dans sa globalité, offre à l’auditeur un pur moment de Death Metal, au sens propre du terme.

Musicalement, donc, la base est clairement Death, presque un peu trop « Immolation-ienne » (voire Incantation-ienne) par moment. Mais, pas de clonage ou de pompage pour autant, B.O.B.E. nous sort du Death Metal à sa propre sauce, c'est-à-dire, vous l’aurez compris, essentiellement basée sur une ambiance sombre et... noire...
Un clavier discret vient parfois ajouter une part de noirceur et d’occultisme à l’ensemble ; mais se sont avant tout les riffs, alliés aux hurlements graves du beugleur (avec quelques incartades du côté des hurlements plus Black), qui instaurent cette aura noire et sombre.

Le début de l’album est plus catchy et « accessible » que la seconde partie ; ne vous laissez pas attendrir par les deux premier titres (dont celui écoutable sur le page communautaire, « Death of the Sun ») : ces titres sont agréables et bien rageurs, sensiblement inspirés par la scène suédoise, mais sont relativement classiques, et ne reflètent pas forcément le reste des compos.

Car la suite est bien plus intéressante, car plus personnelle et surtout plus glauque.
Principalement via les riffs, plus travaillés et recherchés, et surtout via le tempo, très majoritairement Mid-Tempo, voire plus lent encore, qui permet justement de mettre en valeur les riffs et d’accentuer cette ambiance obscure et presque Doom sur certains passages.
« Cult Of Dragon », le 5ème titre, marque parfaitement l’entrée dans la partie plus sombre et occulte de l’album. Ce titre de presque 7min, tout en lourdeur et sans accélération, plante le décor. Noir. Sombre. Glauque.
La suite n’est qu’une logique descente dans les abysses.
Des hurlements rauques et graves, typiquement « Death », des riffs pachydermiques ou démoniaques, des rythmes majoritairement orientés Mid-Tempo, parfois plus lents, une basse vrombissante, et surtout, cette ambiance, oppressante, écrasante, tout en restant musicalement bien Death Metal.

Quelques accélérations et quelques blast-beats viennent tout de même apporter un peu de patate à l’ensemble ; et, idéalement placées entre 2 passages bien lourds, ces accélérations voient leur impact et leur puissance décuplés, et ne font qu’achever l’auditeur, déjà bien laminé par l’oppressante ambiance.

Des miettes de doom et de black surgissent également parfois au détour d’un riff, sur quelques titres, apportant une touche supplémentaire de lourdeur ; comme sur « The Darkest Age », avec son riff dantesque, et la pièce finale, « Christ Pathogen », qui, du long de ses presque 10 minutes de Death doomy et bien terrifiant, ne fera qu’achever les plus résistants d’entre vous.

Ce ténébreux tableau ne serait rien sans un son massif, écrasant, et brut à la fois.
Et « Horoskopus », avec sa production bien grasse, cradingue, presque Old School, s’éloigne considérablement des productions modernes, ce qui sied parfaitement aux compos occultes du groupe.

Alors, après une telle débauche de noirceur, et une description aussi dithyrambique, je me dois tout de même de nuancer quelque peu cet engouement ...
En effet, bien qu’agréable, personnel et bien foutu, « Horoskopus » souffre quand même de quelques maux : Inégal, tout d’abord, avec une première partie relativement banale et une seconde partie bien plus intéressante ; Pas foncièrement original non plus ... car ça reste du « Blackened » Death Metal, inspiré mais perfectible. Et puis certaines compos ou certains passages sont parfois trop proches de certains illustres « maîtres », d’où une légère moue dubitative une fois le disque terminé.

Album donc vraiment plaisant, mais pas extraordinaire non plus...
Si le groupe poursuit sur sa voie, en continuant son évolution et son travail sur ces ambiances bien palpables, nul doute que la suite n’en sera que meilleure !
A condition de s’affranchir des quelques approximations ou influences encore présentes.

Myspace - 207 téléchargements


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14.5/20 | Nb de lectures : 10731




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