Boudiou on peut dire que ce split envoie du lourd. Voire du très lourd pour certain(s) groupe(s). Les splits albums, surtout quand on a affaire à trois groupes, sont un peu comme un ticket de Millionnaire. Avec un peu de chance on choppe une télé, avec de la grosse moule on s’en choppe deux mais rare sont ceux qui, sous l’ongle, découvrent les trois télés et empochent le gros lot en plus d’avoir l’honneur de serrer la pogne de Phillipe Risoli. C’est le cas avec ce « Three way split », que nous appelleront de la sorte faute de mieux. Enfin presque

BONE DANCE ouvre le feu et y va à donf dans le parpaing et la brutalité. Compact, dense et sombre, le titre d’ouverture force le passage sans demander la permission. Protégez vos arrières car c’est parti pour trois minutes de récurage d’oreilles à grands coups de double, de riffs dissonants, de larsens vicelards et de vocaux possédés. Juste un petit break à mi parcours histoire d’en rajouter une petite couche dans la mammoutherie sonore. Un break qui sonne presque comme une moshpart beatdown. Tellement lourde. On pense à Gaza, Converge et Coalesce et toute la troupe habituelle mais avec un son plus brouillon et sale. Même lourdeur et mêmes ambiances suffocantes pour un groupe au potentiel certain mais encore un peu trop imprégné de l’odeur poisseuse de ses camarades de jeu et qui démontre les limites d'un style qui commence à déborder de toutes parts. A mon sens le groupe le moins intéressant des trois mais on ne va pas non plus pêter dans la soie hein ça reste d'un bon niveau mais...

L’enchaînement avec DIVIDER se fait tout seul, comme un petit oiseau qui rentre au nid. On passe d’une ambiance de caniveaux à un son plus hardcore moderne ricain made in Bridge Nine mais avec un peu plus de lourdeur et de poids. On trouve même une petite touche hardcore floridien, Skycamefalling ou le Poison The Well des débuts en tête. Comme si Verse après un long passage en salle du muscu partait combattre chez les poids lourds. On retrouve toujours cette touche mélancolique et habitée qui fait la réputation du style mais avec de gros biscotos en plus. Une petite touche d’innovation dans un genre qui commence un peu à tourner en rond et dont les cadors arrêtent les frais les uns après les autres. DIVIDER apporte sa touche de nouveauté avec une approche plus brutale du style. Les riffs typés moderne sont bien là mais par dessus on trouve des ambiances plus poussiéreuses et musclées histoire de rassembler coreux et postcoreux. Tout le monde trouve son compte dans ces deux morceaux : le premier plus typé hardcore, le second plus post et tout en lourdeur.

PLEBEIAN GRANDTSAND a la lourde tâche de conclure cette trilogie de violence et, comme d’habitude, les Toulousains niquent la ch***e à sa mère la p**e. Veuillez pardonner cet excès de langage tout droit sorti du ter-ter mais je n’ai pas réussi à contrôler mon émotion devant la violence déployée par le crew toulousain. Le genre de mecs à repeindre la Ville Rose tout en noir. Avec eux tout est vrai, rien n’est fictif. Ils créent désordre et terreur pour la compétition. En deux morceaux et à peine dix minutes de musique. Les termes "chaotique" et "apocalyptique" semblent avoir été inventés pour coller à leur son. Le premier titre fonce dans le tas sans faire de quartier toujours emmené par cette voix démentielle. Derrière, ça se tire la bourre entre les roulements de batteries, basse ultra lourde et guitares plombées. On retrouve bien sûr cette touche de folie qui faisait le charme de « How Hate Is Hard To Define » mais avec une petite touche de nouveauté dans le son, plus compact, et la production plus léchée, surtout au niveau de la batterie qui sonne très « profonde » avec ses patterns à la Kylesa. Donc oui, PLEBEIAN GRANDSTAND remporte la mise sur ce split et prouvent, une fois de plus, qu’on tient là un des meilleurs groupes de France tout style et tout genre confondus et confirme que l'Apocalypse partira de Toulouse.

Achat obligatoire donc.


Rédigé par : Seb On Fire | 7.5/10 | Nb de lectures : 12450