BONE DANCE - s/t (Throatruiner) - 24/01/2013 @ 08h01
Coaslesce a essaimé d’une chiée de petits bâtards un peu partout. On connaît souvent le glorieux père mais la mère varie à chaque fois. Elle s’appelle Converge, Gaza, Breach, Isis, Cult Of Luna, Turmoil, Botch et j’en passe et des meilleures. Tous ces accouplements ont donné naissance à tout un tas de groupes d’un niveau et qu’une qualité variable allant de handicapé profond au surdoué de génie en passant par le grand baraqué un peu con. BONE DANCE fait partie des réussites. Des groupes qui ont pris le meilleur de leurs deux parents tout en s’affirmant et en trouvant leur propre personnalité, leur propre voie. Pourtant, j’avais accroché mais sans plus à leur participation sur le split avec Divider et Plebeain Grandstand. Pour ce long premier effort solo, les mecs de l’Idaho ont rectifié le tir pour livrer un album de qualité. Lourd, puissant et qui colle aux fesses comme un lendemain de chiasse.
Oui on reconnaît l’influence Coaslesce mais BONE DANCE emmène ce son dans les eaux marécageuses et dangereuses du sludge puant et épais, offrant ainsi énormément de corps et de matière, souvent en décomposition, à chaque coup de corde. On sent les riffs plus qu’on ne les entend. « Whit Guilt » par exemple, marque des points avec un son très épais qui donne l’impression d’une plongée en apnée dans une eau sale. La lourdeur est la qualité première du disque mais BONE DANCE sait aussi surprendre via quelques accélérations punk hardcore aussi sauvages que surprenantes. Accélérations bienfaitrices qui écartent doucement le groupe des sempiternels gimmick sludgecore, qui commencent à sentir gravement le renfermé. Ils ont aussi pris le parti de balancer des titres courts (jamais plus de cinq minutes). L’efficacité et la ligne droite avant tout. Pour assommer quelqu’un on n’a jamais fait mieux que le coup de massue en pleine gueule. Et ça, ils l’ont bien compris, conservant un esprit hardcore dans leur musique. Un hardcore qui viendrait de la campagne et pas de la ville, exit tout l’attirail tough guy urbain, bonjour la brutalité animale et paysanne.
Le groupe n’oublie pas non plus les dissonances en route, chaque instrument vibre, tremble, sonne et saigne sur chaque note jouée. La production n’exclut pas les bruits parasites qui viennent nourrir le son, on n’est pas là pour sonner comme du Coldplay mais pour envoyer les bourre-pifs alors tant pis si ça déborde, l’important ici c’est de frapper fort, pas nécessairement juste. Frapper puis brailler aussi, gueuler comme un dératé dans un micro. Et à ce niveau-là, BONE DANCE possède un vocaliste très énervé et à la gorge irritée qui s’éloigne lui aussi quelque peu du style de chant post sludge pour amener une dose de violence toute en hardcore. Ça fait plaisir de voir que le groupe n’hésite pas à balancer de gros morceaux de core dans son bouillon bien gras. Alors non ce n’est pas foncièrement original, non ça ne révolutionne rien et ça innove encore moins mais c’est exécuté avec du savoir-faire, de la rage et une sincérité qui ne peut être mise en doute. Et c’est déjà beaucoup.
J'avais vraiment mais vraiment pas accroché à mes premières écoutes mais vu que les chroniques élogieuses se multiplient je vais lui redonner une chance.
Worthless Membre enregistré
Posté le: 29/01/2013 à 00h45 - (105746)
Tuerie.
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Oui on reconnaît l’influence Coaslesce mais BONE DANCE emmène ce son dans les eaux marécageuses et dangereuses du sludge puant et épais, offrant ainsi énormément de corps et de matière, souvent en décomposition, à chaque coup de corde. On sent les riffs plus qu’on ne les entend. « Whit Guilt » par exemple, marque des points avec un son très épais qui donne l’impression d’une plongée en apnée dans une eau sale. La lourdeur est la qualité première du disque mais BONE DANCE sait aussi surprendre via quelques accélérations punk hardcore aussi sauvages que surprenantes. Accélérations bienfaitrices qui écartent doucement le groupe des sempiternels gimmick sludgecore, qui commencent à sentir gravement le renfermé. Ils ont aussi pris le parti de balancer des titres courts (jamais plus de cinq minutes). L’efficacité et la ligne droite avant tout. Pour assommer quelqu’un on n’a jamais fait mieux que le coup de massue en pleine gueule. Et ça, ils l’ont bien compris, conservant un esprit hardcore dans leur musique. Un hardcore qui viendrait de la campagne et pas de la ville, exit tout l’attirail tough guy urbain, bonjour la brutalité animale et paysanne.
Le groupe n’oublie pas non plus les dissonances en route, chaque instrument vibre, tremble, sonne et saigne sur chaque note jouée. La production n’exclut pas les bruits parasites qui viennent nourrir le son, on n’est pas là pour sonner comme du Coldplay mais pour envoyer les bourre-pifs alors tant pis si ça déborde, l’important ici c’est de frapper fort, pas nécessairement juste. Frapper puis brailler aussi, gueuler comme un dératé dans un micro. Et à ce niveau-là, BONE DANCE possède un vocaliste très énervé et à la gorge irritée qui s’éloigne lui aussi quelque peu du style de chant post sludge pour amener une dose de violence toute en hardcore. Ça fait plaisir de voir que le groupe n’hésite pas à balancer de gros morceaux de core dans son bouillon bien gras. Alors non ce n’est pas foncièrement original, non ça ne révolutionne rien et ça innove encore moins mais c’est exécuté avec du savoir-faire, de la rage et une sincérité qui ne peut être mise en doute. Et c’est déjà beaucoup.
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Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 11591