En reluquant la cover de cette première démo de BONESAW, rien ne semble distinguer ce sympathique groupe écossais de ses autres petits camarades gore-grind. Un nom qui fleure bon l’amputation à la chaîne et un visuel ignoble en provenance direct de faits divers dont nous abreuvent les médias (« le public a le droit de savoir mon bon Monsieur ! »).

Pourtant BONESAW n’a strictement rien à voir avec ces nécrophages histrions qui ne savent plus quoi inventer pour nous choquer. En fait, BONESAW fait partie de ces groupes irrémédiablement tournés vers le passé et lorsqu’on se penche d’avantage sur les groupes de chevet de nos lascars, AUTOPSY, REPULSION, ABSCESS, WINTER, CELTIC FROST ou encore VOIVOID, on comprend immédiatement que BONESAW se trouve aux antipodes d’un métal contemporain. Cette conviction se confirme d’ailleurs dès les premières mesures de cette démo cinq titres.

Au programme, un vertigineux flash-back qui nous entraîne quelques vingt années en arrière en ces temps bénis où la musique se voulait purement instinctive et tout autant primale. Articulé autour de gros riffs gerbouleux (copyright Cobra Commander 2007) et d’une basse accordée comme un B52, BONESAW pratique un death metal old school plus vrai que nature. Tous les ingrédients sont présents pour raviver la fibre nostalgique des vieux routards de l’extrême ou de leurs jeunes dauphins (les miens se reconnaîtront) ; les riffs cradingues dont je parlais deux lignes plus haut, des mid-tempos en surégime qui parfois lèvent le pied pour déboucher sur quelques ralentissements presque doom et surtout un chant de zombi monocorde (le chant hein… pas le zombi). Une façon de martyriser ses cordes vocales qu’on voyait fleurir ici et là avant même l’apparition des premiers growls.

Du côté des compos c’est également du 100% old school vu que le groupe s’est visiblement attaché à composer des titres relativement simples qui deviennent familiers au bout de quelques écoutes et, à en juger la teneur de ces cinq titres, les références aux deux groupes majeurs de Chris Reifert n’est absolument pas fortuite.

Côté prod, la panoplie old school continue avec un son brut de décoffrage enregistré avec de faibles moyens. Fort heureusement, ça ne dépareille pas le moins du monde avec la musique de BONESAW et « Live by the Bone… Die by the Saw » n’en retrouve son label “à l’ancienne” que plus crédible. On imagine très bien que l’impact aurait été tout autre avec une véritable production mais un groupe aussi authentique dans son approche musicale en a-t–il vraiment besoin ?

En attendant, BONESAW travaille sur sa seconde démo et d’après les quelques titres qu’il m’a été donné d’entendre, y’a du lourd à venir pour cette année.


Rédigé par : Tonton | 4/5 | Nb de lectures : 13158