Difficile de dire ce qui permet vraiment à BOMBS OF HADES de faire la différence avec tous les autres (et ils sont nombreux) groupes de death old-school ‘à la suédoise’. Mais voilà, que cela soit via son premier EP; ‘Carnivores;’ ou son, déjà, culte premier album; ‘Chambers Of Abomination’, cette bande de vieux de la vieille élevés au son Sunlight où l’on retrouve, ai-je besoin de vous le rappeler, Jonas Ståhlhammar de feu GOD MACABRE et UTUMNO au chant et à la guitare a eu ce petit je-ne-sais-quoi. Peut-être est-ce la concision de leurs morceaux (qui dépassent rarement les trois minutes), leurs influences crust, l’efficacité brute de leur écriture, l’alignement des astres ou le fait qu’ils soient balance ascendant vierge mais le constat est indéniable. Et puis merde, trop old-school tue sûrement le old-school… Sauf lorsque c’est aussi bien branlé.

En fait, ce sont les gars de THE CROWN que l’on a envie aujourd’hui de plaindre, eux qui viennent d’annoncer s'être séparé de Ståhlhammar après seulement un album pour rappeler, une nouvelle fois, leur chanteur originel, Jonas Lindstrand, (ils ont peur de rien ceux-là !). Car sorti simultanément avec un split partagé avec leurs potes de TORMENTED (il me le faut ‘tain celui-là aussi), ce nouveau 45 tours enregistré en avril dernier prouve une nouvelle fois l’ingéniosité de son auteur. Les vieux croûtons se jetteront forcément sur le premier titre de la face B, non seulement parce que c’est une reprise des éphémères CARNAGE (« The Day Man Lost ») datant à l’origine de l’époque où ce proto-DISMEMBER tapait encore dans un grind/death à la CARCASS mais aussi parce que l’on y retrouve au chant en forme de clin d’œil au passé de Ståhlhammar Per Böder, le frontman de GOD MACABRE qui vient lui aussi de se remettre à la musique après une pause de plus de quinze ans avec MORDBRAND. Quant à ceux qui avaient apprécié le petit côté ‘cinématique’ de ‘Chambers Of Abominations’ ils le retrouveront via cette intro des plus morbides où des hurlements résonnent sur fond de nappes de mellotron lugubres, juste avant que le groupe au complet envoie la purée sur l’excellent morceau-titre.

En fait, le seul bémol serait cette pochette en noir et blanc qui à mon goût aurait plus convenu à une vieille démo d’ABHORER. Mais pour le reste, en plus de sortir sur le de plus en plus recommandable DETEST RECORDS qui confirme sortie après sortie sa connivence sincère avec la ‘nouvelle’ scène old-school européenne, bien loin d’être une sortie bouche-trou, en onze petites minutes de haute volée ‘Into The Eternal Pit Of Fire’ souligne pourquoi bien que très underground dans l’esprit et l’attitude, BOMBS OF HADES mérite de boxer dans la première catégorie. Vivement la suite nom de Zeus !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/10 | Nb de lectures : 11782