Combien de groupes dans le death métal ont su créer un style reconnaissable dès les premières mesures ? Leur nombre est restreint mais BOLT THROWER est assurément du lot et s’il y a des groupes qui se sont essayés à suivre leur sillage il n’y a qu’un seul BOLT THROWER. Celui-la même que le défunt John Peel avait découvert en 1988 par le biais d’une vulgaire démo.

Quatre ans après « Honor Valour Pride » le lanceur de boulons a repris le chemin des studios pour nous conter de nouveaux champs de batailles. Dave Ingram qui avait assuré tant bien que mal l’intérim du chant, est reparti voguer vers d’autres cieux et « Those Once Loyal » est l’occasion de célébrer le retour du très grand Karl Willetts qui avait déserté une seconde fois après la sortie de « Mercenary » en 1998.

C’est sans doute pour mettre tout le monde d’accord que les membres de BOLT THROWER ont pris tout leur temps pour la composition comme pour l’écriture de ce « Those Once Loyal ». Après tout, Willetts n’avait pas écrit ni chanté depuis « Mercenary » et il apparaissait comme insensé de revenir sur le devant de la scène avec une ébauche indigne du groupe. C’est pourquoi BOLT THROWER a voulu ce disque parfait et n’a pas lésiné à la tâche. Composant, re-composant et ré-arrangeant la musique pendant de longs mois. De son côté Willetts, bien conscient du fait que le métal ne s’était pas arrêté à son départ, s’est plongé dans les archives militaires, les documents anciens et a surtout épluché la scène métallique pour être certain de ne pas emprunter ni un concept ni même des titres de chansons déjà existants.

Des champs de batailles futuristes, à ceux de l’Héroic Fantasy en passant par les croisades et des guerres plus contemporaines, BOLT THROWER avait déjà traité bien des faits guerriers. En quête d’inspiration, c’est finalement vers un thème concernant directement le Royaume-Uni que Willetts s’est tourné : la seconde guerre mondiale. N’hésitant pas à se rendre dans différents lieux de conflits historiques de l’Europe, visitant les sites d’embarquement des troupes alliées en route pour la Normandie, hantant les cimetières militaires offrant ces tombes identiques à perte de vue, Willetts a retrouvé l’inspiration qui allait accompagner son retour.

Pour la musique, BOLT THROWER reste fidèle à son style articulé autour de rythmiques titanesques sur lesquelles viennent se promener les inimitables mélodies de guitares, concoctées par le duo Thomson/Ward. Malgré les quelques variations de tempos entre chacun des titres, le mode de composition reste presque à chaque fois le même : un death métal plombé qui sait se faire épique, des growls profonds, des harmonies, une paire de solos peut-être un peu plus énervés que d’habitude et hop c’est dans la boîte. Mais, une fois encore, la magie se produit et BOLT THROWER nous assène neuf nouveaux titres dont la progression inexorable s’apparente à celle d’une division blindée. Ce qui nous amène à une constatation que je savais inévitable dès les premiers riffs de ce disque : avec ce huitième tour de force à ajouter à leur vingt ans de carrière, BOLT THROWER prouve une nouvelle fois qu’il sait toujours aussi bien faire du BOLT THROWER. Mais n’est-ce pas exactement ce qu’on attend d’eux ?

Pour info, l’édition limitée digipack sera dotée d’un titre bonus…


Rédigé par : Tonton | 18/20 | Nb de lectures : 17404