Nos chers Danois de Boil ne passent pas tout leur temps sur les routes ou à essayer de progresser sur leurs instruments.
Ils vont quelques fois en studio, ce qui nous permet de pouvoir nous mettre dans les esgourdes ce deuxième album, "A new decay", digne successeur du premier opus, "Vessel".

Toujours à la limite du progressif et du heavy Power Metal, le groupe arrive toujours à équilibrer ses influences pour arriver à un résultat toujours aussi velouté.

"Il faut changer des choses dans la physionomie de jouer."

Emmanuel Petit

Parfois il est difficile de pouvoir définir avec justesse l'évolution d'un groupe... mais heureusement, la vie est bien faite et il y a toujours des grands orateurs qui ont sorti une phrase meilleure que toutes celles que tu pourras trouver.

Eh oui, sans changer en profondeur sa substance, Boil continue à essayer "de donner à sa musique catchy de la mélodie et un brin de grunge – metallique".

Bon, moi je suis quand même beaucoup plus simpliste dans mon approche, et je définirais le groupe comme des amateurs de Prog qui ne se prennent pas la tête et qui n'éjaculent pas sur leur manches (le shredder éjaculant sur son manche étant le pire des ratés selon les théories des branleurs de manches).
Car Boil joue bien et même très bien à plusieurs moments (le break sur "Quiet Hours" est vraiment très réussi).

Cela se sent de suite, le groupe en a sous le pied mais ils semblent moins "torturés" que ne le sont les magiciens de la baguette, coincés parfois dans les dilemmes stériles de shredders à lunette (un peu comme Mike Portnoy qui rêve d'avoir écrit "Damage Inc" mais qui peut pas s'empêcher d'en foutre plein la vue à tout le monde dès qu'il a deux minutes).

Bien que le groupe ne néglige pas un certain aspect percutant dans leur musique, ils s'adressent en priorité à ceux qui apprécient une certaine douceur dans le son. Le groupe ne cherche absolument à fricoter avec les ondes FM mais ils apprécient quand les choses sont bien faites.

Le chanteur chante clair et juste, et sa voix renvoie vers certains techniciens des années 70 (c'est dire si le gonze maîtrise son organe). La musique est l'image du chant, sans faille.
Les guitares sont à la hauteur et preuve qu'on n'a pas non plus affaire à des maniaques de la gâchette, les intros sont parfois de longues constructions hypnotiques où la simplicité se motive pour créer de subtiles émotions.

Jamais le groupe ne se sort de la mélancolie qui semble être le sentiment dominant que veulent faire passer les Danois. A l'image de la musique, les lyrics ne prêtent d'ailleurs pas trop à la rigolade car même si on n'est pas dans le morbide ou le dépressif, les paroles dépeignent un quotidien qui n'est pas dans les meilleurs côtés de l'humanité.

Bref, sur "Transition", "Quiet hours" ou encore "Redefine" on passe de bons moments et on tape du pied à plusieurs moments. Le problème réside principalement dans le fait qu'au bout du cinquième morceau, tu commences un peu à penser à autre chose pour finir par zapper des passages entiers.
Boil à donc des difficultés avec ce "New Decay" à proposer un album qui soit homogène.

A force d'user des mêmes formules musicales, Boil a fini par me lasser, ce qui met un sérieux bémol à cet album possédant pourtant de belles qualités. A vous de voir chers Vseurs, Vseuses si les efforts de Boil vous emportent vers les saintes terres de la béatitude ou vous échouent sur les rivages de la lassitude.


Rédigé par : pamalach | 11/20 | Nb de lectures : 12309