Décidemment le quartet néerlandais est du genre pressé car en à peine plus de six années d’existence il sort déjà son troisième album (et l’on peut rajouter l’EP des débuts), il faut dire que les gars avaient un peu à se faire pardonner car s’ils avaient bien démarré avec le très bon « Malevolence » la suite fut malheureusement moins réussie avec le mitigé « The Coming Scourge » loin d’être raté mais qui manquait d’idées, de folie et surtout de rythme. Affublée d’un nouveau bassiste la bande d’Utrecht n’avait désormais plus le droit à l’erreur au risque de rester éternellement un second couteau de l’excellente scène batave, mais le moins que l’on puisse dire c’est que les espoirs longtemps prometteurs ont enfin été confirmés.

Car aussi bien au niveau musical, qu’à celui de l’écriture et de l’inspiration le combo a enfin délivré une œuvre dense, homogène et qui ne s’essouffle pas au bout de quelques morceaux. Si la mélodie a toujours été présente chez eux (influence suédoise oblige) elle se montre plus présente tout en s’agglomérant mieux avec les passages plus violents et rapides. D’ailleurs si la vitesse reste majoritaire la plupart du temps, elle sait s’effacer intelligemment pour faire place à des moments plus lourds et écrasants, le tout mis en avant par une production impeccable où chaque instrument ne domine pas celui du voisin et qui a un rendu très puissant et naturel.

On s’en aperçoit dès la fin de l’intro avec « The Dark Age » qui en plus d’être la compo la plus longue de cet album nous met d’entrée une bonne tarte dans la tronche grâce notamment à Martin Van Drunen, le mythique frontman invité pour l’occasion à poser sa voix reconnaissable entre mille sur ce titre hyper inspiré où le tempo est majoritairement élevé mais qui ralentit également pour aérer l’ensemble, d’ailleurs certains riffs ou encore le break central sont totalement influencés (voire pompés) sur HAIL OF BULLETS. Cependant le tout est tellement addictif et accrocheur qu’on excuse le groupe haut la main, ce dernier ne manquant pas de garder le même niveau par la suite car le guerrier et pêchu « Saxon Victory » nous dévoile toute la palette des gars en y ajoutant quelques parties mélodiques bienvenues et parfaitement en place. D’ailleurs les mecs n’hésitent pas à insérer quelques blasts de temps en temps, ainsi qu’à diversifier leur jeu et leur puissance au maximum afin de ne pas tomber dans la redite, on peut s’apercevoir qu’il y’a deux parties bien différentes sur les excellents « Dawn of Defeat », « Prince of Wallachia » et « Death by Fire », et même des relents de Doom au début de l'explosif « Firing Squad » ou du mid-tempo pépère avec « Wolfpack » qui fait bien remuer la tête. Et puis comme cela est actuellement très à la mode ils en ont aussi profité pour réenregistrer un de leurs vieux morceau, en l’occurrence « Slaves of War » tiré de leur EP éponyme sorti en 2010.

Bref durant les trois-quarts d’heure il n’y a rien à jeter, aucune baisse de régime ni d’attention sur cette galette qui est de loin la meilleure sortie des flamands à ce jour, c’est certes sans aucune originalité, ça peut se ressembler d’un bout à l’autre et c’est très simple techniquement, mais néanmoins le résultat est tellement bien fait (la voix est fort convaincante, le jeu du batteur carré et varié, ainsi que les solos qui sont justes et précis) qu’on oublie qu’ils ne font que reprendre ce qui a été énormément joué et créé dans le passé puisque le tout est de qualité, agréable à l’écoute et surtout très homogène.




Rédigé par : GabinEastwood | 15,5/20 | Nb de lectures : 7896