BLUT AUS NORD - 777-The Desanctification (Debemur Morti/Season of Mist) - Selection VS du 09/09/2011 @ 07h59
A peine le temps de digérer Sect(s), nous voilà déjà en possession du deuxième volet de ce tryptique amorcé par BLUT AUS NORD. Après un premier volet centré sur le thème du temps, ce second acte intitulé The Desanctification, propose de dépouiller l’Humain de toute la culture qui le façonne afin de le laisser seul, nu, face au glacial néant où ne subsiste plus que la terreur viscérale et éternelle. Après un segment dense dû à son allure de synthèse musicale, BAN va s’évertuer à déconstruire son œuvre dans ce deuxième chapitre.
En effet, s’il y a bien un aspect qui frappe au premier abord c’est le dénuement et la simplicité dont fait preuve la matière musicale. C’est à la fois froid et décharné. Certes, nous retrouvons toujours le style caractéristique du groupe mais épuré, débarrassé de ses oripeaux ne laissant apparaître que le squelette, la substantifique moelle de la musique de BAN. Alors que Sect(s) nous avait plongés dans un tourbillon touffu, The Desantification simplifie, élague ne gardant finalement que quelques éléments. Si Vindsval était un écrivain, je dirais que cette nouvelle œuvre est son interprétation du Haïku. Deux ou trois grandes lignes de force afin d’évoquer cet instant fatal.
Si je devais résumer grossièrement et de manière éhontée, je dirais que la MoRT dialogue avec les étoiles chez IN SLAUGHTER NATIVES. Dès le départ, nous sommes happés par un riff froid et rampant tournant jusqu’à l’hypnose. Ce dernier est accompagné d’une rythmique mécanique et de vocaux inhumains venants du fond de l’abîme. Le combo a un vrai don pour accoucher de leitmotivs créant une tension et un suspens qui vous accrochent en dépit de la répétitivité. L’envoutement prendra fin lors de la libération apportée par l’envol de lignes cosmiques et progressives rappelant l’atmosphère de Dialogue With The Stars ; des leads aériens venant illuminer l’obscurité glaciale qui précède. Le deuxième titre nous cueillera dès l’entame chaotique fait d’un magma industriel et dissonant. De la même manière le cauchemar perdurera jusqu’à la magnifique délivrance spatiale. Ainsi, à l’instar du premier 777, BAN joue le contraste, sculpte sa musique comme certains dessinateurs révèlent leurs formes, non par le cerclage d’une ligne, mais par la confrontation de l’ombre et de la lumière.
Par ailleurs, l’album va évoluer afin de coller à la thématique. Ainsi, le troisième morceau est un court interlude Ambient ponctué de quelques arpèges quasiment psychédéliques. Cette rupture va nous amener vers notre destination finale. La quatrième étape sera la plus mélodique, la plus progressive et la plus atmosphérique avec ses litanies en voix claires. Cela n’empêchera pas le morceau de s’abîmer dans des lignes saccadées, dissonantes, biscornus et décharnés comme si la lassitude nous envahissait.
A partir de là, la voix humaine va pratiquement disparaître sur les deux titres suivants. Les ténèbres ne laisseront échapper qu’un chœur diffus et plaintif. Cet Epitome XI m’a immédiatement rappelé l’ambiance que pouvait dégager IN SLAUGHTER NATIVES. Un martèlement Ambient/Indus qui va nous projeter dans sa spirale grâce à un arpège subtil une nouvelle fois générant cette attente inquiète. Le titre suivant gardera cette voie tout en la confrontant à l’évasion stellaire. La dernière escale verra le retour de la voix humaine et des dissonances obsédantes. Un final en forme d’apothéose où l’apaisement chasse le malaise et inversement sans que l’un ou l’autre ne l’emporte. Cette lutte s’achèvera sur l’une des rares accélérations de l’opus et sur une libération se perdant dans le silence avant que des sons inconfortables et un breakbeat Indus viennent réinstaller le vertige.
Autant la première pierre de l’édifice avait mis du temps s’insinuer dans mon cerveau malade autant ce deuxième étage m’a immédiatement propulsé à l’intérieur de son néant. Dès ce premier riff évocateur, j’étais sous l’emprise obscure de cette Desanctification. Pourtant, cet album est bien plus surprenant, l’expression de la bête ne s’était jamais montrée aussi simple et dépouillée ni peut-être à ce point Indus. Toute la force de BAN est de proposer des œuvres à chaque fois différentes sans pour autant y perdre sa patte particulière car il n’y a aucun doute possible à l’écoute de ces dissonances caractéristiques ou de ces envolées atmosphériques tout en délicatesse. En revanche, j’imagine que ce dénuement froid et ces leitmotivs hypnotiques risquent de heurter voire de rebrousser les longues chevelures de certains auditeurs. Définitivement bien plus déstabilisant que son prédécesseur, The Desanctification telle une malédiction vaudou me plonge dans un état second où l’effroi se dispute la sérénité.
Chronique classe! Tu m'intriques, Lapin Sombre, avec tes références à In Slaughter Natives, faut je jette une oreille à ça. Et très impatient d'avoir le BAN entre les mains.
Monceau Membre enregistré
Posté le: 09/09/2011 à 08h53 - (96625)
et oui - comme d'hab, Lapin sait harnacher ses verbes ;)
pas surprise par une chro sinon - les extraits laissaient présager le pire du meilleur ! Que ça sorte déjà, que ça sorte...
PS : c'est VSieux de chroniquer un skeud pareil plus d'un mois avant sa sortie, bande de pervers sadiques !
Immemorial Membre enregistré
Posté le: 09/09/2011 à 10h27 - (96626)
Ca donne vraiment envie...
Bernard Membre enregistré
Posté le: 09/09/2011 à 11h10 - (96628)
Pré-commandé pas plus tard que ce matin!
Déjà que 'Sect(s)' est dans mon top3 perso de l'année, ça laisse présager du meilleur.
Nokturnus Membre enregistré
Posté le: 09/09/2011 à 13h50 - (96632)
putain, ça va être long jusqu'au 11...
Godefroid IP:78.235.97.17 Invité
Posté le: 09/09/2011 à 14h43 - (96634)
"The Desanctification, propose de dépouiller l’Humain de toute la culture qui le façonne afin de le laisser seul, nu, face au glacial néant où ne subsiste plus que la terreur viscérale et éternelle"
XD ptdr quoi
nok! IP:62.39.11.146 Invité
Posté le: 09/09/2011 à 15h05 - (96635)
Je connais que Odinist de ce groupe, et mis à part le morceau du meme nom, je n'ai pas accroché plus que ça...
Ces chroniques sont bien tentantes (j'avais loupé celle de 777)... il faut que je jette une oreille des que jpeu vu que ça passe pas au boulot.
"regardez, on dirait chez Wayne... seulement ce n'est pas chez Wayne.
C'est zarb j'trouve ça"
senior canardo IP:80.214.5.28 Invité
Posté le: 09/09/2011 à 15h38 - (96636)
hey t'as fait un haiku ! hey les gars il a fait un haiku !
Est-ce tête IP:78.192.105.53 Invité
Posté le: 09/09/2011 à 16h02 - (96639)
Dommage que les deux pochettes de ces deux premières partie du triptyque n'ai rien a voir l'une avec l'autre dans le style...
Qu'est-ce que sera la troisième ?
Un triptyque c'est fait pour aller ensemble, nan ?
Sinon, niveau musique, vais m'écouter ça dès que possible !
mydrin Membre enregistré
Posté le: 10/09/2011 à 11h15 - (96642)
Rien à faire à part les 2 premiers albums je n'aime vraiment pas ce groupe :-(
jack IP:78.241.159.40 Invité
Posté le: 10/09/2011 à 14h56 - (96646)
moi pareil à part le 1er, j'accroche pas!
Gaahl Membre enregistré
Posté le: 10/09/2011 à 15h11 - (96647)
Jamais écoute Blut Aus Nord, je pense m'y mettre un jour .
reblowaih Invité
Posté le: 12/09/2011 à 07h45 - (96654)
Merde, je vais être obligée de jeter une oreille dessus.
XYZ IP:84.101.144.148 Invité
Posté le: 12/09/2011 à 15h28 - (96664)
Dommage la pre-order a l'air de n'être que pour la version CD.
Void Membre enregistré
Posté le: 12/09/2011 à 16h50 - (96665)
On prendra bientôt les pré-co pour le vinyle. Pour le CD, frais de port offerts pour toutes les pré-commandes.
mattvarg Membre enregistré
Posté le: 12/09/2011 à 22h39 - (96669)
un picture est prevu?
Void Membre enregistré
Posté le: 13/09/2011 à 08h54 - (96677)
Pas pour l'instant.
GzU IP:78.192.105.53 Invité
Posté le: 15/09/2011 à 15h00 - (96755)
Un coffret triptyque peut-être ?
un petit chat IP:193.252.0.229 Invité
Posté le: 20/09/2011 à 22h44 - (96885)
J'aime bien les deux premiers et le Memeoria Vetusta 2 aussi, je n'ai pas écouté les autres. Bien envie de m'y remettre là par contre. Par ailleurs, belle kro.
pipi IP:93.8.252.223 Invité
Posté le: 27/09/2011 à 22h54 - (97090)
Inaudible, chiant, bref du BAN hors periode memoria vetusta
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 27/09/2011 à 23h03 - (97092)
justement, j'ose espérer (et je veux croire) que celui-ci fera exception...
Eazy-Ni IP:123.108.237.233 Invité
Posté le: 28/09/2011 à 03h41 - (97097)
Je ne m'inquietes pas, vlad reviendra au style memoria vetusta II a un moment ou autre. Inevitablement.
Dans 1 an ou dans 10 ans. Mais on y aura droit les amis :)
Ceci dit javais trouve Odinist et what once was... excelent.
damikachu Membre enregistré
Posté le: 06/11/2011 à 10h29 - (98113)
Reçu hier, écouté une seule fois pour l'instant faute de temps.
Dès la première lecture, de grands, grands moments. Des choses assez surprenantes et une envie d'y retourner très forte.
Ça présage que du bon.
Paul IP:69.195.136.106 Invité
Posté le: 08/11/2011 à 20h55 - (98145)
grosse merde. Gros foutage de gueule ce groupe. Par moments on a l'impression d'entendre la BO du grand bleu. Ya absolument aucune noirceur dans cette musique pour bobos du black. Ce groupe fait de la merde en se foutant de vos gueules et vous achetez. Bon appétit.
blackteeth IP:89.159.113.38 Invité
Posté le: 13/11/2011 à 02h48 - (98243)
Faut vraiment être un true du cul pour croire que parce qu'on n'a pas compris ou qu'on n'adhère pas musicalement à tel ou tel composition d'un groupe que c'est de la merde en barre pour neuneu friqué fils à papa décérébré...
Certes le black est actuellement "in" mais ton cerveau de popaul 1er est "out"!
fuckingot666 Membre enregistré
Posté le: 14/11/2011 à 13h33 - (98261)
Paul , ton avis OSEF !
Blut tue tout , point barre !
Gaahl Membre enregistré
Posté le: 23/11/2011 à 15h42 - (98544)
"la BO du Grand Bleu"
reblowaih Invité
Posté le: 03/12/2011 à 11h38 - (98837)
Purée, du mystique black metal, l'album m'a coupé le souffle.
Suis je devenue une bobo du black? (mouahahaha)
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En effet, s’il y a bien un aspect qui frappe au premier abord c’est le dénuement et la simplicité dont fait preuve la matière musicale. C’est à la fois froid et décharné. Certes, nous retrouvons toujours le style caractéristique du groupe mais épuré, débarrassé de ses oripeaux ne laissant apparaître que le squelette, la substantifique moelle de la musique de BAN. Alors que Sect(s) nous avait plongés dans un tourbillon touffu, The Desantification simplifie, élague ne gardant finalement que quelques éléments. Si Vindsval était un écrivain, je dirais que cette nouvelle œuvre est son interprétation du Haïku. Deux ou trois grandes lignes de force afin d’évoquer cet instant fatal.
Si je devais résumer grossièrement et de manière éhontée, je dirais que la MoRT dialogue avec les étoiles chez IN SLAUGHTER NATIVES. Dès le départ, nous sommes happés par un riff froid et rampant tournant jusqu’à l’hypnose. Ce dernier est accompagné d’une rythmique mécanique et de vocaux inhumains venants du fond de l’abîme. Le combo a un vrai don pour accoucher de leitmotivs créant une tension et un suspens qui vous accrochent en dépit de la répétitivité. L’envoutement prendra fin lors de la libération apportée par l’envol de lignes cosmiques et progressives rappelant l’atmosphère de Dialogue With The Stars ; des leads aériens venant illuminer l’obscurité glaciale qui précède. Le deuxième titre nous cueillera dès l’entame chaotique fait d’un magma industriel et dissonant. De la même manière le cauchemar perdurera jusqu’à la magnifique délivrance spatiale. Ainsi, à l’instar du premier 777, BAN joue le contraste, sculpte sa musique comme certains dessinateurs révèlent leurs formes, non par le cerclage d’une ligne, mais par la confrontation de l’ombre et de la lumière.
Par ailleurs, l’album va évoluer afin de coller à la thématique. Ainsi, le troisième morceau est un court interlude Ambient ponctué de quelques arpèges quasiment psychédéliques. Cette rupture va nous amener vers notre destination finale. La quatrième étape sera la plus mélodique, la plus progressive et la plus atmosphérique avec ses litanies en voix claires. Cela n’empêchera pas le morceau de s’abîmer dans des lignes saccadées, dissonantes, biscornus et décharnés comme si la lassitude nous envahissait.
A partir de là, la voix humaine va pratiquement disparaître sur les deux titres suivants. Les ténèbres ne laisseront échapper qu’un chœur diffus et plaintif. Cet Epitome XI m’a immédiatement rappelé l’ambiance que pouvait dégager IN SLAUGHTER NATIVES. Un martèlement Ambient/Indus qui va nous projeter dans sa spirale grâce à un arpège subtil une nouvelle fois générant cette attente inquiète. Le titre suivant gardera cette voie tout en la confrontant à l’évasion stellaire. La dernière escale verra le retour de la voix humaine et des dissonances obsédantes. Un final en forme d’apothéose où l’apaisement chasse le malaise et inversement sans que l’un ou l’autre ne l’emporte. Cette lutte s’achèvera sur l’une des rares accélérations de l’opus et sur une libération se perdant dans le silence avant que des sons inconfortables et un breakbeat Indus viennent réinstaller le vertige.
Autant la première pierre de l’édifice avait mis du temps s’insinuer dans mon cerveau malade autant ce deuxième étage m’a immédiatement propulsé à l’intérieur de son néant. Dès ce premier riff évocateur, j’étais sous l’emprise obscure de cette Desanctification. Pourtant, cet album est bien plus surprenant, l’expression de la bête ne s’était jamais montrée aussi simple et dépouillée ni peut-être à ce point Indus. Toute la force de BAN est de proposer des œuvres à chaque fois différentes sans pour autant y perdre sa patte particulière car il n’y a aucun doute possible à l’écoute de ces dissonances caractéristiques ou de ces envolées atmosphériques tout en délicatesse. En revanche, j’imagine que ce dénuement froid et ces leitmotivs hypnotiques risquent de heurter voire de rebrousser les longues chevelures de certains auditeurs. Définitivement bien plus déstabilisant que son prédécesseur, The Desanctification telle une malédiction vaudou me plonge dans un état second où l’effroi se dispute la sérénité.
Grand, très grand…
Rédigé par : Dark Rabbit | 18/20 | Nb de lectures : 21150