Les aléas de la promo étant ce qu’ils sont, il arrive que se glisse dans les nouveautés envoyées aux médias spécialisés une vieillerie échappée d’un fond de tiroir, déjà dans les bacs depuis quelques mois voire quelques années, comme c’est le cas pour « Crime Entertainment » sorti en 2004 déjà. Quoi qu’à y regarder de plus près, BLOOD RED ANGEL n’a par la suite rien enregistré d’autre qu’une démo en 2005 (téléchargeable gratuitement sur leur site, artwork compris) et sont actuellement en plein processus d’écriture avec une entrée en studio prévue pour juin… Voilà finalement une bonne occasion de découvrir ce groupe et de se préparer à accueillir le petit dernier en gestation !

Malheureusement, la séance découverte tourne court dès le lancement du premier riff, certainement oublié dans un coin par KREATOR et ramassé par BLOOD RED ANGEL, qui n’aime pas le gâchis. L’arrivée du chant ne changera rien sinon l’origine du plagiat, puisque c’est maintenant TANKARD qui fait les frais de l’opération de recyclage mise sur pieds par leurs compatriotes. On se retrouve donc encore une fois devant ce dilemme quasi insoluble : doit-on pénaliser un groupe simplement parce qu’il n’est pas « orginal » ? Dans le cas de B.R.A. je n’ai aucun scrupule à répondre par l’affirmative ; le niveau de créativité frôle le néant et même quand un solo retient l’attention c’est parce que c’est une pompe de ceux de MAIDEN. Je passe rapidement sur « Darksideforce », qui aurait pu être le morceau de bravoure de l’album s’il n’était pas qu’un détournement maladroit des chansons « atmosphériques » de SLAYER (« South Of Heaven », « Dead Skin Mask », « Seasons In The Abyss »).

« Leaving For Metal », hurlait Ralph Sheepers sur « Nuclear Fire » (PRIMAL FEAR)… Klaus Spangenberg pourrait reprendre le concept, ils ne sont plus à ça près, et le transformer en « Leaving For Thrash » car vous l’aurez compris, il vaut mieux être de ceux qui bouffent du thrash allemand au petit déj’ pour se taper l’album sans réprimer quelque bâillement.

Bon, pour être tout à fait honnête, « Crime Entertainment » n’est pas si désagréable que ça à écouter, et ce chant old school constamment sur la brèche change un peu des chants gutturaux ou hurlés à la suédoise qui sont devenus la règle depuis une dizaine d’année. Heureusement finalement qu’une poignée d’irréductibles thrashers allemands se bat pour préserver le patrimoine national, mais la redondance des compos ne donne guère de chance de succès à un album comme celui-là. Pas désagréable à écouter donc, mais de là à l’acheter…


Rédigé par : Dungorpat | 10,5/20 | Nb de lectures : 13013