BLOOD OF KINGU - Sun in the House of the Scorpion (Candlelight/Season of Mist) - 30/07/2010 @ 08h45
Entre deux Drudkh, Roman Saenko a pris le temps de refaire couler le sang de son projet Blood of Kingu. D'ailleurs, hormis le batteur, tout le line-up de Drudkh est de la partie. Et cette fois, des changements importants sont au programme. Bon OK, la pochette est chouette, c'est un premier point. En tout cas, bien moins hideuse que les deux versions du précédent méfait. Mais j'évoquais plus haut des changements sonores dans ce projet qui a toujours autant la tête dans les étoiles, à tenter de décrypter à quel moment se relèveront les Grands Anciens de leur sommeil millénaire (comme l'évoque le titre tiré du Necronomicon).
Alors que le premier opus mettait largement de côté les vocalises, Blood of Kingu use et abuse ici de la voix de monstre qui a fait les belles heures de Hate Forest. Cela devrait déjà suffire à ravir les amateurs du défunt projet black/death ukrainien (dont moi). D'ailleurs, en entrée de l'album, le diptyque "Those that Wander Amidst the Stars" et Cyclopean Temples of the Old Ones" prennent le péage vers une voie rapide plus radicale que sur le précédent album. L'intro teinté traditionnel est déjà appréciable, mais c'est un premier titre maousse destructeur qui passe ensuite la tondeuse derrière les oreilles. L'érection n'est guère loin à ce stade, dans un démarrage à la Purity avec une production plus conséquente (signée Viter Music, comme le précédent).
Mais cette impression de froid vigoureux et revigorant sera toutefois tempérée quelques instants plus tard, sur le (trop) long "Incantation of He Who Sleeps" qui sert de charnière en milieu d'album. Avec une touche très Saenko, le morceau se complait dans un mid tempo lent et puissant, au riff hypnotique répétitif. Et le démarrage blasté ne peut qu'être moins ultime que ce qui nous attend encore tapi sur un Purity. Ce morceau de dix minutes m'a pété quelque peu la dynamique d'un album fort bien parti, faisant retomber un soufflé qui ne se regonflera jamais réellement. Malgré un plus burné "Guardians of Gateways to Outer Void", l'album stagne un peu dans son final, entre le moins exaltant "Ceremonies to Awake thy Ageless Hate", un interlude et la reprise finale de Beherit "Gate of Nanna" (disponible au rayon hygiène intime).
Certes, vous me direz qu'il ne s'agit plus de Hate Forest, que Saenko a monté un Blood of Kingu plus virulent que Drudkh pour latter des tronches mais en conservant une bonne touche atmo. Certes, Hate Forest envoyait principalement du petit bois, mais ce n'était pas que du bourrinage. C'était aussi le passage plombé de "The Gates" sur Purity, qui faisait subir à l'auditeur une décélération de quatre G après un assaut lancinant de cinq minutes. Ce genre de construction, Blood of Kingu la propose dans une version qui surprend bien moins, n'en recherchant pas la rage. Et du coup, ça porte moins.
Au fil des ans, Saenko a distillé ses riffs, les a dispersés dans ses projets et se cantonne finalement ici à des trémolos un peu trop évidents pour lui, même si je ne doute aucunement de sa sincérité. Avec une quinzaine d'albums aux fesses et autant de sorties diverses, on excusera ce grand monsieur de se répéter quelque peu. Mais il le fait (presque) toujours avec autant de classe. Et ce nouveau Blood of Kingu ne déroge pas à la règle.
Comme je l'évoquais plus haut, la production est bien puissante et s'avère tout aussi agressive. Les guitares sont très présentes dans les mediums/aigus, donnant un aspect un peu "criard" parfait. La batterie a pris un aspect plus radical, avec un son plus clinique qui rentre bien dans le lard. Et la voix... Nom di diou, que ça fait du bien d'entendre Saenko éructer de la sorte!!
Saenko rapproche bien plus Blood of Kingu de son défunt bébé Hate Forest, se gardant toutefois de trop radicaliser le bestiau. Sun in the House of the Scorpion conserve de longs moments atmosphériques, qui font quelque peu retomber le couvercle sur la marmite, nous privant d'un fumet qu'on espérait plus délicieux. Plus intéressant que son prédécesseur, ce second album n'en comporte pas moins quelques bas. J'ai eu l'impression d'en faire rapidement le tour, mais avec quand même une petite envie d'y revenir. Pas sûr que le prochain Drudkh ne le foute pas dehors de ma platine.
Effectivement, c'est un peu Hate Drudkhest.
C'est vrai qu'il y a un petit trou d'air au milieu. Un album tout à fait honorable et la cover fouette. Que demande le peuple !
juj Membre enregistré
Posté le: 30/07/2010 à 09h30 - (85738)
Hate Forest en plus chaud, ça fait tout drôle en effet, mais pourtant c'est chouette
Ellestin IP:213.215.34.213 Invité
Posté le: 30/07/2010 à 09h50 - (85740)
La pochette c'est du Beksinski. D'accord avec la prose du biscuit Leader Price, album solide et bien classe mais qui mouline aussi beaucoup dans les feuilles mortes. En gros : plus mature mais moins excitant que le premier opus.
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 30/07/2010 à 13h59 - (85754)
moi j'ai envie de dire qu'il y a la voix de dingue de Saenko et ça me suffit. ça a été la grosse surprise d'ailleurs! s'il pouvait poursuivre dans une voie plus atmo et nous signer le successeur de Battlefields, ça serait du bonheur...
Zebrowsky Membre enregistré
Posté le: 30/07/2010 à 18h54 - (85773)
Rhaaaaa purity!!!! Cet album est juste monstrueusement bon!!!! Si ça y ressemble même vaguement je prends!!!
Prince de Lu Membre enregistré
Posté le: 31/07/2010 à 09h34 - (85793)
@Ellestin, Wolok avait utilisé une œuvre du même artiste d'ailleurs.
Le livret est sans plus, mais la pochette est super classe.
Berry_Bourrin Membre enregistré
Posté le: 31/07/2010 à 16h54 - (85798)
Fraîchement acheté, aucune déception étant donné que je suis fan de Hate Forest
Ellestin Membre enregistré
Posté le: 01/08/2010 à 10h10 - (85801)
@PdL : ouais, plein d'autres groupes aussi. Ashdautas, Anthemon, Ice Ages... Pas trop difficile à repérer le pinceau de l'ami Zdzislaw (RIP).
panzerfaust IP:85.5.154.25 Invité
Posté le: 02/08/2010 à 09h37 - (85809)
chronique qui m'a donné envie de replonger dans purity, merci!
Dittohead IP:90.32.21.229 Invité
Posté le: 13/08/2010 à 12h34 - (86132)
Ca ressemble à du Hate Forest (ah cette voix!) ca a la même couleur que Hate Forest MAIS ce n'est pas du Hate Forest... Je ne comprend pas la démarche de création d'un autre groupe qui fait la même chose qu'avant mais en moins bien...
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Alors que le premier opus mettait largement de côté les vocalises, Blood of Kingu use et abuse ici de la voix de monstre qui a fait les belles heures de Hate Forest. Cela devrait déjà suffire à ravir les amateurs du défunt projet black/death ukrainien (dont moi). D'ailleurs, en entrée de l'album, le diptyque "Those that Wander Amidst the Stars" et Cyclopean Temples of the Old Ones" prennent le péage vers une voie rapide plus radicale que sur le précédent album. L'intro teinté traditionnel est déjà appréciable, mais c'est un premier titre maousse destructeur qui passe ensuite la tondeuse derrière les oreilles. L'érection n'est guère loin à ce stade, dans un démarrage à la Purity avec une production plus conséquente (signée Viter Music, comme le précédent).
Mais cette impression de froid vigoureux et revigorant sera toutefois tempérée quelques instants plus tard, sur le (trop) long "Incantation of He Who Sleeps" qui sert de charnière en milieu d'album. Avec une touche très Saenko, le morceau se complait dans un mid tempo lent et puissant, au riff hypnotique répétitif. Et le démarrage blasté ne peut qu'être moins ultime que ce qui nous attend encore tapi sur un Purity. Ce morceau de dix minutes m'a pété quelque peu la dynamique d'un album fort bien parti, faisant retomber un soufflé qui ne se regonflera jamais réellement. Malgré un plus burné "Guardians of Gateways to Outer Void", l'album stagne un peu dans son final, entre le moins exaltant "Ceremonies to Awake thy Ageless Hate", un interlude et la reprise finale de Beherit "Gate of Nanna" (disponible au rayon hygiène intime).
Certes, vous me direz qu'il ne s'agit plus de Hate Forest, que Saenko a monté un Blood of Kingu plus virulent que Drudkh pour latter des tronches mais en conservant une bonne touche atmo. Certes, Hate Forest envoyait principalement du petit bois, mais ce n'était pas que du bourrinage. C'était aussi le passage plombé de "The Gates" sur Purity, qui faisait subir à l'auditeur une décélération de quatre G après un assaut lancinant de cinq minutes. Ce genre de construction, Blood of Kingu la propose dans une version qui surprend bien moins, n'en recherchant pas la rage. Et du coup, ça porte moins.
Au fil des ans, Saenko a distillé ses riffs, les a dispersés dans ses projets et se cantonne finalement ici à des trémolos un peu trop évidents pour lui, même si je ne doute aucunement de sa sincérité. Avec une quinzaine d'albums aux fesses et autant de sorties diverses, on excusera ce grand monsieur de se répéter quelque peu. Mais il le fait (presque) toujours avec autant de classe. Et ce nouveau Blood of Kingu ne déroge pas à la règle.
Comme je l'évoquais plus haut, la production est bien puissante et s'avère tout aussi agressive. Les guitares sont très présentes dans les mediums/aigus, donnant un aspect un peu "criard" parfait. La batterie a pris un aspect plus radical, avec un son plus clinique qui rentre bien dans le lard. Et la voix... Nom di diou, que ça fait du bien d'entendre Saenko éructer de la sorte!!
Saenko rapproche bien plus Blood of Kingu de son défunt bébé Hate Forest, se gardant toutefois de trop radicaliser le bestiau. Sun in the House of the Scorpion conserve de longs moments atmosphériques, qui font quelque peu retomber le couvercle sur la marmite, nous privant d'un fumet qu'on espérait plus délicieux. Plus intéressant que son prédécesseur, ce second album n'en comporte pas moins quelques bas. J'ai eu l'impression d'en faire rapidement le tour, mais avec quand même une petite envie d'y revenir. Pas sûr que le prochain Drudkh ne le foute pas dehors de ma platine.
Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn
Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 13878