Avant même que je n’écoute pour la première fois cet album de BLOOD FREAK, le nom de ce groupe californien m’était bizarrement familier sans que je puisse me l’expliquer. En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que ce combos particulièrement underground me renvoyait à mon passé de tape trader à la fin des années 80. C’est de cette période que date ce disque qui n’est jamais sorti avant que Razorback record ne pousse ses anciens membres à l’exhumation de cette œuvre morte-née.
Nous sommes de retour en 1990, le death métal vit une véritable explosion et BLOOD FREAK, après une première démo qui a fait parler d’eux dans des fanzines d’un peu partout, rentre en studio avec 700 $ en poche pour y enregistrer son premier album : « Blood, blood and more blood ». Coup de théâtre : pendant les prises de son le batteur quitte le groupe avant d’avoir terminé ses prises de son. Les deux membres restant termineront les leurs mais sans remplaçant et sans argent pour le mixage, BLOOD FREAK split dans l’indifférence générale.
Treize ans plus tard les bandes ressurgissent sous l’impulsion de Razorback et Jason Grinter le bassiste chanteur de BLOOD FREAK mixe enfin ce qui avait été enregistré et complète le tout avec une démo datant de 1988. Au titre initialement prévu et préféré « Sleaze merchants ».
Je ne sais pas si c’est la production contemporaine ou si c’est ce retour aux sources qui s’opère à chaque fois de façon sporadique, mais la musique de BLOOD FREAK a vraiment bien vieilli. Il est amusant de constater l’évolution du groupe entre l’album et la démo présente sur ce disque. Les titres de 1988 sonnent comme un mix inattendu entre NECROPHAGIA et CELTIC FROST. Pour ce qui est de l’album, BLOOD FREAK se situe musicalement à la rencontre de trois groupes légendaires qui possèdent toujours une aura de respectabilité malgré leur disparition. J’ai nommé REPULSION, IMPETIGO et CARCASS. Il faut dire qu’en 1990, date à laquelle la plupart des titres de « Sleaze merchants » ont été composés, ces trois combos règnent en maître sur l’underground extrême et représentent les prémices du gore grind aromatisé au death.. Pour les titres de 1990, on découvre ici un duo de voix assez familier l’une très gutturale et la seconde distordue, des titres terriblement brutaux avec des infra-basses à faire trembler les murs et une ambiance musicale aux effluves sanguinolentes. Si le gore grind de CARCASS se référait au médical, l’inspiration de celui qui nous intéresse ici, tout comme celle d’IMPETIGO, provient directement du cinéma horrifique outrancier des années 80. Les membres de BLOOD FREAK ont été nourris de films devenus depuis des classiques et leur source initiatrice se rattache à des noms légendaires comme Mario Bava, Lucio Fulci ou Georges Romero. Le fait que CARCASS soit particulièrement à la mode ces derniers temps explique sans aucun doute le fait que ce disque ait des sonorités très actuelles. Si « Sleaze merchants » est un excellent album de death grind, il va sans dire qu’il aurait sans doute marqué son époque s’il était sorti en 1990. Dans le marasme actuel, il sera plus difficile de se distinguer au milieu de tous ces groupes qui pompent sans vergogne dans le patrimoine musical des REPULSION et compagnie. BLOOD FREAK est sans doute passé très près d’une carrière intéressante mais leur œuvre posthume est enfin disponible, c’est déjà ça.
http://www.razorbackrecords.com
Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 7663
Attention: Ce disque n'a pas jamais été enregistré en 1990! En réalité, Blood Freak est un projet bien contemporain mené à bien par Maniac Neil (Frightmare, Lord Gore). Le canular a plutôt bien marché...
Scumflesh Membre enregistré
Posté le: 20/07/2006 à 16h57 - (30987)
Faut dire que le son et le style font assez vieux...
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Nous sommes de retour en 1990, le death métal vit une véritable explosion et BLOOD FREAK, après une première démo qui a fait parler d’eux dans des fanzines d’un peu partout, rentre en studio avec 700 $ en poche pour y enregistrer son premier album : « Blood, blood and more blood ». Coup de théâtre : pendant les prises de son le batteur quitte le groupe avant d’avoir terminé ses prises de son. Les deux membres restant termineront les leurs mais sans remplaçant et sans argent pour le mixage, BLOOD FREAK split dans l’indifférence générale.
Treize ans plus tard les bandes ressurgissent sous l’impulsion de Razorback et Jason Grinter le bassiste chanteur de BLOOD FREAK mixe enfin ce qui avait été enregistré et complète le tout avec une démo datant de 1988. Au titre initialement prévu et préféré « Sleaze merchants ».
Je ne sais pas si c’est la production contemporaine ou si c’est ce retour aux sources qui s’opère à chaque fois de façon sporadique, mais la musique de BLOOD FREAK a vraiment bien vieilli. Il est amusant de constater l’évolution du groupe entre l’album et la démo présente sur ce disque. Les titres de 1988 sonnent comme un mix inattendu entre NECROPHAGIA et CELTIC FROST. Pour ce qui est de l’album, BLOOD FREAK se situe musicalement à la rencontre de trois groupes légendaires qui possèdent toujours une aura de respectabilité malgré leur disparition. J’ai nommé REPULSION, IMPETIGO et CARCASS. Il faut dire qu’en 1990, date à laquelle la plupart des titres de « Sleaze merchants » ont été composés, ces trois combos règnent en maître sur l’underground extrême et représentent les prémices du gore grind aromatisé au death.. Pour les titres de 1990, on découvre ici un duo de voix assez familier l’une très gutturale et la seconde distordue, des titres terriblement brutaux avec des infra-basses à faire trembler les murs et une ambiance musicale aux effluves sanguinolentes. Si le gore grind de CARCASS se référait au médical, l’inspiration de celui qui nous intéresse ici, tout comme celle d’IMPETIGO, provient directement du cinéma horrifique outrancier des années 80. Les membres de BLOOD FREAK ont été nourris de films devenus depuis des classiques et leur source initiatrice se rattache à des noms légendaires comme Mario Bava, Lucio Fulci ou Georges Romero. Le fait que CARCASS soit particulièrement à la mode ces derniers temps explique sans aucun doute le fait que ce disque ait des sonorités très actuelles. Si « Sleaze merchants » est un excellent album de death grind, il va sans dire qu’il aurait sans doute marqué son époque s’il était sorti en 1990. Dans le marasme actuel, il sera plus difficile de se distinguer au milieu de tous ces groupes qui pompent sans vergogne dans le patrimoine musical des REPULSION et compagnie. BLOOD FREAK est sans doute passé très près d’une carrière intéressante mais leur œuvre posthume est enfin disponible, c’est déjà ça.
http://www.razorbackrecords.com
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