BLOOD FREAK ça vous rappelle quelque chose? Non je ne parle pas de ce film américain des années soixante-dix où un monstre à tête de dinde se nourrissait exclusivement du sang de jeunes toxicomanes. Bizarre au passage, qu’un film avec un scénario aussi béton n’ait pas été oscarisé mais revenons plutôt à notre BLOOD FREAK.

Ce groupe qui, il y a quelques mois avait monté un canular, de fort mauvais goût, annonçant le décès de ses membres dans un accident de voiture survenu sur la route du studio. Une mauvaise blague qui avait soulevé un tollé unanime quand le groupe avait finalement annoncé son retour d’entre les morts quelques jours plus tard.

Plan promotionnel foireux ou délire éthylique, BLOOD FREAK n’en était pas à sa première facétie puisque c’est sous le pseudo-anonymat d’un vieux groupe de la fin des années 80 n’ayant jamais eu l’opportunité de sortir son album que BLOOD FREAK nous avait offert son premier disque deux ans auparavant. En fait de vieux groupe, BLOOD FREAK est un énième parallèle de Maniac Neil (LORD GORE, FRIGHTMARE, MANIAC KILLER et ex-WHORE) et, comme pour MANIAC KILLER, ce bon vieux Neil assure à lui seul la totalité des instruments sans triggs ou bidouillages quelconques.

Pour ce qui est de cette deuxième rondelle, le prolifique Maniac Neil nous a concocté une petite recette qui, heureusement pour lui, fonctionne plutôt bien. On est tout d’abord surpris par le son des guitares directement emprunté au death old school suédois et puis bien vite cette première impression cède la place d’autres encore d’avantage marquées comme ce duo de voix à la CARCASS, ces riffs thrashy trépidants et ce côté gadouilleux cher à IMPETIGO ou AUTOPSY.

Pas besoin de s’étaler pour comprendre que « Live fast… » suit les traces de son prédécesseur dans le domaine old school à la différence près que, cette fois-ci, Maniac Neil s’est fait aider pour toute la partie « conceptuelle » de l’album. En effet, c’est un certain Billy Grossera (un nom très proche de celui du label manager de Razorback) qui s’est occupé de la partie textuelle du disque. Vous ne serez probablement pas surpris d’apprendre que « Live fast… » est grandement inspiré du film dont je vous parlais en début d’article. Ce qui occasionne ces sempiternels samples kitch au possible entre chaque morceau.

Bref, c’est pas très original, pas très palpitant, pas très sérieux et pourtant… On se surprend, malgré soi, à bouger la tête ou à taper du pied en cadence à l’écoute de ce fichu CD. Quoi de plus normal, vu que les riffs sont entraînants et n’ont d’autre objectif que celui d’être efficaces. BLOOD FREAK s’octroie même de petites récréations super heavy comme les doomesques « Mucouspewing Lungskasher », « The Nameless stench of forgotten celluloid » ou encore l’excellent « The Flesh and Blood show » à la limite du funeral doom.
En définitive, la pilule passe bien, voire même très bien jusqu’à ce qu’on arrive vers la fin du disque.

Si « Live fast… » annonce fièrement une durée de plus de soixante minutes lorsqu’on le glisse dans un lecteur, il faut néanmoins décompter la vingtaine de minutes de blanc vers la fin avant d’entendre une espèce de psychopathe nous passer une petite annonce digne d’Elie Semoun sur fond de vrombissements de mouches. Là on se cogne un nouveau blanc plus court cette fois-ci avant d’entendre une sorte de morceau passé à l’envers et ressemblant étrangement à du BLACK SABBATH. Le titre en question est pas mal du tout, certes, mais il va sans dire que ces longues minutes de silence n’apportent strictement rien à ce disque et rendent sa fin laborieuse.

Un disque thrashy bien envoyé mais dont la porté restera limitée voire totalement nulle pour ceux qui n’ont pas la fibre old school.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 12919