Sombre. Oppressant. Ecorché.
Violence, implacable, des déchirements vocaux et des ambiances écrasantes.
Là où bon nombre de groupes se vautrent allègrement dans des tentatives d’expression musicale pseudo-nihiliste, les Alsaciens de Bloody Sign remettent les pendules à l’heure. Et point besoin d’augmenter les tempos jusqu’à l’hystérie pour décupler la force d’impact d’une ogive, au contraire même. Tant que la passion et la rage guident les musiciens, la force de percussion demeure intacte.
Le Death/Black à tendance Old School est un style musical viscéral très prisé. Mais l’expulsion sonore de cette rage opaque et oppressante nécessite une sincérité et une envie qui font encore défaut chez bon nombre de groupes. Alors inévitablement, dès que l’on se trouve confrontés à l’un des meilleurs protagonistes européens du style, la qualité et l’inévitable talent ne font point de doute.
Bloody Sign perfectionne son art depuis une paire d’année (14, pour être précis), et 'Chaos Echoes' s’en ressent. Car il n’y a pas de notes ni de passages inutiles, tout décibel créé et débité par le groupe a sa raison d’être. Et outre un professionnalisme indéniable, c’est surtout la sincérité et l’énergie déployées par le quatuor qui décuplent l’impact de cette ogive.
Entrecoupés d’intros/outros et de 3 interludes instrumentaux exclusivement basés sur les ambiances, les 7 titres de 'Chaos Echoes' ne sont qu’exutoire purement Death Metal, et fortement imbibé de relents de Black Metal. La puissance et la force du Death ‘Old School’, les ambiances du Black. Bloody Sign se situe au summum de son art, et au sommet de la pyramide du Metal Extrême français. Quelque part entre INCANTATION, CENTURIAN, les premiers BEHEMOTH et VITAL REMAINS (les premiers, bien entendu).
L’alternance maîtrisée de variations rythmiques s’opère dans une osmose indéniable. Globalement variés, les tempos oscillent entre passages lourds et pesants, ‘breaks’ accrocheurs, accélérations fugaces, mid-tempos captivants, rythmes rapides, furieux et véloces, et blast-beats rageurs. Toujours enchaînés avec pertinence, ces variations sont au service de la cohésion du morceau, formant tous une entité entre eux.
Les riffs bien évidemment s’avèrent être un vecteur implacable de l’agression sonore : acérés et percutants, ils participent pleinement à instaurer cette ambiance omniprésente, poussant l’auditeur à chanceler entre ténèbres et éclaircies maussades. Parfois teinté de frénésie mélodique, au travers de soli hystériques ou d’arpèges mélodieux, les riffs alignés par Kalevi sont la base même de cette folie créatrice. Violents, rapides ou étirés, ils demeurent empreints d’une noirceur délectable, tout en rendant les morceaux tous très différentiables et néanmoins unis dans cet abîme opaque.
L’expulsion rageuse de cet obscur pamphlet quasi-mystique prend tout son sens avec les hurlements déchirés d’Hagend. Rauques et profonds, le bassiste module ses cris pour évoluer des graves vers des tonalités typiquement black, avec là encore une sincérité communicative.
Cet opus ne serait rien sans sa thématique textuelle et visuelle, en totale adéquation avec les ambiances de l’album. Car en dépit d’une orientation musicale Death/Black, vous aurez évidemment remarqué l’absence de l’habituel visuel inhérent à ce style. Mais nul besoin de se réfugier derrière une pochette noire ornée de croix inversées ou de cornes de bouc, pour acculer l’auditeur dans un gouffre sans fond et le faire sombrer dans les tourments chaotiques exprimés par le groupe. L’art visuel monochrome constituant l’artwork, mais également le livret et la ‘back-cover’, est indéniablement adapté à 'Chaos Echoes', à la fois lumineux et sombre, basique mais mystérieux.
Ce visuel employé illustre parfaitement l’exploration textuelle articulée autour de l’aspect mystique des sons, résultat de ‘l’onde sonore provoquée par l’écho du chaos primordial qu’a été le big-bang’. Entrez dans le labyrinthe occulte des Alsaciens, où l’étude des sons et des bruits, fruits des résonances internes et externes de chaque être humain, aura raison de votre raison. Inspirées des thèmes de la mort, des anciennes croyances ou de la force des éléments, et agrémentées de la prise en compte de l’impact sonore des vibrations des cordes des instruments, les paroles sont donc empreintes de cette même qualité, résultant d’un travail et d’une réflexion évoluant bien au-delà des simples thématiques habituelles.
Cette chronique n’est dotée d’aucune note. Blasphème que de réduire ce voyage dans les abysses et les tourments de l’âme à une simple notation. Sachez juste qu’il est amplement supérieur à son prédécesseur. A vous de juger.
Mais prenez le temps d’écouter, d’appréhender, de découvrir. Bloody Sign ne se réduit pas à 2 titres écoutés à la va-vite sur un site communautaire.
mention spéciale pour l'artwork, comme pour Svart Crown réalisé par le grand Stefan Thanneur!
vincesnake Membre enregistré
Posté le: 23/10/2010 à 13h54 - (88321)
EnOrme ! ça s'achette ou?
rasoir IP:90.18.226.121 Invité
Posté le: 24/10/2010 à 12h19 - (88334)
le problème est que ce disque n'est plus disponible même sur le label !
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 25/10/2010 à 12h35 - (88340)
On le trouve encore à 10 euros dans certaines VPC.
fab IP:92.132.86.100 Invité
Posté le: 25/10/2010 à 20h50 - (88353)
Allez la France on se réveille .... on arrete le deathcore et le metalcore à la con et on se met au vrai death metalllllll !!!
ThomAbnorm IP:90.54.102.86 Invité
Posté le: 26/10/2010 à 10h47 - (88370)
Yeah, Bloody Sign ça démonte! En backstage, ça envoie du bois aussi, super weekend en leur compagnie et en celle des gars de Necros au Menhir Chevelu l'année dernière! Ils savent y faire dans l'Est ;)
philou IP:90.61.51.42 Invité
Posté le: 30/10/2010 à 20h00 - (88509)
cet album est exceptionnel, un enorme boulot sur les ambiances, du grand art
novusordoseclorum Membre enregistré
Posté le: 06/12/2010 à 14h08 - (89629)
d'accord avec fab,il faut arreter le deathcore moderne bandes de poseurs en baggy et à mèche!.
jouez du vrais death metal/brutal death metal, et arretez de nous polluer avec vos merdes branchés de djeuns sans culture musicale.
en tout cas oui la scéne française se reveille en ce moment, mais on a toujours eu aussi de bons groupes qui ont sortis de bons albums,ep's,ou demos.
mais il y a encore du chemin à faire quand on vois les autres pays d'europe;la françe reste encore à la ramasse.
et je ne parle pas de gagner de l'argent ou d'être un groupe qui cherche à etre reconnus commercialement et internationalement...
je parle juste de qualité musicale au service de l'underground le plus pur, et sans ambitions et réves de rock stars futiles.... evidement ca n'engage que mon point de vue bien sur...
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Là où bon nombre de groupes se vautrent allègrement dans des tentatives d’expression musicale pseudo-nihiliste, les Alsaciens de Bloody Sign remettent les pendules à l’heure. Et point besoin d’augmenter les tempos jusqu’à l’hystérie pour décupler la force d’impact d’une ogive, au contraire même. Tant que la passion et la rage guident les musiciens, la force de percussion demeure intacte.
Le Death/Black à tendance Old School est un style musical viscéral très prisé. Mais l’expulsion sonore de cette rage opaque et oppressante nécessite une sincérité et une envie qui font encore défaut chez bon nombre de groupes. Alors inévitablement, dès que l’on se trouve confrontés à l’un des meilleurs protagonistes européens du style, la qualité et l’inévitable talent ne font point de doute.
Bloody Sign perfectionne son art depuis une paire d’année (14, pour être précis), et 'Chaos Echoes' s’en ressent. Car il n’y a pas de notes ni de passages inutiles, tout décibel créé et débité par le groupe a sa raison d’être. Et outre un professionnalisme indéniable, c’est surtout la sincérité et l’énergie déployées par le quatuor qui décuplent l’impact de cette ogive.
Entrecoupés d’intros/outros et de 3 interludes instrumentaux exclusivement basés sur les ambiances, les 7 titres de 'Chaos Echoes' ne sont qu’exutoire purement Death Metal, et fortement imbibé de relents de Black Metal. La puissance et la force du Death ‘Old School’, les ambiances du Black. Bloody Sign se situe au summum de son art, et au sommet de la pyramide du Metal Extrême français. Quelque part entre INCANTATION, CENTURIAN, les premiers BEHEMOTH et VITAL REMAINS (les premiers, bien entendu).
L’alternance maîtrisée de variations rythmiques s’opère dans une osmose indéniable. Globalement variés, les tempos oscillent entre passages lourds et pesants, ‘breaks’ accrocheurs, accélérations fugaces, mid-tempos captivants, rythmes rapides, furieux et véloces, et blast-beats rageurs. Toujours enchaînés avec pertinence, ces variations sont au service de la cohésion du morceau, formant tous une entité entre eux.
Les riffs bien évidemment s’avèrent être un vecteur implacable de l’agression sonore : acérés et percutants, ils participent pleinement à instaurer cette ambiance omniprésente, poussant l’auditeur à chanceler entre ténèbres et éclaircies maussades. Parfois teinté de frénésie mélodique, au travers de soli hystériques ou d’arpèges mélodieux, les riffs alignés par Kalevi sont la base même de cette folie créatrice. Violents, rapides ou étirés, ils demeurent empreints d’une noirceur délectable, tout en rendant les morceaux tous très différentiables et néanmoins unis dans cet abîme opaque.
L’expulsion rageuse de cet obscur pamphlet quasi-mystique prend tout son sens avec les hurlements déchirés d’Hagend. Rauques et profonds, le bassiste module ses cris pour évoluer des graves vers des tonalités typiquement black, avec là encore une sincérité communicative.
Cet opus ne serait rien sans sa thématique textuelle et visuelle, en totale adéquation avec les ambiances de l’album. Car en dépit d’une orientation musicale Death/Black, vous aurez évidemment remarqué l’absence de l’habituel visuel inhérent à ce style. Mais nul besoin de se réfugier derrière une pochette noire ornée de croix inversées ou de cornes de bouc, pour acculer l’auditeur dans un gouffre sans fond et le faire sombrer dans les tourments chaotiques exprimés par le groupe. L’art visuel monochrome constituant l’artwork, mais également le livret et la ‘back-cover’, est indéniablement adapté à 'Chaos Echoes', à la fois lumineux et sombre, basique mais mystérieux.
Ce visuel employé illustre parfaitement l’exploration textuelle articulée autour de l’aspect mystique des sons, résultat de ‘l’onde sonore provoquée par l’écho du chaos primordial qu’a été le big-bang’. Entrez dans le labyrinthe occulte des Alsaciens, où l’étude des sons et des bruits, fruits des résonances internes et externes de chaque être humain, aura raison de votre raison. Inspirées des thèmes de la mort, des anciennes croyances ou de la force des éléments, et agrémentées de la prise en compte de l’impact sonore des vibrations des cordes des instruments, les paroles sont donc empreintes de cette même qualité, résultant d’un travail et d’une réflexion évoluant bien au-delà des simples thématiques habituelles.
Cette chronique n’est dotée d’aucune note. Blasphème que de réduire ce voyage dans les abysses et les tourments de l’âme à une simple notation. Sachez juste qu’il est amplement supérieur à son prédécesseur. A vous de juger.
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Bloody Sign - 255 téléchargements
Rédigé par : ..::Ju::.. | Sombre Joyaux, œuvre hypnotique/ | Nb de lectures : 14238