Dans le genre "Grind avec des morceaux de crust", qui ne se prend pas la tête, les BLOODY PHOENIX se posent là.
Et sans chercher compliqué, nous balancent 20 titres abrasifs et violents en pleine tronche.

De crust, le gang américain utilise surtout le son, et la basse. Son râpeux, agressif, guitares un peu trop grésillantes, très punk dans l’esprit, totalement UG. La basse, elle, vrombit et dynamise les morceaux – quand on l’entend bien entendu.
Ce duo très "punk" colore terriblement 'Death To Everyone ', sans pour autant lui adjoindre l’énergie primaire des Suédois crust/D-Beat.

Energie parfaitement compensée par la structure et le dynamisme des titres, totalement Grind. C’est basique, ça mouline, ça grogne, ça joue vite, on s’en prend plein la tronche. Pas du tout crust ou power/violence dans les rythmes, car la plupart des morceaux sont ornés des réguliers breaks et mid-tempos de rigueur, permettant de reposer les cervicales avant de repartir de plus belle dans les secondes qui suivent.
Certains morceaux sont ainsi purement Grind, d’autres se complaisent dans des rythmes très D-beats, rapides mais headbanguants.

Les déclamations misanthropes sont blasphémées par Aaron, qui s’éclate les cordes vocales tant dans les aigus (mode 'Emil' de GADGET) que dans les graves (mode 'Barney' de NAPALM DEATH), le tout supplanté par quelques beuglements crasseux et rageurs purement D-beat. La haine, la furie, transpire dans chacune de ses élucubrations. Ca arrache, sans growls ni guttures, mais avec de la hargne.

L’entrée en matière et le digestif s’opère avec deux titres totalement mid-tempos, voire plus lourds par moments. Mais tout le reste n’est que charcutage en règle. Sale, violent, primaire, élémentaire. On y palpe certains relents avariés de la scène Crust/D-Beat, portés par quelques résurgences malsaines et véhiculés par une haine omniprésente. Pas uniquement d’un point de vue musical, mais également et surtout dans l’urgence et l’extrémisme du jeu, et la rugosité du résultat.

Par-dessus cet idyllique tableau, se greffe néanmoins un léger sentiment d’incomplet, de "pas assez". Trop de riffs pas assez hargneux. Un son certes bien âpre, mais peu puissant. Et des structures trop répétitives, même pour du Grind. Ce n’est pas grand-chose, en comparaison avec la torgnole sonore. Mais cela fait légèrement retomber le soufflé après plusieurs écoutes.

Il n’en reste pas moins que ce 'Death To Everyone ', est vraiment une excellente découverte, alliant simplicité et efficacité.

Basique, primaire.
Violent, furieux.
Crasseux, haineux.
Et totalement défoulant. Cool.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 15/20 | Nb de lectures : 12233