BLOODTRUTH - Obedience (Unique Leader/Season of Mist) - 27/10/2014 @ 06h49
La scène death-metal italienne est très surprenante en qualité tant celle-ci est inégale, il suffit de voir HOUR OF PENANCE qui n’en finit plus de dégringoler, DEVANGELIC qui après un cd promo intéressant a sorti un album finalement très moyen, alors que de l’autre côté (outre l’excellent album de SEPTYCAL GORGE) on attend avec impatience les nouveaux ANTROPOFAGUS et HIDEOUS DIVINITY. Du coup on ne savait pas quoi trop attendre de la première galette de BLOODTRUTH, car suite à une première démo assez réussie l’essai allait-il être transformé ou irait-elle directement prendre la poussière dans les rayonnages des bacs à soldistes ?

L’histoire du quartet est assez singulière car à la base il a été formé en 2009 à Pérouse par Francesco Paoli et Paolo Rossi de FLESHGOD APOCALYPSE, puis mis en pause avant que ces derniers décident de ne pas poursuivre l’aventure, cependant le guitariste Stefano Rossi Ciucci a lui voulu continuer et a recruté des nouveaux membres en 2011, avant de sortir une démo de 2 titres l’année suivante (à la pochette quasi similaire que ce « Obedience »).

Celle-ci qui représentait un moine en pleine lecture et sur l’album il est rejoint par deux compagnons toujours dans une ambiance monacale, car le concept de celui-ci (et de la philosophie du quatuor en général) est de retranscrire et de condamner les faits commis par l’Eglise entre l’obscurantisme, les croisades, les conversions forcées et les supposés hérétiques condamnés au bûcher comme le penseur et philosophe Giordano Bruno qui est d’ailleurs mentionné dans le morceau-titre. Du coup pour illustrer son propos les ombriens ont eu recours à de nombreux chants grégoriens qui servent à la fois durant l’intro du disque mais aussi sur celles de plusieurs titres et pendant certains breaks. Les 9 morceaux sont répartis en 3 parties (chaque moine sur la pochette représente chacune d’entre elles) qui sont représentées par 3 morceaux à la fois.

Si le thème général de cet opus est assez étoffé et technique, sa musique l’est tout autant et surtout bien brutale, cependant le groupe a l’intelligence de varier ses structures et ses tempos car les compositions vont à l’essentiel malgré leur technicité puisque l’album ne dure que 33 minutes au total.

La première partie, ou premier livre « In Hoc Signo » s’ouvre sur « Surrounded by blind biggots » qui est d’une vitesse et brutalité sans nom, juste apaisée par un solo légèrement planant. A ses côtés on trouve « Throes of death » bien lourd, ponctué de blast et de breaks intéressants, qui offrent un large panel de la technique du quatuor et fait de ce titre le plus varié du disque. « Suppuration of deception » termine ce premier tiers avec un rythme écrasant, une variété de riffs et quelques chants religieux pour apaiser le tout.

La technicité des italiens n’est pas à démontrer, la basse claque et envoie des effets que n’aurait pas rejeté Alex Webster, les riffs sont précis et chirurgicaux, le batteur mitraille tout en variant son jeu et le chant parfois un peu linéaire est cependant puissant et audible. Du côté de la production pas de surprises, c’est du typique Unique Leader, à la fois moderne et synthétique sans être trop plastique et insupportable.

Le chant grégorien démarre cette seconde partie (intitulée « De Humana Coactione ») avec « Coerced to Serve » à l’excellent solo central joué sur une partie relativement lente, et continue avec « Quench your Thirst » particulièrement brutal et groovy et se conclût avec « Summoning the Heretics » au jeu de batterie particulièrement subtil et affirmé. La dernière passe d’armes nommée « De Sanguine Veritatem » permet d’enchaîner sur une dernière séance de matraquage en règle avec « Foresworn », « March of the fools » et « Obedience » (où les quelques solis et effets de basse sont particulièrement bien rendus).

Après même si tout cela rend bien, est parfaitement joué sans tomber dans la virtuosité et la branlette de manche il faut bien avouer que ça reste assez convenu et que rien de vraiment marquant ne ressort malgré leurs efforts, heureusement la courte durée et la profondeur du concept et des paroles donnent envie de s’y repencher pour maîtriser toutes les subtilités. Tout en restant dans les clous et dans le son formaté par le label américain, les italiens sans révolutionner quoi que ce soit signent une bonne sortie qui sera dans le haut du panier du death transalpin pour 2014.





Rédigé par : GabinEastwood | 15/20 | Nb de lectures : 11561




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Commentaire
Keyser
Membre enregistré
Posté le: 27/10/2014 à 13h27 - (114346)
Du sous-Hour Of Penance, groupe déjà en perdition depuis longtemps (même s'ils ont légèrement remonté la pente sur le dernier). Sans intérêt donc.

Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 27/10/2014 à 15h09 - (114349)
Pour ma part, le concept de l'album me donne envie de me pencher dessus... A voir...

atrahasis
IP:88.126.181.205
Invité
Posté le: 28/10/2014 à 20h24 - (114397)
avec un son plus organique, ça l'aurait fait un peu plus je trouve...là, bof...dommage

Félix
IP:80.12.35.246
Invité
Posté le: 30/10/2014 à 10h57 - (114438)
Keyser est ma boussole en matière de brutal death. S'il trouve un groupe sans intérêt, c'est qu'il peut comporter une certaine originalité susceptible de me plaire. S'il adore un autre groupe c'est que c'est du bruit sans la moindre flamboyance, sans solo de gratte. Donc pas pour moi. Merci Keyser.

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