J’aime bien le vin. Pas le jus de chaussette sans cachet, ni la villageoise qui contient plus d’éthanol que de d’arômes, faut pas déconner.
J’aime le bon vin, celui qui possède une vraie personnalité, qui se déguste à toute heure du jour et de la nuit, sans aucun autre accompagnement que sa propre compagnie, et qui se révèle peu à peu, au fil de la dégustation.

Bloodsoaked est un peu comme un bon vin, avec plein d’arômes en suspend, mais qui aurait mal vieilli dans une cave pas assez (ou trop) tempérée. La première gorgée est sympa, mais sans être extraordinaire. Mais l’absence de qualité et de personnalité ne révèle rien d’intéressant au fil de la dégustation, m’empêchant presque de finir la bouteille.
C’est moche. Surtout pour un cru de cet acabit.

Si les vieux classiques du Death Metal trop traditionnel font partie de mon paysage musical, j’apprécie tout de même fortement les regains d’énergie et les accélérations massives. Dommage pour moi, Bloodsoaked n’en use que très peu. Et les rythmes, souvent lourds et rarement accrocheurs, ont eu raison de ma patience.
A croire que le bonhomme a voulu au maximum éviter les blasts et autres regains de brutalité. S’il n’est pas nécessaire d’être violent pour être efficace, il faut tout de même un peu d’inspiration et de qualités musicales, ce dont Bloodsoaked semble être également dépourvu.

Je suis un peu méchant, je le reconnais néanmoins. Car si les rythmes sont mous et trop monotones, les riffs en revanches sont nettement plus excitants. Pas vraiment au niveau d’un DISMEMBER ou d’un OBITUARY. Mais intéressants tout de même, ils perpétuent (par moments) la tradition du Death Metal Old-School, le vrai, le basique, l’efficace.
Par moments, car Peter n’évite pas l’écueil des riffs plats, insignifiants et sans énergie. Mais à l’image des titres ‘Existence Denied’ ou ‘Rotting In Filth’, la qualité et l’attrait sont également présents.

Peter Hasslebrack a tout de même du mérite. Homme à tout faire, il est en effet à l’origine de 90% de cet album, les 10% restants étant du ressort de Shane McFee (production, mix et mastrering).
Peter joue de la guitare, de la basse (qu’on n’entend guère), et écrit les patterns de batterie électronique. Qui sonne d’ailleurs comme une vraie batterie, ce qui est là également un point très satisfaisant.
Et Peter gueule, aussi. Des growls puissants, intelligibles, et monotones. Mais qui s’accordent totalement avec le style pratiqué, et qui se révèlent vraiment adaptés, puissants et pertinents. Même si, là encore, un peu de variation n’aurait pas été de refus.

Le son est plutôt compact, mais relativement puissant. La batterie programmée (par Shane) ne nuit absolument pas à l’équilibre sonore, bien au contraire. Elle s’associe assez bien (au niveau du rendu sonore) avec les autres instruments, sans être trop ou pas assez mise en avant. Et excepté la basse, peu audible, la production s’avère être réussie, percutante mais pas surproduite.

'Sadistic Deeds... Grotesque Memories' est un album classique de Death Metal Old-School. Trop classique. Trop monotone, trop redondant. Et, surtout, pas assez énergique et percutant, en grande partie à cause de la pénurie de blasts.
Mais 'Sadistic Deeds... Grotesque Memories' n’est pas mauvais pour autant, et dispose de quelques qualités pouvant suffire pour les fans de Death à l’ancienne.. .Mais, je ne peux que vous conseiller néanmoins son précédent effort, bien plus plaisant...


Rédigé par : ..::Ju::.. | 10/20 | Nb de lectures : 11980